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La pastorale (18) : La responsabilité individuelle – un terme et de nombreux malentendus

novembre 30, 2021

Auteur: Peter Johanning

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L’homme peut décider de ce qu’il fait ou ne fait pas. Il n’est pas libre de décider s’il pèche par sa décision et s’il se charge ainsi d’une faute devant Dieu. La responsabilité individuelle, c’est aussi vouloir assumer les conséquences de ses actes.

Les chargés de pastorale sont souvent confrontés à des questions existentielles : Que dois-je faire ? Quelle est la bonne décision à prendre ? Que déciderais-tu, toi, en tant que mon prêtre ? Parfois, le prêtre répond trop vite et le regrette plus tard, parfois, sa réponse ne plaît pas à celui qui pose la question – parfois il va trop loin, parfois il aurait voulu en dire davantage. Un véritable dilemne. Se pose alors la question de la responsabilité individuelle et de sa définition.

Trancher soi-même les questions relatives aux décisions quotidiennes

Les frères et sœurs doivent apprendre à comprendre que le ministère n’a rien à voir avec les décisions concernant la vie quotidienne. En tant que personnes majeures et chrétiens majeurs, ils sont eux-mêmes indépendants, autonomes et souverains dans leurs décisions et évidemment aussi dans leur responsabilité quant aux conséquences de leurs décisions. Toute personne douée de raison est responsable de ses actes.

Certains pensent que le référent pastoral peut bien les aider à prendre des décisions. Sinon, pourquoi aurait-il reçu son ministère ? Néanmoins, les chargés de pastorale ne devraient pas se laisser inciter à prendre des décisions à la place de leurs frères et sœurs en la foi dans les questions de la vie quotidienne. Jésus a été confronté à des situations similaires où il était pressé de trancher. Voici un exemple :

« Quelqu’un dit à Jésus, du milieu de la foule : Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Jésus lui répondit : O homme, qui m’a établi pour être votre juge, ou pour faire vos partages ? Puis il leur dit : Gardez-vous avec soin de toute avarice ; car la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, serait-il dans l’abondance. » (Luc 12 : 13-15).

Dans ce cas, il s’agissait d’une affaire d’héritage. La réponse de Jésus est significative, car seul le salut divin comptait pour lui. Les problèmes d’héritages n’avaient pas d’importance pour lui. La pastorale ne consiste pas à donner des conseils sur des questions de la vie quotidienne, à lancer des décisions ou à en prendre à la place des autres. Les bonnes intentions humaines, la sollicitude et la pression des attentes des membres de l’Église ne doivent pas servir de base un conseil dont les conséquences sont imprévisibles.

L’apôtre-patriarche Jean-Luc Schneider s’est exprimé clairement à ce sujet lors de sa prédication du 24 octobre 2021 à Heilbronn (Allemagne) : pour les questions qui concernent l’organisation ou le fonctionnement de l’Église, lorsqu’il s’agit d’opinions, de traditions, de règles, nous ne devrions pas faire appel à la foi, mais à notre bon sens, à notre savoir et à notre compétence et surtout, faire preuve d’amour du prochain ! « Nous avons besoin de la foi en Dieu, de la foi en l’Évangile, en l’enseignement de Jésus-Christ. Nous avons besoin de la foi lorsqu’il s’agit de la relation à Dieu. Pour tout le reste, nous ne devrions pas faire appel inutilement la foi. »

Il s’agit du salut

Nous vivons aujourd’hui une époque de grande liberté individuelle, où chacun doit mener sa vie de manière responsable. Cet état de la société marque également la pastorale. Les chargés de pastorale confortent les personnes en quête de conseils dans leur responsabilité individuelle et les rendent attentives à leur responsabilité devant Dieu et devant elles-mêmes.

D’autre part, les chargés de pastorale sont volontiers disposés à donner un conseil à leurs frères et sœurs lorsqu’il s’agit d’approfondir l’amour pour Dieu, de promouvoir la vie de foi et d’accroître la connaissance de l’agir salvifique de Dieu. En cela, ils sont conscients de leur mission, mais ils restent en arrière-plan en toute modestie. Il s’agit de confiance ! C’est le point central de tous les efforts pastoraux, ni plus ni moins. Les frères et sœurs en la foi doivent assumer leur responsabilité individuelle comme si cela allait de soi, mais ils ont toujours la possibilité de demander un accompagnement fortifiant de la part de leur référent pastoral, qui écoute, qui compatit, qui prie avec et pour eux. « Dans une société de plus en plus marquée par la solitude, l’isolement et l’exclusion de beaucoup d’hommes, le chrétien néo-apostolique bénéficie au quotidien de la sollicitude et de l’accompagnement des ministres aux soins desquels il est confié. » (CÉNA 12.4.3).

Il s’agit d’une relation de confiance intime, et non d’une mise sous tutelle ou d’une inquiétude. Des recommandations peuvent être faites, en particulier lorsqu’il s’agit de questions concernant la foi. Il appartient aux frères et sœurs de décider dans quelle mesure ils s’en inspirent. La responsabilité individuelle de chacun est respectée et encouragée.

Dans le prochain article de la série « Pastorale », nous nous penchrons sur les conséquences morales et juridiques du devoir de confidentialité dans la pastorale.

Photo : alesmunt – stock.adobe.com

novembre 30, 2021

Auteur: Peter Johanning

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