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Foi, amour, espérance

septembre 26, 2022

Auteur: Dinara Ganzer

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Toujours en pleine action : Almut Quittenbaum est active à 100 %, que ce soit dans sa vie professionnelle, privée ou au sein de l’Église. Puis elle s’est effondrée. Elle a appris que le mieux pouvait être l’ennemi du bien. La communauté et l’art lui sont une aide précieuse.

De l’extérieur, on ne voit pas que derrière cet immeuble du quartier berlinois de Charlottenburg (Allemagne) se cache quelque chose de particulier : un appartement de deux pièces en rez-de-chaussée, accessible directement depuis la cour intérieure, qui abrite l’atelier d’artiste d’Almut Quittenbaum. « Mon mari et moi avions emménagé dans cet appartement en 2016 », raconte notre sœur en la foi, « il me sert désormais d’atelier, puisque nous occupons un autre logement en location dans le même quartier. »

Le déménagement d’une petite ville vers la capitale allemande s’est toutefois accompagné de problèmes de santé. Il est arrivé un moment où elle s’est sentie obligée de prendre du recul. Cette coupure n’a pas été facile pour elle : « Surtout la direction du chœur, qui était ma grande passion. »

Un engagement total

Almut Quittenbaum est professeur de musique, psychologue, enseignante en maternelle et éducatrice spécialisée. Avec les connaissances qu’elle avait acquises, elle s’est également investie dans la communauté : le travail de chorale et l’enseignement des enfants lui tenaient particulièrement à cœur. Elle a également été membre bénévole du groupe de projet « Enfants et musique » pendant de nombreuses années.

À la fin des années 1990, la famille Quittenbaum s’est également engagée dans le travail missionnaire en Russie. « Mon mari, ingénieur du bâtiment de profession, s’est vu confier notamment la tâche d’accompagner la construction des églises de Saint-Pétersbourg et de Primorsk », relate la sœur Quittenbaum. Le couple a passé deux ans dans le nord-ouest de la Russie avec ses trois enfants, aidant à la construction des églises, et a également vécu des moments marquants pour lui. Grâce à l’enseignement du russe à l’école, une pratique courante en RDA, ainsi qu’à un apprentissage autonome intensif, les époux avaient les connaissances linguistiques nécessaires et se réjouissaient de pouvoir apporter leur soutien dans les communautés en tant qu’évangéliste et chef de chœur.

Prendre du recul

Sollicitée au fil des ans sur le plan familial, professionnel et ecclésial, Almut n’a pas remarqué qu’elle atteignait ses limites. Jusqu’à ce que la situation devienne grave après le déménagement à Berlin. « Je suis restée allongée pendant plusieurs jours, j’avais de violentes douleurs, si bien que je ne pouvais pas penser clairement. Je ne pouvais plus chanter. Je ne faisais que pleurer. Je regrettais aussi ma chorale et mon jardin à Niesky ». Elle s’est ressaisie et a cherché de l’aide. Outre les troubles physiques constatés et traités médicalement, tels des rhumatismes, les médecins ont évoqué des éléments psychiques comme cause de son profond épuisement.

« L’art était la seule activité que je pouvais encore accomplir », relate Almut Quittenbaum. Une fois par semaine, elle se rendait dans un atelier d’artistes où elle pouvait rafraîchir ses connaissances en matière d’impression graphique. « C’était l’endroit où je pouvais guérir. »

Entre-temps, elle participe à plusieurs reprises à des expositions. Les premiers clients souhaitent également acquérir ses œuvres. Ses thèmes préférés sont les représentations abstraites, qui laissent une certaine marge d’interprétation. « C’est la même chose dans le travail choral. On prépare des chants et des morceaux de musique pour faire passer certains messages précis aux gens. »

« Mon sentiment de réussite, c’est quand les gens regardent mes œuvres, les découvrent, les interprètent, essaient d’en comprendre l’intention ou expriment simplement leurs pensées de manière spontanée. Cela crée une certaine interaction sociale, comme aussi dans la musique. »

Promenade et guérison

« Un jour, j’étais dans un magasin de fleurs et la propriétaire m’a demandé de surveiller le magasin pendant cinq minutes parce qu’elle devait rapidement aller promener son chien. Je me suis dit : ‘Ah oui, c’est pour cela que je suis venue au monde, pour garder un magasin de fleurs’. Mais l’auto-dérision du début s’est transformée en joie : ‘Oui, je peux le faire maintenant, je suis capable de le faire et quelqu’un me fait confiance’ », relate Almut Quittenbaum de l’une des expériences clés de cette période difficile pour elle.

Aujourd’hui, elle est reconnaissante d’être sortie renforcée de cette phase difficile de sa vie. Elle est reconnaissante envers sa famille, sa communauté, ses frères et sœurs et son conducteur de communauté, qui sont ouverts à l’échange d’idées, acceptent sa situation et intègrent ses petites contributions encore possibles. Et elle est tout aussi reconnaissante pour la possibilité d’exercer une activité artistique, qui remplit également sa vie de sens et à laquelle elle donne vie par ses convictions.

Certaines de ses œuvres ont un aspect religieux. L’une d’entre elles évoquait le thème du sacrifice et l’autre des lieux sacrés, des autels, des lieux de repos pour l’âme. L’artiste évoque encore une autre image : « La sérigraphie ‘Ein Lied von Himmel und Erde’ [littéralement : ‘Un cantique du ciel et de la terre’, NdT] a été réalisée dans un autre atelier, pas là où j’imprime habituellement. Les murs étaient recouverts d’images criardes des années 1970, avec lesquelles on criait alors littéralement ses sentiments à travers l’art. J’y ai travaillé avec le chant de mon enfance ‘Einen goldenen Wanderstab’ [littéralement : ‘Un bâton de randonnée doré’, NdT] et trois mots : amour, foi, espérance, car c’est ce qui me guide dans la vie », explique Almut.

septembre 26, 2022

Auteur: Dinara Ganzer

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