Un père de famille pour les frères et sœurs
Dans son agenda était régulièrement inscrit, planifié de manière fixe, un grand « F ». Et il ne se rapportait pas au mot « libre » (« frei », en allemand, NdT), mais au mot « famille ». L’apôtre-patriarche Hans Urwyler se réservait ainsi régulièrement du temps pour ses proches.
C’est avant tout en tant que père de la « responsabilité individuelle » qu’il est entré dans l’histoire de l’Église néo-apostolique. Tout d’abord, il avait été simplement question de ne pas refuser l’accès à la sainte cène aux homosexuels et aux personnes vivant en concubinage. Or, cela a marqué le début de la fin du paternalisme officiel par les représentants de l’Église, qui allaient jusqu’à se mêler de la vie privée de ses membres.
De même, son exhortation à tous les porteurs de ministère et de fonction, de suivre l’exemple de l’apôtre-patriarche en ce qui concerne la place réservée à la famille dans son agenda, était déjà une petite révolution – à une époque où il était courant de consacrer chaque jour de la semaine au service de l’Église, entre répétitions de chorale, services divins, témoignage et réunions de frères du ministère.
L’histoire et le présent
La famille, pour Hans Urwyler, né en 1925 à Berne (Suisse), c’était un fondement historique : il a pu remonter jusqu’à 300 ans dans l’histoire de ses ancêtres sous le nom de « Plüss ». En tant que huguenots, à cause de leur foi, ils avaient fui le Sud de la France pour se réfugier en Suisse. Avec un profond respect, il évoquait souvent son grand-père, dont il portait le prénom, l’évêque Hans Plüss. C’est par lui que la famille avait adhéré à la foi néo-apostolique.
La famille, c’était pour l’apôtre-patriarche avant tout le présent vécu, même si son ministère ne lui en laissait malheureusement que peu de temps. C’est précisément pour cela qu’il a écrit un très grand « F » dans son agenda avant son 60e anniversaire, et qu’il a réuni l’ensemble du clan Urwyler-Plüss pour l’occasion. Le repas du samedi a été suivi du service divin dominical – dans la communauté de Schwarzenburg, dont son père avait été le conducteur, dans laquelle il avait fait la connaissance de sa femme et qui était à présent conduite par son frère, dans le ministère d’évangéliste.
« Dabiebe » (« rester ici », en dialecte suisse alémanique, NdT) dans les cœurs
Hans Urwyler a également touché les cœurs des frères et sœurs avec l’amour qu’il portait à sa famille. Notamment en 1987, au moment où il exprime sa gratitude à l’issue du concert solennel donné la veille du service divin de la Pentecôte, à Francfort-sur-le-Main. « J’ai encore une activité complémentaire, celle de grand-père. Cependant, je ne l’exerce qu’à mi-temps », avait-il exprimé en relatant une journée pendant laquelle il s’était occupé de son plus jeune petit-fils. « Lorsque les parents sont venus le chercher, le soir, pour rentrer, il a enlacé la jambe de son grand-père en disant un seul mot : « Dabiebe! », ce qui signifie, en bon allemand : « Dableiben » » (= « rester ici », NdT)
« Je ressens la même chose en ce moment : j’aimerais rester ici. C’était une parenthèse tranquille, une préparation au service divin comme je n’aurais pas pu mieux me l’imaginer », s’est exprimé l’apôtre-patriarche en s’adressant aux musiciens. « Et si nous restons tous dans cette mentalité d’avoir toujours en notre âme ce petit mot en dialecte alémanique suisse, « rester ici », au cours du service divin et partout où nous nous rendons dans l’Œuvre de Dieu, nous nous porterons bien. »
Il y a 25 ans, le 17 novembre 1994, Hans Samuel Urwyler est décédé avec sa famille. Sa nature aimante et paternelle a laissé des traces dans la grande famille des frères et sœurs néo-apostoliques dans le monde.