Les sacrements (42) : L’Esprit à portée de main

Rite, sacrement ou simplement effet secondaire du baptême : la manière dont le chrétien accède au Saint-Esprit est très différente d’une Église à l’autre. Et cette diversité a près de 2000 ans de tradition.

Le Manifeste aurait pu ressembler à cela : Dieu a donné au christianisme une nouvelle effusion du Saint-Esprit – faisant ainsi revivre l’Église primitive et ses dons spirituels, tels que la guérison des malades et le parler en langues. Vous pouvez et devez en faire l’expérience par vous-mêmes. Alors, la proclamation et la diffusion du Saint-Esprit fonctionneront à nouveau.

L’Esprit fait le premier pas

Non, cette description ne vise pas les années 1830, lorsque l’apostolat a été rétabli. Cette formulation ne s’applique pas non plus à l’essor des Églises pentecôtistes à partir des années 1900. Ces paroles désignent plutôt les caractéristiques communes des impulsions charismatiques qui se sont emparées de toutes les grandes Églises, à l’exception de l’orthodoxie, dans les années 1960. De telles impulsions peuvent être retracées au moins jusqu’au mouvement de renouveau des Montanistes dans les années 160 – c’est-à-dire au sein de la toute première Église.

Comment peut-on recevoir le Saint-Esprit ? Quel effet cela a-t-il ? Et comment se manifeste-t-il ? Des questions comme celles-ci préoccupent le christianisme depuis ses débuts. Pourquoi cela devrait-il être si important ? Il est clair que Jésus-Christ est le Sauveur. Cependant, au début du processus de rédemption se trouve la transmission de l’Esprit. L’apôtre Paul ne cesse de le répéter dans les écrits bibliques.

Les Églises donnent des réponses

Les réponses à la question de savoir quand, comment et où varient grandement d’une Église à l’autre : « Les chrétiens diffèrent dans leur compréhension de la place du signe du don de l’Esprit. », constate la célèbre Déclaration de Lima de 1982, un document-clé du rapprochement œcuménique.

« La transmission de l’Esprit a été associée à différents gestes », est-il dit plus loin, au point 14 : « Pour certains, c’est le rite de l’eau lui-même. Pour d’autres, c’est l’onction avec le chrême et (ou) l’imposition des mains que beaucoup d’Églises appellent confirmation. Pour d’autres encore ce sont les trois, car ils considèrent que l’Esprit agit à travers tout le rite. »

La Bible laisse beaucoup de choses en suspens

« La controverse sur le moment, la signification et l’évidence de la manifestation de l’effusion et de la réception de l’Esprit au début de la vie chrétienne prennent leurs racines dans le témoignage complexe du Nouveau Testament. » C’est ce que considère l’encyclopédie de 9000 pages intitulé « La religion dans l’histoire et dans le présent ». En d’autres termes, c’est la Bible elle-même qui est responsable de ce désordre.

En effet, ce que les Actes des apôtres en particulier rapportent au sujet de la réception de l’Esprit n’est pas clair. C’est ainsi que les chrétiens de différentes époques et de différentes confessions ne cessent de trouver de nouveaux points de référence pour leur compréhension – selon qu’il s’agit de la « confirmation » chez les catholiques, de la « chrismation » ou « onction de chrême » chez les orthodoxes ou du « saint-scellé » chez les néo-apostoliques.

Les Églises s’accordent sur une chose : ce pouvoir qui relie les hommes à Dieu, qui tombait sur des individus ou parfois quittait le peuple tout entier, est soudain rendu disponible par Jésus-Christ. Il est le premier dont il est dit qu’il a baptisé de l’Esprit. Et c’est ainsi que commence un aventureux voyage de 2000 ans.


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Andreas Rother
15.09.2021
sacrements, saint-scellé