Les sacrements (43) : Davantage qu’un baptême ?

Ce qui est clair, c’est que le baptême d’eau et la transmission du Saint-Esprit sont étroitement liés. Mais comment ? Le Nouveau Testament lui-même fournit plusieurs réponses. Et elles ne coïncident pas toujours.

C’est un impératif, et Jésus lui-même l’a clairement dit : « (…) si un homme ne naît d’eau et d’Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu » (Jean 3 : 5). Logique, le « bain de la régénération » (Tite 3 : 5), c’est le baptême d’eau, hérité en tant qu’acte non répétitif de Jean-Baptiste, qui n’a fait que sceller la conversion. Or, comment se produit le « renouvellement du Saint-Esprit » ?

Passivement et activement

Comment le croyant accède-t-il au Saint-Esprit ? Par un événement spontané ou par une action ciblée ? La Bible propose les deux options.

Le grand modèle, la descente du Saint-Esprit après le baptême de Jésus dans le Jourdain, s’est produit simplement comme cela, sans aucune action humaine – de la même manière que la grande Pentecôte à Jérusalem ou les événements dans la maison du centurion Corneille à Césarée. D’autant plus que dans les deux derniers exemples, c’est d’abord l’Esprit qui est descendu sur les personnes présentes, puis elles ont été baptisées.

Dans les autres récits de baptême, cependant, le Saint-Esprit n’est soit pas expressément mentionné soit son arrivée est liée à une action humaine. Et c’est tellement explicite que les observateurs y voient une relation de cause à effet : lorsque Simon le magicien perçoit que l’Esprit est donné lorsque les apôtres sont à l’œuvre, il cherche à acquérir ce pouvoir.

En une et deux parties

Cette activité est-elle l’exécution du baptême ? Ou faut-il y ajouter un deuxième acte ? La Bible nous permet de croire les deux options.

Ainsi, Pierre, dans son discours de la Pentecôte, exhorte les auditeurs à se faire baptiser. « (…) et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Actes 2 : 38). Cela laisse fortement à penser que le baptême et le don du Saint-Esprit se produisent quasi simultanément.

Cependant, c’est le même Pierre qui, avec Jean, est envoyé spécialement en Samarie pour s’occuper de quelque chose d’inachevé. C’est là que Philippe avait baptisé d’anciens adeptes de Simon le magicien. Or, le Saint-Esprit « n’était encore descendu sur aucun d’eux ; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus » (Actes 8 : 16). Cela n’a changé que lorsque les apôtres sont devenus actifs.

Gestes et signes

Et qu’ont fait Pierre et Jean en Samarie ? La même chose que Paul auprès des disciples de Jean à Éphèse : ils ont imposé les mains aux baptisés. Tel est le rite que le Nouveau Testament associe au don de l’Esprit.

Il est vrai que Pierre a prêché dans la maison de Corneille « comment Dieu a oint du Saint-Esprit (…) Jésus de Nazareth » (Actes 10 : 38). Toutefois, la Bible ne rapporte pas l’utilisation d’une huile d’onction autour du baptême.

L’onction doit donc plutôt être comprise comme une figure de style – tout comme le saint-scellé par le Saint-Esprit dont parle le passage en Éphésiens 1 : 13. Car, dans l’Antiquité, le sceau est le signe de l’appartenance à un propriétaire et à sa protection qui en découle.

Spontané ou ciblé, en une ou deux parties, saint-scellé ou onction : chacun de ces aspects se retrouve plus d’une fois dans le Nouveau Testament. La plupart des récits de baptême – notamment celui de l’eunuque d’Éthiopie, de Lydie, du gardien de prison à Philippes et de Crispus, le chef de la synagogue à Corinthe – ne mentionnent pas le Saint-Esprit. Les ambiguïtés et les lacunes laissent la place à des rites qui se sont développés au sein de l’Église primitive. Ce sera le sujet du prochain article de cette série.


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