Comment est-ce possible ? Dans l’Ancien Testament, Dieu est en colère et dans le Nouveau Testament, il est amour. Ce qui a changé, ce n’est pas sa nature, mais la façon dont les hommes le voient. C’est ce que l’apôtre-patriarche explique clairement dans texte doctrinal.
« Dieu – ce que voient les hommes et comment il est réellement » : tel est le titre de l’article paru dans le numéro 2/2024 du magazine pour les membres Community, qui vient de paraître. L’essai souligne que les représentations humaines de Dieu ne peuvent pas saisir la véritable nature de Dieu. Et il est important de faire la distinction entre l’image de Dieu et le vrai Dieu, même dans l’étude de la Bible.
Reconnaissable de manière progressive
Cela est clair dès le départ : « Nous ne pouvons connaître de Dieu que ce qu’il nous révèle. » Et : « Dieu se révèle à l’homme de manière progressive », notamment d’abord en tant que Créateur, puis en tant que Seigneur dans l’histoire d’Israël, puis, de la manière la plus nettement perceptible, dans l’incarnation et enfin dans l’envoi du Saint-Esprit.
« Les révélations de Dieu sont attestées dans les Saintes Écritures par des personnes inspirées par le Saint-Esprit. » Ces personnes étaient certes inspirées par le Saint-Esprit. Dans leurs descriptions, néanmoins, les auteurs ne pouvaient qu’utiliser les mots, les connaissances et les idées de leurs époques respectives. Dans la perspective d’aujourd’hui, cela a eu des conséquences, surtout en ce qui concerne le Nouveau Testament.
Dieu comme un homme
La description de Dieu dans l’Ancien Testament reflète l’environnement culturel et religieux de ses auteurs. Ils attribuent à Dieu des caractéristiques humaines et le présentent comme offensé ou en colère. En conséquence, il punit les hommes ou traite les ennemis de son peuple avec une incroyable impitoyabilité.
Jésus-Christ, quant à lui, a donné une image complètement différente : il parle d’un Dieu d’amour, qui ne souhaite pas punir le pécheur, mais le sauver. Le malheur qui frappe l’homme n’est pas une punition imposée par Dieu, mais une conséquence du règne du mal.
Garder la vérité à l’esprit
« Jésus-Christ révèle aux hommes la véritable nature de Dieu », c’est ce qui ressort clairement du texte doctrinal. Cela a des conséquences sur l’interprétation de la Bible : « Jésus-Christ a interprété les Saintes Écritures […] en fonction de sa personne et de son activité. Nous en concluons que nous devons interpréter l’Ancien Testament à partir du Fils de Dieu. »
Le Catéchisme le formule de manière similaire : « Pour ce qui est de l’importance et de la signification qu’ont, pour la foi et la doctrine, les déclarations faites dans les différents livres vétérotestamentaires ou apocryphes, elles sont déterminées par la concordance et la conformité de leur teneur avec ce qu’enseigne l’Évangile. » (CÉNA 1.2.5.2)
D’anciens points de vue se retrouvent dans le Nouveau Testament
Toutefois, le lecteur de la Bible rencontre également, dans le Nouveau Testament, la pensée de l’Ancien Testament. C’est particulièrement vrai pour la manière dont les textes parlent de la mort de Jésus-Christ. Pour l’expliquer, les auteurs de la Bible évoquent tour à tour le culte sacrificiel de l’Ancien Testament (sacrifice expiatoire), les coutumes de guerre (rançon) et le droit pénal (culpabilité et expiation).
Mais il ressort de l’essai qu’« une interprétation littérale de ces textes ferait apparaître Dieu sous la même image que dans l’Ancien Testament. » « Dieu se comporte comme un homme blessé dans son honneur et sa dignité. Il demande une punition ou une réparation. Quelqu’un doit mourir pour la justice. »
L’alternative
« Cette vision de la mort de Jésus-Christ est difficile à comprendre pour les chrétiens d’aujourd’hui, en particulier pour les jeunes », souligne l’essai. « Heureusement, le Saint-Esprit nous donne la possibilité de parler de la mort de Jésus-Christ sans forcément mettre en avant l’idée d’une punition. »
Et cela donne ceci : « Le sacrifice de Jésus-Christ est avant tout un acte d’amour. Depuis la chute dans le péché, l’homme vit dans l’éloignement d’avec Dieu. Dans son amour, Dieu veut conduire l’homme dans la communion avec lui. » Mais cela ne fonctionne que si la volonté humaine et la volonté divine correspondent absolument. Jésus a atteint ce but dans sa vie en tant que vrai homme. « Dans son amour, Christ est disposé à partager sa victoire avec ceux qui croient en lui et qui le suivent. »
Les explications données dans Community correspondent à la partie spirituelle de l’assemblée des apôtres de district de novembre 2022, publiée sous le titre « Les images de Dieu et le vrai Dieu » dans le numéro hors-série 2/2023 des Pensées directrices. nac.today en a déjà rendu compte en détail.dans ses articles « Lire avec l’Esprit et la raison » et « Comprendre les messages clés ».
Photo : Andreas Berheide