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Les sacrements (63) : Tout sauf une consultation des morts

septembre 13, 2022

Author: Andreas Rother

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Écoutez-le

Le service divin en faveur des défunts est-il une cérémonie de spiritisme ? Pas du tout : celui qui l’affirme contredit la science. Car celle-ci voit exactement le contraire sur ce point décisif.

L’assemblée a prié. Deux hommes se tiennent à l’autel. Ils reçoivent des hosties en silence. C’est le service divin en faveur des défunts : être au service de Dieu.

Déplacer des tables, agiter des pendules ou parler d’une voix extatique dans des tonalités rares. C’est le spiritisme : invoquer les morts et explorer le royaume des morts.

« Le spiritisme est la doctrine de la manifestation des esprits, qui s’identifient par certains codes ou médiums et prouvent leur existence face à leurs proches vivants en leur laissant des messages personnels, des instructions, des menaces, que le médium interprète ». C’est ainsi que l’a défini la « Theologische Realenzyklopädie » , le nec plus ultra des encyclopédies spécialisées (c’est la principale encyclopédie relative à la religion et à la théologie de langue allemande, NdT).

Le spiritisme dans l’Ancien Testament

On trouve déjà des exemples de telles consultations des morts dans l’Ancien Testament. Dans l’environnement païen d’Israël, le spiritisme faisait partie de la pratique religieuse. Le récit de la sorcière d’Endor est bien connu : à la demande de Saül, désespéré, elle invoque le prophète Samuel. Celui-ci apparaît finalement uniquement pour annoncer que Dieu a rejeté le roi.

Une telle idolâtrie était interdite au peuple d’Israël : « Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras point à imiter les abominations de ces nations-là. », est-il dit en Deutéronome 18 : 9-11. Le bannissement de Dieu devait frapper toute personne « qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de magicien, d’enchanteur, [ou] qui évoque les esprits ou dit la bonne aventure ou qui interroge les morts ».

Le spiritisme à l’époque moderne

Le spiritisme moderne est né au XIXe siècle en tant qu’antithèse déclarée du matérialisme de cette époque, qui ramenait tout être, y compris le spirituel, à la simple matière. Ce mouvement veut prouver l’existence de l’âme immortelle en interrogeant les défunts. L’au-delà devient pour ainsi dire un objet de recherche.

Les consultations ont lieu lors de « séances », des réunions de groupe dans des pièces obscures. Les réponses sont fournies par le « médium », une personne prétendument douée à cet effet, ou par des signes tels que le déplacement de tables ou de verres, des bruits de coups, ou toutes sortes de dispositifs dans lesquels un objet pointe vers des lettres, des chiffres ou des symboles.

Comparaison de pôles opposés

Cela permet de comprendre l’opposition entre le spiritisme et le l’univers des défunts :

  • Le spiritisme veut entrer en contact direct avec les morts par tous les moyens. En ce qui concerne l’univers des défunts, aucune tentative n’est faite pour établir un contact.
  • Le spiritisme veut communiquer avec les morts sous forme de questions et réponses. L’univers des défunts ne vise même pas un début d’échange.
  • Le spiritisme veut explorer l’état de l’âme et les conditions dans l’au-delà. L’univers des défunts laisse l’au-delà dans son impénétrabilité.
  • Dans le spiritisme, les personnes agissent par curiosité, un motif égocentrique. Dans l’univers des défunts, les personnes agissent au service de Dieu et du prochain.

La grande communauté unique

L’univers des défunts néo-apostolique doit également être distingué du culte des ancêtres que l’on trouve surtout en Afrique, mais aussi dans certaines régions d’Asie et chez les aborigènes d’Asie. Les ancêtres, ce sont des personnes décédées dont descend un individu, un groupe ou un peuple, qui définit son identité et leur rend hommage.

Ici aussi, on trouve de nombreuses oppositions :

  • Dans le culte des ancêtres, les ancêtres sont considérés comme des intermédiaires entre les hommes et les divinités. Dans le christianisme, ce rôle d’intermédiaire revient uniquement à Jésus-Christ.
  • Dans le culte des ancêtres, les ancêtres sont considérés comme des modèles de comportement pour les vivants. Dans le christianisme, le rôle de modèle revient uniquement à Jésus-Christ.
  • Dans le culte des ancêtres, les ancêtres définissent l’identité des personnes. Dans le christianisme, c’est la nouvelle créature en Christ qui définit la nouvelle identité.

D’une manière ou d’une autre, l’univers des défunts met en évidence la volonté salvifique générale de Dieu, qui englobe aussi bien les vivants que les morts. L’intercession et l’administration des sacrements expriment la certitude que les morts et les vivants forment une grande communauté de personnes en quête de salut et que l’Église de Christ est elle-même une communauté de vivants et de morts.

Photo : freshidea – stock.adobe.com

septembre 13, 2022

Author: Andreas Rother

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