L'Allemagne méridionale lance sa conception de la « prévenance »

C'est un nouveau concept, une notion nouvelle : l'Église néo-apostolique d'Allemagne méridionale lance sa définition de la prévenance, c'est-à-dire de l'attention portée à autrui. Les ministres de l'Église et les personnes qui y sont en charge de responsabilités, dont les moniteurs et monitrices qui assurent les cours des cycles de l'instruction religieuse, s'engagent à respecter un code de conduite, en y apposant leur signature. De quoi retourne-t-il ?

Pour l'essentiel, il s'agit de prévenir certaines transgressions, les abus et agressions sexuels dont peuvent être plus particulièrement victimes les enfants et les jeunes gens. De telles mesures de prévention sont mises en place au moyen de la diffusion d'une information explicative, de directives et de manifestations de sensibilisation et de formation aux fins de garantir des relations prévenantes et attentionnées envers les enfants et les jeunes gens. Un élément de ce concept consiste en le code de conduite qui, sous la forme de dix points prégnants, énonce le fait que tout signataire s'engage à faire tout ce qui est en son possible pour offrir aux enfants et aux jeunes gens protection et refuge au sein de l'Église.

Des relations respectueuses sont de rigueur

Dans toutes les couches de la société, les mineurs sont fréquemment victimes d'abus. Les spécialistes confirment qu'environ 25% des filles et 10% des garçons sont victimes d'agressions sexuelles avant leur 18e anniversaire. L'Église se doit de tenir compte de cette réalité. La notion de « prévenance » doit être le maître-mot pour qualifier les relations interpersonnelles : il s'agit d'être attentifs les uns aux autres, de prendre soin les uns des autres et de se témoigner mutuellement du respect. Il convient aussi d'être prévenant et attentif envers soi-même, pour éviter de se retrouver au coeur de situations pouvant prêter à confusion.

Ce code de conduite fait autorité pour tous les ministres en activité et pour tous les membres de l'Église qui remplissent une tâche dans le cadre de la pastorale des enfants et de la jeunesse, et qui, en l'occurrence, sont en contact avec des enfants et des jeunes gens dans l'exercice de leurs fonctions ; il fait donc aussi autorité pour les chefs de choeur et d'orchestre. Ce code de conduite constitue finalement une exigence à satisfaire par tous les membres de l'Église, est-il dit dans une déclaration mise en ligne sur le site de l'Église territoriale.

Le concept engage la responsabilité de la Direction de l'Église. C'est, par conséquent, une « affaire de chef » dont l'importance est majeure. Un groupe de travail, dont sont membres des apôtres, des pédagogues et un psychologue, facilite le travail pour l'apôtre de district et les apôtres. C'est ce groupe qui a élaboré les différents éléments du concept, en concertation avec la Direction de l'Église.

La signature vaut engagement

Quelle est la tâche de ce groupe ? Voici comment Susanne Raible, la porte-parole de l'Église, en décrit quelques-unes : « En un premier temps, une personne spécialisée en matière de prévention a animé des ateliers d'une journée à l'intention des moniteurs et monitrices en charge de l'instruction religieuse dans nos champs d'activité apostoliques et à l'intention des ministres de district. Certaines scènes y ont même été jouées par une troupe d'acteurs de théâtre. Des multiplicateurs ont été formés et le sont encore qui animeront à leur tour, dans les différents districts, des séances à l'intention des ministres et des responsables des enfants et de la jeunesse. Toutes ces activités ne pourront pas avoir lieu d'ici la fin de l'année 2016 ; ces premières se poursuivront donc en 2017. »

Et Susanne Raible de poursuivre : « Un élément important du concept « Prévenance » réside dans le code de conduite : La circulaire de l'apôtre de district a également donné le top départ de sa publication sur le site de notre Église territoriale. » L'étape suivante consistera dans la transmission des documents à tous les ministres, à tous les moniteurs et monitrices de l'école préparatoire du dimanche, de l'école du dimanche et des cours de religion et de catéchisme, à toutes les personnes impliquées dans la pastorale de la jeunesse ainsi qu'à tous les chefs de choeur et d'orchestre. « Toutes ces personnes recevront le code de conduite par courrier postal, marqué à leur nom, prénom et communauté ; il leur est demandé d'y apposer leur signature. » Une fois les documents signés, ils sont scannés et déposés à l'administration ecclésiale. Pour toute première ordination et installation dans une charge relevant de la pastorale des enfants et de la jeunesse ou de la direction chorale ou orchestrale, le code de conduite sera signé sans délai et déposé à l'administration.

Non pas de la méfiance, mais de la prévention

« L'introduction de ce code de conduite n'est en rien l'expression d'une méfiance envers quiconque », souligne l'apôtre de district Michael Ehrich, responsable de l'Église d'Allemagne méridionale. Jusqu'ici, il a toujours compté sur le fait - et il continuera de le faire - que tous les ministres et fidèles ont à coeur d'agir de manière attentionnée et prévenante, dans l'esprit de l'Évangile. Son intention est cependant de donner un signal, en les appelant tous à faire preuve de leur sens des responsabilités et à contribuer activement à la protection et au bien-être des enfants et des jeunes.

Le code de conduite contribue en outre à donner de l'assurance dans le contact avec les enfants et les jeunes, et constitue une référence pour la prévenance dont chacun fait preuve dans son travail. De cette manière, les ministres et fidèles en charge de responsabilités seront eux-mêmes protégés, notamment d'actes de transgression qu'ils risquent de commettre par ignorance ou par méconnaissance de la gravité de ce thème.

Introduction généralisée d'un certificat de bonne conduite

Une perspective d'avenir : Vers la fin de cette année, un certificat de bonne conduite sera introduit de manière généralisée en Allemagne méridionale. Cette règle s'appliquera d'abord à tous les conducteurs en activité, aux ministres de district, aux évêques, aux apôtres et à l'apôtre de district. De même, tout frère à ordonner dans un ministère et les fidèles à installer dans une charge relevant de la pastorale des enfants et de la jeunesse devront fournir un tel certificat de bonne conduite.

Photo : Africa Studio - Fotolia

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Peter Johanning
09.07.2016
Structures, Vie des communautés