Faire des hommes des chrétiens plutôt que des membres de l'Église

Christ avant l’Église, l’Évangile avant les règles, le salut de l’âme avant la tradition : la première partie de l’interview avec l’apôtre-patriarche relative à la stratégie offre d’ores et déjà des pistes d’orientation. Dans un premier temps, celle-ci traitera du point suivant : Questions relatives à la perception de soi.

À maintes reprises, lors de services divins que vous avez célébrés, vous avez donné quelques indications à ce sujet : pouvez-vous nous résumer brièvement la façon dont vous concevez la mission des apôtres et aussi de l’Église ?

Oui, volontiers. Pour moi, il est clair que c’est Jésus-Christ qui gouverne son Église. Il a donné à ses apôtres la mission de prêcher l’Évangile dans le monde entier, de faire des hommes des disciples de Christ et de leur dispenser les sacrements. Ils ont pour mission de préparer l’Église-Épouse au retour du Seigneur.

Quel est le rapport avec la stratégie ?

La tâche de l’apôtre-patriarche et des apôtres de district consiste à définir les actions à entreprendre pour que l’apostolat puisse s’acquitter de sa mission conformément à la volonté de Jésus-Christ.

Pouvez-vous préciser votre pensée ? Quelles sont ces directives stratégiques ?

Nous poursuivons plusieurs objectifs. Notre objectif principal est de prêcher l’Évangile de Jésus-Christ de façon fidèle dans le monde entier. Cela veut dire que nous voulons, en tant qu’apôtres :

  • veiller à ce que Jésus-Christ occupe la première place, et non l’institution ou une personnalité ;
  • définir la doctrine néo-apostolique sur le fondement de la bible. C’est la raison d’être de notre Catéchisme, qui définit de façon claire et structurée la doctrine néo-apostolique valable dans le monde entier ;
  • veiller à ce que la prédication concorde avec le message biblique et la doctrine ;
  • donner la priorité à ce qui est déterminant pour le salut des croyants. Les traditions de l’Église, pour respectables qu’elles soient, ne doivent néanmoins jamais devenir aussi importantes que le message de l’Évangile proprement dit. Il est donc essentiel d’établir une distinction claire entre le message de l’Évangile, les règles de l’Église et les traditions locales ;
  • et, non en dernier, veiller à permettre à tous les enfants néo-apostoliques, dans le monde entier, de bénéficier d’un enseignement religieux de qualité et adapté à leurs besoins et aux conditions locales.

Toute notre action doit être concentrée sur l’Évangile de Jésus-Christ.

Faire des hommes des disciples du Seigneur – que voulez-vous dire par là ?

Nous voulons que les hommes suivent Jésus-Christ dans l’imitation. Notre mission consiste à susciter l’amour pour Jésus-Christ et l’adhésion à son enseignement. L’amour pour Jésus-Christ et la foi en son enseignement doivent être diffusés dans toutes les directions et encouragés.

… être encouragés et diffusés dans toutes les directions ?

Il existe naturellement des limites à ces actions, mais c’est Dieu lui-même qui les pose :

  • Il a laissé l’homme libre de ses choix. La foi est un cadeau que Dieu fait à l’homme, mais l’homme doit y aspirer et l’accepter. Nul ne peut obliger autrui à aimer le Seigneur. Tout ce que nous pouvons faire, c’est inciter notre prochain à suivre Jésus ;
  • L’Évangile est une vérité absolue, nous ne pouvons pas l’adapter au goût des gens. Dieu nous demande de l’annoncer dans son intégrité et dans sa pureté ;
  • Et, pour finir, nous devons faire en sorte que le salut proposé par Dieu reste accessible à tous jusqu’au retour de Jésus.

L’attachement à cet Évangile éternel est donc ce qui est déterminant. Reste-t-il alors de la place pour les changements ?

Eh bien, les changements sont nécessaires et ils ont lieu aussi souvent que nécessaire au sein de notre Église. En ce qui concerne la foi, l’Évangile du Seigneur offre tout ce dont le croyant a besoin. Notre mission consiste à faire des hommes des disciples du Seigneur, et non des membres de l’Église.

Il existe également des contre-exemples …

Certaines communautés menacent de scénarios apocalyptiques et prédisent un avenir terrifiant pour ensuite proposer des solutions pour améliorer la situation. D’autres cherchent à attirer les gens dans les églises en leur proposant de la musique, de la danse, des sensations, des émotions ou un soutien matériel. Il y a sans cesse de nouvelles offres. L’expérience prouve néanmoins que ces méthodes peuvent contribuer à augmenter la participation aux offices religieux, mais ne suscitent que très rarement l’adhésion profonde à l’Évangile.

Et, au lieu de cela, comment comptez-vous accomplir cette tâche ?

Nous l’accomplissons en faisant en sorte qu’au sein de l’Église, les fidèles se sentent bien, qu’ils puissent faire l’expérience de l’amour de Dieu et de la joie de servir Dieu et autrui et qu’ils aient envie de conformer leur vie aux exigences de l’Évangile. Telle est notre ligne directrice !


Par conséquent, la mission de l’Église est claire. Cependant, comment le mettre en pratique ? Ce sera l’objet de la seconde partie de l’interview avec l’apôtre-patriarche, qui sera publiée samedi prochain. Celle-ci sera axée autour de la pensée suivante : Il faut davantage qu’une réponse unique au sein d’une Église internationale.



Photo : Alex Ferguson

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