Un voyage pour la vie

Le voyage en voilier qu’entament Yvonne et Bob Vosse-Huisman, de la communauté de Sneek-Sperkhem (Pays-Bas), en août 2019, doit durer un an. Ils se sont préparés à toutes sortes de situations, mais rien ne les avait préparés au coronavirus.

Au moment où le robuste petit yacht « Wauquiez Amphitrite 43 » a pris la mer, en août 2019, le rêve de toute une vie de Bob Vosse-Huisman s’est réalisé. Son rêve de posséder son propre bateau et d’entreprendre un long voyage avec ce bateau est né lors d’un séjour en camping en Croatie : « Je me souviens encore, quand j’étais un petit garçon, quand j’ai pensé : Un jour, j’aimerais ancrer mon bateau ici. »

Lorsqu’ils se sont rencontrés, Bob raconte son rêve à Yvonne. À l’époque, cependant, elle ne pouvait pas encore se l’imaginer. Elle raconte : « Je me disais : va naviguer toi-même, je resterai à la maison. » Petit à petit, cependant, son enthousiasme et la détermination avec laquelle Bob rénovait son bateau, acheté avant leur rencontre, l’ont convaincue. « Un jour, l’idée de partir ensemble pour une longue période et de passer beaucoup de temps ensemble pour voir le monde et être proche de la nature m’a séduite », avoue Yvonne.

Partir sur les mers du monde en tant que citoyen du monde

Les préparatifs durent près de trois ans. « Pendant plus de deux ans, nous avons vécu de manière très économe pour économiser le plus d’argent possible. De plus, avant de partir en voyage, nous avons vendu beaucoup de choses dont nous n’avions pas besoin, notamment nos voitures », relate le couple.

Grâce à son expérience dans la Marine royale, Bob savait qu’il était bien préparé à ce voyage, mais il a aussi profité de ce temps pour accroître ses connaissances. En outre, quelques démarches administratives devaient être effectuées en amont. « Pour pouvoir naviguer dans les mers du monde, nous avons dû nous désinscrire des Pays-Bas et sommes ainsi devenus des citoyens du monde », relatent Yvonne et Bob.

Le moment était enfin arrivé de prendre la mer : le long de la côte française, direction l’Espagne. Lors des escales dans les ports, ils cherchaient les communautés néo-apostoliques les plus proches et s’y rendaient, ils ont notamment visité les communautés de Cascais (Portugal) et de Machico (Madère). « Grâce au site internet de l’Église néo-apostolique internationale, il nous était facile de trouver les lieux et les horaires des services divins », se souviennent les navigateurs en s’enthousiasmant : « Dans les communautés, nous avons toujours été accueillis chaleureusement et nous nous sommes immédiatement sentis bienvenus et entourés. C’était toujours une expérience très particulière. Malgré d’autres langues et d’autres cultures, nous avons fait l’expérience de la communion, de l’unité et du fondement de l’Église néo-apostolique. »

L’expérience de l’aide de Dieu

Après sept mois de voyage, la situation a changé sur le continent. Ils ont décidé d’attendre au port sur l’île de Fuerteventura, le temps du week-end, afin de suivre les actualités. « Le lundi suivant, des voitures de police ont traversé les rues de Correlejo, une petite ville où nous avions amarré. Ils annonçaient le confinement décrété par le gouvernement espagnol. Nous n’étions autorisés à sortir que pour faire des courses ».

Le voilier était amarré à un mouillage à environ 70 mètres à l’extérieur du port. Au début, ils étaient autorisés à se rendre à quai avec le petit canot pneumatique pour faire leurs courses. Après quelques jours, cependant, la situation s’est aggravée. « Le 25 mars, nous avons été sifflés par la Guardia Civil au moment d’entrer dans le port. Dans un anglais approximatif, nous avons été arrêtés et on nous a dit que nous ne pouvions pas débarquer. Lorsque j’ai demandé aux policiers comment nous allions pouvoir obtenir des vivres, ceux-ci nous ont regardé d’un air désemparé », relate Yvonne.

Plusieurs jours de discussions téléphoniques avec la capitainerie du port ont suivi. « Nous étions sans cesse renvoyés d’une autorité à l’autre, et la barrière de la langue rendait la communication très difficile », se souvient Yvonne. Aucune autorité ne pouvait nous aider. « J’avais de plus en plus de mal à faire pleinement confiance au Seigneur », avoue Yvonne. « Au fond de moi, je savais que le bon Dieu ne nous abandonnerait pas à notre sort, mais dans ces moments-là, le diable sait bien comment entrer dans ta tête. » De manière inattendue, ils ont toutefois eu l’autorisation d’aller à terre. Yvonne et Bob étaient très émus. « Nous avons remercié Dieu pour l’aide accordée. Nous nous sommes également dit que nous voulions apprendre à faire davantage confiance au Seigneur. »

Début juin 2020, le jeune couple a pu poursuivre son voyage. Ils ont visité les autres îles Canaries et ont navigué de La Palma jusqu’aux Açores, où ils sont restés un mois sur l’île de Terceira. En août, ils ont mis le cap sur l’Irlande, avant de retourner aux Pays-Bas en traversant la Manche.

Des expériences enrichissantes pour la vie

« Nous sommes très heureux d’avoir pu faire ce voyage et nous jetons un regard rétrospectif sur un voyage fantastique, même si nous avons aussi connu des revers », disent-ils en résumant leur expédition. « C’était tellement agréable de passer autant de temps ensemble et de profiter si intensément de la nature. Le fait de grandir en nous-mêmes en termes de développement personnel, de grandir ensemble dans notre relation et de grandir dans la foi était si enrichissant que nous n’aurions pas pu l’imaginer auparavant. Nous ne nous attendions pas non plus à vivre de si belles rencontres avec d’autres personnes. Beaucoup de ces rencontres ont donné naissance à de nouvelles amitiés. »

Infos articles

Auteur:
Date:
Mot-clé:

Tatjana Fröhlich, Dinara Ganzer
14.12.2021
Vie des communautés, International