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L’amour du prochain en pratique

mars 17, 2022

Auteur: Katrin Löwen

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Particuliers, communautés et associations caritatives : la solidarité avec l’Ukraine est également très forte parmi les chrétiens néo-apostoliques. Quelques jours à peine après le début de la guerre, des personnes se trouvaient déjà à la frontière pour apporter leur aide.

Depuis que l’Ukraine a été attaquée par la Russie le jeudi 24 février 2022, les gens font preuve de solidarité partout en Europe. Les personnes en fuite sont accueillies et prises en charge, et de nombreuses initiatives privées collectent des dons qui sont acheminés vers la frontière ukrainienne.

Au-delà de prêcher : agir

« Ce soir, c’est parti pour la solidarité et l’amour du prochain », avait posté Enrico Schülbe quatre jours après le début de la guerre sur Facebook. Le chauffeur de camion titulaire d’un permis bus a pris la route du 1er au 3 mars. Pourquoi décale-t-on en toute hâte ses vacances déjà planifiées pour se diriger, au volant d’un bus, en direction d’une zone de guerre ? « Par amour du prochain ; par ailleurs, je suis prêtre dans la communauté de Bad Bevensen, et je prêche les plus belles choses à l’autel », explique Enrico. « Je ne voulais pas seulement prêcher, mais aussi agir moi-même. »

En collaboration avec le concessionnaire Thieme, à Uelzen (Allemagne), la société de bus Irro, de Lüchow (Allemagne) a publié un appel aux dons pour les commerçants. Enrico, lui-même originaire de cette région, a compris : « Il faut que tu apportes ton aide. » Deux bus et quatre chauffeurs se sont donc mis en route le mardi. En Pologne, ils ont déchargé des biens de première nécessité et ont ramené en Allemagne des personnes fuyant l’Ukraine. Enrico a été touché par ce qu’il a vécu sur place, et a posté le message suivant sur Facebook : « Nous pouvons être heureux et reconnaissants de pouvoir vivre en paix chez nous. »

Quelques heures plus tard, lorsqu’ils ont atteint Dresde, les quatre chauffeurs de bus étaient soulagés d’être remplacés par d’autres chauffeurs qui emmenaient les gens à Berlin et Hambourg. « Maintenant, je suis fatigué mais heureux que tout se soit aussi bien passé », a posté Enrico.

Un couloir humanitaire privé

Un jour seulement après le début de la guerre, Elena Kloppmann, de la communauté de Fribourg (Allemagne), s’est rendue avec une amie et la voiture remplie de dons à Vysne Nemecke, à la frontière entre la Slovaquie et l’Ukraine. Elles y ont construit un petit entrepôt sur la frontière et ont abordé des personnes privées jusqu’à ce qu’elles trouvent des alliés du côté ukrainien. Ceux-ci ont également construit un entrepôt du côté ukrainien, d’où ils ont distribué les biens de première nécessité en Ukraine. Du côté slovaque, elles ont abordé des personnes, qui ont apporté des dons privés, à qui elles ont rapidement proposé les solutions logistiques nécessaires pour acheminer les dons là où les besoins étaient les plus importants.

C’est à titre entièrement privé que toutes deux ont créé ce couloir humanitaire vers l’Ukraine, organisant le transport des biens de première nécessité et s’informant régulièrement des besoins en Ukraine. Sur le site web qu’elle a récemment créé, Elena actualise en permanence la liste des besoins et recherche des bénévoles. Elle est enthousiasmée par la vague de solidarité actuelle : « C’est fou comme nous travaillons simplement en confiance avec de nombreuses personnes que nous n’avons encore jamais rencontrées, et cela fonctionne, tout simplement. »

Des sacs de couchage emmenés au service divin

Cette fois, les participants au service divin à Eschelbronn (Allemagne), en cette soirée du 2 mars, n’ont pas seulement apporté leur recueil de chants, ils ont également apporté des sacs de couchage, des tapis de sol, des pansements, des produits désinfectants, des produits d’hygiène, des denrées alimentaires non périssables, des fruits secs, des conserves, des aliments et des couches pour bébés. La paroisse catholique de Weibstadt (Allemagne) avait lancé un appel à la collecte de biens de première nécessité pour l’Ukraine. Quelques frères et sœurs néo-apostoliques ont apporté ces biens à l’église catholique d’Epfenbach et ont participé au triage et au chargement, de sorte que les dons en nature puissent être rapidement acheminés vers l’Ukraine.

L’église comme refuge

Des églises, des associations et des personnes privées se sont associées à Merseburg (Allemagne), après le début de la guerre, pour ouvrir la ville aux personnes fuyant l’Ukraine. Le responsable du bureau de coordination est Sebastian Müller-Bahr, conseiller du maire de la ville de Merseburg et prêtre néo-apostolique.

Tout Merseburg était en effet sur pied lorsque la nouvelle de l’invasion de l’Ukraine est parvenue à la ville. « Nous avons rassemblé toutes ces forces », relate Sebastian. Lorsqu’il a appris que la ville de Merseburg allait accueillir 102 réfugiés, il a organisé avec son équipe des hébergements, des chauffeurs, des interprètes et des médecins. Comme il n’y avait pas de camp d’accueil central au début, c’est l’église néo-apostolique qui a été transformée spontanément. Dans le hall d’entrée, des bénévoles enregistraient les nouveaux arrivants, les testaient au coronavirus et leur fournissaient de la nourriture. La sacristie a été transformée en cabinet médical, les salles annexes en salles de jeux et de repos et la salle mère-enfants en nurserie. La salle principale de l’église servait de salle à manger, où des histoires douloureuses vécues pendant la fuite ont été évoquées, mais également la gratitude de pouvoir être seulement en lieu sûr. Sebastian est heureux et reconnaissant : « Peu importe d’où tu viens, peu importe ce que tu es, nous œuvrons ensemble. Cela m’a vraiment réjoui. »

Les organisations caritatives en action

Les organisations caritatives néo-apostoliques sont aussi infatigables que les communautés et les personnes privées pour venir en aide aux habitants de l’Ukraine.

« Les frères et sœurs néo-apostoliques en Moldavie et en Roumanie ont déjà recueilli des réfugiés », est-il relaté sur le site web de l’Église territoriale de Suisse. Les deux fondations apportent leur soutien sur place : « NAK-Diakonia » vient en aide aux frères et sœurs qui recueillent des réfugiés, et « NAK-Humanitas » investit dans des projets d’aide d’urgence pour fournir une aide humanitaire.

De même, l’organisation caritative d’Allemagne méridionale, « human aktiv », prévoit des mesures d’aide, à l’instar de l’organisation caritative « NAK-karitativ », qui est en contact avec l’organisation partenaire « Help – Hilfe zur Selbsthilfe » afin d’évaluer les besoins concrets pour soutenir les personnes concernées et pouvoir leur apporter une aide concrète.

mars 17, 2022

Auteur: Katrin Löwen

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