Il y a « immersion » et « immersion ». Et tous les baptêmes ne sont pas égaux. Parfois, ce sont de petits signes qui montrent les grandes nouveautés – ce que nous disent les lettres de la Bible au sujet du plus fondamental de tous les sacrements.
Le baptême vient du terme « plonger » – en tout cas en grec : car « baptisma » vient de « baptō ». Toutefois, on ne trouve quasiment pas le verbe lui-même dans le Nouveau Testament. C’est un autre terme qui domine à la place.
À l’époque de Jésus, de nombreux Juifs utilisaient des bains d’immersion servant aux rites de pureté (ablutions), par exemple les Esséniens ou le groupe de Qumran. Rapidement, dans le judaïsme traditionnel, chaque synagogue de bon standing se devait de posséder son « mikvé » : un bassin d’immersion.
La différence entre ces bains et le baptême chrétien est décrite précisément par cet autre terme désignant l’immersion.
De l’immersion à la noyade
« lono » ou « baptō » – c’est ainsi que les Grecs laïques désignaient ce que font les Juifs : baigner et plonger. Or, ils n’auraient jamais écrit « baptizō ». Certes, cela signifie également « immerger », mais plutôt avec la connotation négative de noyer ou de couler. Et c’est précisément ce terme destructeur qui a été choisi par le christianisme.
Le terme « baptō » n’apparaît que quatre fois dans le Nouveau Testament, tandis que le terme plus fatal de « baptizō » et ses formes secondaires telles que « baptízein ». », apparaît 80 fois. La même chose se produit pour le terme principal désignant le baptême : il n’est question que cinq fois de « baptismós » (qui signifie également ablution), mais 22 fois de la version unique modifiée « baptisma ».
Pour quelle raison la proximité de la mort et du baptême est-elle si importante pour les auteurs chrétiens ?
De Jean-Baptiste au Christ
Une première indication est donnée au moment de la première apparition de ce terme : par ce prédicateur des derniers temps venu du désert, qui s’habille en poils de chameau et se nourrit de sauterelles. Jean-Baptiste exhorte à un revirement radical. Contrairement à d’autres, son immersion n’est pas régulière, mais elle n’a lieu qu’une seule fois. Car elle marque la fin de l’ancienne vie et le début de la vie nouvelle.
Or, la conception chrétienne du baptême va bien au-delà. La manière dont Jésus-Christ parle de sa mort sacrificatoire imminente en est une indication déterminante : « Il est un baptême dont je dois être baptisé, et combien il me tarde qu’il soit accompli ! » (Luc 12 : 50) – Et : « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, ou être baptisés du baptême dont je dois être baptisé ? » (Marc 10 : 38b)
Ce baptême fatal concerne jusqu’à ce jour chaque baptisé.
De la mort à la vie
Car le baptême est dispensé « en » Jésus-Christ ou « au nom » de Jésus-Christ. C’est ainsi que le formulent les Actes des apôtres. En Romains 6, Paul met en évidence les conséquences : comme nous avons été « baptisés en Jésus-Christ », nous sommes aussi « baptisés en sa mort ». De la même manière que le baptisé est étroitement lié à la mort de Jésus, il est également étroitement lié à sa résurrection.
La relation entre la mort et le baptême est la pensée centrale autour de laquelle le Nouveau Testament développe de nombreux autres aspects du salut. Ce sera le thème d’un prochain épisode de cette série. Auparavant, nous traiterons néanmoins de questions très pratiques : Jésus a-t-il jamais baptisé lui-même ? De quelle manière a-t-il institué le sacrement ? Et quelle est la forme qu’il a imposée ?