Informer par l’image (6) : Le doigt sur le déclencheur avec sensibilité

La joie, la tristesse, le recueillement, la cordialité : certains services divins sont plus particulièrement chargés en émotions, et encore davantage lorsqu’il se produit quelque chose. Or, une impression délicate peut être susceptible. Il faut alors savoir faire preuve de tact au moment de prendre la photo.

La sainteté avant l’urgence : c’est fondamentalement la devise lorsqu’on prend des photos au cours d’un service divin. Le fondement en est une bonne préparation : cela commence avec la concertation, continue avec l’équipement et n’est pas terminé avec le planning.

Avant même que ne commence l’action à proprement parler, un autre choix est également à faire, le premier, par lequel les photographes peuvent, dans le pire des cas, provoquer une grande irritation : la réponse à la question de savoir comment s’habiller. Naturellement, la tenue vestimentaire dépend de l’occasion.

Den Dresscode knacken

Pour les messieurs, un costume sombre sera approprié, et, selon le service divin, une tenue en noir et blanc. C’est ce que recommande Oliver Rütten, auteur du livre « La photographie au cours du service divin ». Pour les dames, il sera également recommandé de porter un ensemble composé d’une jupe-culotte, d’une jupe ou d’un pantalon et d’un chemisier ou d’un t-shirt de couleur sombre.

Pour tous, il est préconisé de porter des chaussures dotées de semelles en caoutchouc. Ceci afin de minimiser les bruits de pas, qui deviennent particulièrement bruyants notamment sur les sols en pierre ou en bois des églises.

Lors d’un concert, lorsque la lumière est souvent tamisée, le photographe peut se rendre encore un peu plus invisible en portant une tenue entièrement noire.

L’autel est tabou

Au cours du service divin, il y a dans tous les cas une zone interdite pour les personnes en charge des photos : c’est l’espace autour de l’autel. Et pas seulement parce que tous les regards seront dirigés vers l’autel, mais parce que l’autel est un lieu consacré et saint. C’est pourquoi cet espace doit formellement demeurer intact.

C’est également valable à distance du service divin. Car l’occasion de faire une photo de groupe à partir de l’autel peut parfois sembler appropriée. Mais il existe aussi pour cela des alternatives latéralement à celui-ci ou, mieux, à partir d’un balcon.

Conseils pour les actes sacrés

Lors des actes sacrés dispensés lors du service divin, il convient de préserver la sainteté. Parmi ces actes, il y a avant tout la dispensation des sacrements que sont le saint baptême d’eau et le saint-scellé, mais également les bénédictions dispensées lors de la confirmation, d’un mariage ou d’un anniversaire de mariage ainsi que lors d’une ordination ou d’un mandatement de frères du ministère.

Pendant ces actes, les photos sont exceptionnellement permises, il convient néanmoins de respecter quelques règles :

  • Concertation préalable avec l’officiant et les personnes concernées par les actes, suffisamment en avance
  • Distance appropriée, rapprochement uniquement au moyen de l’objectif
  • Prise de la bonne position au début de l’acte
  • Photos sans flash
  • Clichés de préférence vers la fin de l’acte

Une distance décente

Lors d’un service funèbre, il convient de faire preuve de piété : il est alors absolument exclu d’exhiber la famille endeuillée dans sa douleur. Plutôt que de faire des gros plans, on pourra dans tous les cas montrer une vue d’ensemble, peut-être aussi photographier la salle de l’arrière vers l’avant.

Même lors d’un service divin normal, il existe des moments où les gros plans ne sont pas souhaitables. La prière fait partie de la relation très personnelle entre la foi et Dieu. C’est pourquoi il convient de ne pas photographier des personnes individuelles en train de prier, mais, s’il est nécessaire de photographier pendant la prière, de le faire en prenant une vue d’ensemble de la communauté.

Quiconque se met à l’œuvre avant autant de sensibilité a le champ libre pour faire d’un événement particulier un souvenir inoubliable pour tous.



Photo : Oliver Rütten