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La pastorale (24) : Fil conducteur pour une intervention réussie

mai 9, 2022

Auteur: Peter Johanning

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Écouter

La pastorale est un travail minutieux pour lequel l’écoute est une priorité absolue. Les référents pastoraux doivent apprendre à comprendre les personnes qui s’adressent à eux. Reconnaître leur état d’esprit et explorer les solutions possibles ne relève pas de la magie. Écouter ne signifie pas se taire, mais parler avec le cœur.

Tout commence par un test personnel : pour m’assurer que j’ai bien compris ce que j’ai entendu, je répète avec mes propres mots ce que mon interlocuteur a dit. S’il y a une contradiction, je dois recommencer. C’est la seule façon pour les chargés de pastorale de s’assurer qu’ils sont du côté des personnes qui se confient à eux – et c’est finalement ce qu’ils sont censés faire ! C’est très important lorsque les faits sont compliqués ou les propos peu clairs.

Me comprends-tu ?

Au cours d’un entretien pastoral typique, de nombreuses informations circulent de A vers B et inversement. Elles ne s’imbriquent pas toujours les unes dans les autres, elles ne sont pas toujours compréhensibles ou même cohérentes dans leur ensemble. Les interlocuteurs sont souvent émotifs, agités ou ont du mal à exprimer leurs pensées dans des phrases raisonnables. C’est alors que les questions de compréhension, c’est-à-dire les questions dont le but est d’obtenir des informations supplémentaires de la part de la personne interrogée afin de mieux la comprendre, peuvent être utiles. Il est important de poser ces questions au moment où le manque d’informations se fait sentir. Une fois que d’autres contenus sont devenus le centre de l’entretien, il est difficile de se souvenir et de rétablir le contexte correspondant. C’est souvent là que réside une source d’erreur pour la compréhension.

Quelle image de Dieu as-tu ?

Les crises de vie ne sont pas forcément des crises de la foi ! Les référents pastoraux ont tendance à faire appel à la foi lorsque la vie d’autrui est bouleversée. Derrière cela se cache l’idée que la cause d’un malheur est un manque de confiance en Dieu, une vie de prière insuffisante et un manque de disposition au sacrifice. Par conséquent, la rançon du manque de foi serait une crise existentielle, la punition de Dieu serait logique. Telle est la pensée.

De telles idées sont absurdes et entraînent la pastorale dans le profane ! Les propos qui découlent de cette pensée ne peuvent être que blessants et humiliants, ils exercent une pression et aggravent plutôt une situation de crise. Celui qui pense qu’il doit juger se rend au tribunal. L’Évangile est différent. L’image de Dieu dans le Nouveau Testament dépeint un Dieu miséricordieux, qui pardonne, et non un Dieu qui punit. Il est beau de lire comment Jésus-Christ donne des leçons particulières à ses disciples pour les sevrer de mauvaises habitudes. Le fait que les restrictions terrestres soient liées au péché ou que la maladie soit une juste punition de Dieu, le Seigneur l’a déjà rejeté à l’époque et le fait encore aujourd’hui ! Il a guéri, il n’a pas humilié – par amour, il reprend, mais il ne rejette pas.

Comment parles-tu ?

Les phrases bien intentionnées mais complètement dénuées de sens, telles que « Nous devons tous passer par là ! », « Ça va s’arranger ! » ou « Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts » sont déplacées. Celui qui parle ainsi n’a aucune idée de ce qu’il provoque. Les chargés de pastorale ne parlent pas ainsi.

De même, des formulations telles que « Je comprends très bien ! » et « Je sais ce que vous ressentez ! » sont à utiliser avec parcimonie, à moins qu’elles ne soient vraies ! Ce qui n’est néanmoins souvent pas le cas. Les personnes en détresse ressentent immédiatement si les phrases prononcées sont crédibles ou non. Le simple besoin de vouloir consoler ne doit pas motiver les fausses déclarations.

Très intuitivement, le référent pastoral est d’abord considéré comme une personne de confiance – ce qui est une bonne chose. On lui raconte ses problèmes. Parfois, cela s’accompagne de l’attente que celui qui a entendu le problème puisse aussi le résoudre. Mais est-ce vraiment là le contenu de la pastorale ? Même les bons référents pastoraux ne peuvent pas résoudre tous les problèmes. Dans certains cas, ils peuvent susciter une nouvelle réflexion ou proposer des solutions possibles. Mais c’est aux personnes elles-mêmes de décider quel chemin elles veulent emprunter. Et il convient de faire intervenir des spécialistes dans les problèmes. Les référents pastoraux sont des accompagnateurs spirituels, mais pas des conseillers conjugaux, des gestionnaires de conflits, des conseillers pour l’emploi ou des avocats ! Ils transmettent du réconfort, parlent du Dieu d’amour et accompagnent ceux qui cherchent de l’aide sur leur chemin pour sortir de la crise.

Alors, que peux-tu faire ?

Les référents pastoraux n’ont pas les mains liées, car

  • ils peuvent prier intensément avec les personnes en quête de conseils ! Ceux qui pensent que les prières sincères n’ont aucune influence sur l’amélioration se trompent ! Prier ensemble aide toujours, et elle aide celui qui prie et celui qui écoute.
  • ils donnent une orientation spirituelle issue d’une foi éprouvée et de la capacité du ministère. Il s’agit moins du niveau ministériel que de la confiance qu’un ministre reçoit de sa communauté. Il ne doit pas la perdre !
  • ils élaborent ensemble des solutions dans le cadre d’un entretien. Cependant, ce sont les personnes concernées qui décident de l’alternative qui semble la plus efficace ou qui leur convient personnellement le mieux.
  • ils indiquent aux personnes en quête d’aide comment recourir à une aide professionnelle. Cela ne devrait pas être interprété comme un dernier recours, mais c’est souvent la première et la meilleure approche pour une bonne solution.

Un bon accompagnement spirituel consiste à écouter, à accompagner sans jugement, à prier ensemble, à renforcer le courage de la foi et à proposer des solutions possibles. Ni plus ni moins.

Photo : CurvaBezier – stock.adobe.com

mai 9, 2022

Auteur: Peter Johanning

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