Après 34 années d’exercice apostolique, le doyen des apôtres s’apprête à prendre sa retraite : Rudolf Kainz sera admis à la retraite le 15 mars prochain, à Schaffhouse (Suisse). C’est un homme humble, caractérisé par son franc-parler, sa clairvoyance et son énergie, et, avant tout, par l’amour de Jésus qu’il incarne manifestement.
Son intervention à l’autel, au cours de son dernier grand service divin, témoigne de sa modestie et de son humilité : « Celui qui est empreint de la nature de Jésus devrait pouvoir s’entendre dire à un moment donné : « Ça, c’est du pur « Jésus », a-t-il dit à l’occasion de la visite de l’apôtre-patriarche au Luxembourg, en janvier 2015. « Si on me disait : « Ça, c’est du pur Kainz ! », c’est que j’aurais raté quelque chose. »
« Il faut susciter l’envie de ressembler à Jésus »
Rudolf Kainz est né le 25 décembre 1947 à Linz (Autriche). « J’ai grandi dans un foyer protégé où, dès mon plus jeune âge, j’ai acquis tout ce qui fait partie de la vie du chrétien néo-apostolique. » À l’issue de sa scolarité, il a suivi des études de gestion d’entreprise et de psychologie. En sa qualité d’inspecteur de l’Education, il formait les enseignants des écoles supérieures de commerce.
Il a été investi de son premier ministère spirituel, celui de sous-diacre, en janvier 1968. À peine treize années plus tard, l’apôtre-patriarche Hans Urwyler l’a ordonné dans l’apostolat. « Pour moi, remplir ce ministère, a écrit un jour Rudolf Kainz, c’est aimer, servir, aider, réconforter ; c’est aussi sacrifier sa vie pour son prochain, glorifier Jésus et, de cette manière, susciter l’envie, dans le cœur des croyants, de ressembler à Jésus et de vivre comme lui. »
Quelqu’un qu’on aime écouter et lire
Au cours de ses services divins, l’apôtre Kainz a toujours exalté le modèle qu’est Jésus. Et on aimait l’écouter : Au cours de son activité apostolique, il a été appelé à cinq reprises (!) à intervenir à l’autel à l’occasion de cette célébration majeure qu’est le service divin de la Pentecôte au sein de l’Église néo-apostolique.
Dans ses écrits aussi, il n’a cessé d’exalter le modèle qu’est Jésus, comme le prouvent les titres suivants de ses articles parus dans le magazine « Notre Famille » : « Une autre voie est possible : Apprendre de Jésus » ou encore : « Revenir à Jésus ». Et on aimait le lire. C’est ainsi que les Éditions Bischoff l’ont sollicité pour qu’il écrive un livre. « Que ton nom soit sanctifié » est le titre de ses considérations sur le « Notre Père ».
Clairvoyance et ouverture d’esprit
En 2003, son épître apostolique intitulée : « L’Œuvre de Dieu a besoin d’une renaissance » avait suscité un vif émoi. Pour donner suite à cette suggestion faite par l’apôtre-patriarche au cours du service divin de la Pentecôte 2001, Rudolf Kainz avait créé, en Autriche, un groupe de travail dont il avait ensuite présenté les réflexions sur les moyens de ressusciter certaines valeurs. Une telle énergie n’avait alors pas été unanimement appréciée.
Dans ce contexte, l’apôtre Kainz n’avait pas seulement eu le courage de parler sans ambiguïté, mais il avait aussi fait preuve de clairvoyance, comme on peut le constater rétrospectivement : En 2003, il avait posé la question de la définition de la notion d’Église ; en 2011, l’Église néo-apostolique en a publié sa nouvelle définition, selon laquelle elle ne se considère plus comme étant la seule Église, mais comme étant une partie de l’Église de Jésus-Christ. En 2007, l’Église a publié sa « Vision et Mission », qui incluent la notion de « communauté-cocon ». En 2003, il avait posé la question de la réconciliation après des querelles qui s’étendent sur plusieurs générations ; en 2014, l’Église néo-apostolique et la « Apostolische Gemeinschaft » (Communauté apostolique) ont signé une déclaration commune de réconciliation.
En dépit de son intransigeance en matière de foi, ce ministre de l’Église qu’est Rudolf Kainz a toujours su faire preuve de cordialité, d’amabilité et d’humilité. On peut supposer qu’il n’appréciera pas nécessairement les hommages personnels qui lui seront rendus à l’occasion de son admission à la retraite.