Prends pour pilote du bateau

Ce chant, tiré du recueil de chants néo-apostolique numéro 76 , accompagne les frères et sœurs de la communauté de Kiel-Est. Non seulement parce qu'ils vivent si près de la mer et que les bateaux font partie de leur quotidien, mais aussi parce que leur église ressemble à un bateau.

Ruth Schade est membre de la communauté de Kiel-Est depuis plus de 20 ans. Et elle s'enthousiasme pour cette église : Elle est située au bord de l'eau et juste en face de la Color Line, le terminal de croisière sur le quai de Norvège, on entend parfois retentir sa corne de brume pendant le service divin. Et notre église ressemble à la proue d'un bateau. C'est tellement approprié. C'est super ici et on a l'air de la mer. »

Détermination de l'emplacement d'un lieu de culte

Le site de la Werftstraße, dans le quartier de Gaarden, correspond à la composante maritime de la communauté. Le fait que le vrombissement des moteurs des bateaux norvégiens et le tintement des typhons des navires sur la fœrde de Kiel (en allemand Kieler Förde, en danois Kielerfjorden, est une baie étroite, d'environ 17 km de long, qui donne sur la mer Baltique - NdT) se mêlent parfois aux chants des fidèles n'est pas gênant, car la proximité du quai de Norvège présente aussi des avantages : en période de vacances, le conducteur de la communauté, Jürgen Marth, se réjouit d'accueillir de nombreux visiteurs. « Souvent, des frères et sœurs en la foi viennent chez nous le matin pour le service divin avant et après leur voyage en Norvège. »

Il y a des frères et sœurs néo-apostoliques à Kiel depuis 1898. Grâce à l'industrialisation – les chantiers navals de Kiel étaient un facteur économique important –, la première communauté a connu une affluence croissante et s'est encore scindée en deux. La communauté de Kiel-Gaarden, qui a donné naissance il y a 13 ans à la communauté de Kiel-Est avec les autres communautés de Kiel sur la rive est, a été créée en 1907. Pendant un certain temps, les services divins ont eu lieu dans une ancienne écurie. « Comme Gaarden était la centième communauté à recevoir sa propre église dans le nord de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, l'apôtre de district Karl Weinmann avait fait réaliser beaucoup de choses particulières et belles », rapporte le conducteur de communauté, Jürgen Marth.

La cravate noire

Mais il fallait d'abord trouver le terrain. Jürgen Marth rapporte : « Le conducteur de communauté de l'époque, Ohlis, avait dit en plaisantant dans le cercle des ministres que celui qui trouverait un terrain adéquat recevrait de sa part une belle cravate noire. » Le diacre Leo Klaaßen se déplaçait beaucoup pour rendre visite aux frères et sœurs. « Lors d'un tel travail, il est tombé sur un terrain qui était très bien situé sur le versant de la rue principale de Gaarden, la Werftstraße. » L'église a remporté le marché, mais le conducteur n'a pas pu tenir sa promesse en raison de son décès prématuré. 45 ans plus tard, le conducteur de communauté actuel, Jürgen Marth, s'est souvenu : « En 2015, lorsque j'ai pu dispenser la bénédiction des noces d'or aux époux Christa et Leo Klaaßen, je me suis souvenu et j'ai remis une cravate noire à Leo Klaaßen. »

L'architecte Uwe Niehaus a conçu l'église progressiste, qui rappelle la proue d'un navire, en accord avec la Werftstraße. La première pierre a été posée le 14 juillet 1969 puis, après 17 mois de travaux, l'église a été inaugurée par l'évêque Peter Hansen lors du service divin de Noël.

En sécurité dans le bateau

Le conducteur de la communauté, Jürgen Marth, raconte comment l'église est restée pratiquement inchangée depuis cette époque : « Le bâtiment possède deux étages. On entre par l'étage inférieur, dans ce qu'on appelle le 'salon bleu'. Il s'appelle ainsi parce que les carrelages sont tous d'un beau bleu foncé. On y trouve le vestiaire, la sacristie, la salle des jeunes, la salle des enfants et les toilettes. En remontant d'un étage, par l'escalier ou l'ascenseur, on arrive dans la nef. Elle a cette forme de proue de bateau. Elle se rétrécit en direction de la Werftstraße, vers l'avant, et possède de grandes fenêtres en verre au plomb et des bancs en acajou. L'autel est en direction de la terre, la nef tend vers la fœrde. » Herbert Opitz est membre de la communauté depuis 76 ans et compare l'église à un navire particulier : « Le bateau glisse comme l'arche de Noé vers la maison. Je suis très attaché à ce bâtiment. On y va et on en ressort heureux. »

Il est évident que cela ne plaît pas seulement aux frères et sœurs en la foi. « Cela suscite l'intérêt. Notre belle église est aussi un point d'attraction pour beaucoup de gens », raconte le conducteur de communauté. « Il y a toujours des gens qui viennent à des événements comme 'la nuit des églises' en disant : 'Je voulais enfin voir cela'. » Ce n'est pas pour rien que le bâtiment est classé monument historique depuis l'année dernière. « Nous étions un peu fiers que les Kieler Nachrichten aient attiré l'attention sur notre belle église », rapporte le conducteur de communauté à propos des publications à ce sujet dans les journaux locaux. « Mais à part cela, pour le fonctionnement normal de l'église, cela n'a pas d'importance. » Il a donc rigoureusement refusé les demandes de réutilisation. Il préfère l'utilisation culturelle. Par exemple, la chorale IVocalisti utilise parfois l'église comme lieu de répétition et de concert.

Un guide en eaux agitées

Comme beaucoup dans la communauté, son conducteur, Jürgen Marth, a un métier maritime. Il est capitaine de formation et navigue comme pilote sur le canal de la mer du Nord. « Le métier de pilote implique aussi beaucoup d'astreinte », explique-t-il. « Et quand je sers à l'autel, quelqu'un derrière garde mon téléphone. En fait, j'ai déjà été appelé pendant un service divin. » Mais pas tant qu'il était officiant : « Quand je célébrais le service divin, d'une manière ou d'une autre, le bon Dieu mettait toujours son pouce entre les deux. »

Même si la communauté doit parfois se passer du pilote lors du service divin, elle fait l'expérience du capitaine lors de la fête de la communauté. Jürgen Marth affrète alors un bateau, par l'intermédiaire d'un autre frère en la foi, et navigue en tant que capitaine-conducteur, avec ses frères et sœurs sur la fœrde de Kiel et leur raconte ce qu'il sait d'elle.

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