« Un changement significatif dans notre tradition »

La réforme de la définition du ministère : pourquoi est-ce nécessaire ? Qu’est-ce que cela apportera ? Et comment cela fonctionnera-t-il ? L’allocution vidéo de l’apôtre-patriarche y apportera les réponses – voici un aperçu des plus essentielles.

Des raisons de repenser le thème du « ministère », l’apôtre-patriarche en voit en abondance : quelques notions dans le Catéchisme n’avaient pas été précisées afin de ne pas retarder outre mesure sa publication. En outre, la façon dont sont investis dans leur charge les conducteurs de communauté et les responsables de district ne reflète pas aujourd’hui l’importance de leur fonction.

Il convient avant tout de réagir aux exigences de la vie moderne, en constante évolution : mobilité géographique fréquente pour des raisons professionnelles ou fusions de communautés et de districts. La hiérarchie actuelle a engendré des incohérences, qui ont contribué à compliquer les choses et ont nui à la sainteté du ministère.

Dissociation du ministère et de la hiérarchie

Le point de départ du ministère est le pouvoir de parler et d’agir au nom de la Trinité divine. Le ministre ordonné ne peut pas se prévaloir du pouvoir ministériel quand il prend des décisions d’organisation, a souligné l’apôtre-patriarche. Le ministère et la fonction dirigeante, bien que liés, sont de nature très différente.

En ce qui concerne le ministère, la structure est établie à partir de l’affectation traditionnelle des pouvoirs : le ministère de diacre (proclamation de l’Évangile, bénédiction trinitaire), le ministère sacerdotal (en supplément, dispensation des sacrements du saint baptême d’eau et de la sainte cène, annonce de l’absolution, dispensation de bénédictions particulières) et l’apostolat (en supplément, dispensation du sacrement du saint-scellé, ordinations).

En ce qui concerne la fonction de direction, la hiérarchie découle également des structures traditionnelles : les conducteurs de communauté dirigent une communauté, les responsables de district dirigent un district, les apôtres un district apostolique, les apôtres de district un champ d’activité et l’apôtre-patriarche l’Église mondiale.

Il n’y aura pas de nouvelles ordinations d’évangélistes, de bergers ni d’anciens

Dans cette vision, que deviennent les évangélistes, les bergers, les évangélistes de district, les anciens de district et les évêques ? Ces ministères sacerdotaux ne sont pas supprimés, ils ne seront simplement plus pourvus. Cette règle entrera en application dès la Pentecôte 2019. Les ministres qui auront été ordonnés précédemment continueront d’exercer leur ministère. En outre, une situation analogue est appliquée à l’apostolat depuis juin 2018.

Cette vision du ministère au départ basée sur le charisme du serviteur a, au fil du temps, cédé la place à une conception plus pragmatique, et les ministères ont été hiérarchisés, s’est exprimé l’apôtre-patriarche en retraçant l’historique. C’est en partie la taille de la communauté qui importait lors de l’ordination d’un conducteur de communauté dans le ministère de prêtre, d’évangéliste ou de berger. Mais il ne lui était alors pas transmis de pouvoir spirituel additionnel.

Pour exercer une fonction dirigeante, le serviteur n’a donc pas forcément besoin d’un nouveau pouvoir ministériel ; ce qu’il lui faut, c’est la bénédiction et la sanctification inhérentes. Il les recevra à l’avenir à travers le mandatement – non plus par une simple poignée de mains, mais à genoux et avec l’imposition des mains de l’officiant.

Le président de l’Église a abordé deux exceptions : Le terme d’ « évêque » pour désigner les ministres sacerdotaux qui assisteront les apôtres sera conservé. C’est une concession à une tradition à laquelle certains tiennent beaucoup. Autre exception : l’apôtre-patriarche continuera d’être ordonné, en raison du caractère particulier du service qui incombe à l’apôtre-patriarche.

« Je suis bien conscient qu’il s’agit là d’un changement significatif dans notre tradition », a mis en évidence l’apôtre-patriarche Schneider. « Il faudra certainement du temps pour s’y habituer. Mais je suis absolument convaincu que cette réforme aura des répercussions bénéfiques sur l’Église ».

Autre question à l’ordre du jour : l’ordination des femmes

Il donne ensuite un aperçu des prochaines étapes qui auront lieu dans le cadre de la « définition du ministère ». Parmi celles-ci, il y a également la question de l'ordination des femmes. Outre la théologie, il convient également de prendre en compte les aspects culturels. La direction de l’Église prendra le temps nécessaire pour traiter ce sujet en profondeur, et informera les fidèles de l’avancement des travaux en temps voulu.



Photo : Oliver Rütten

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