Couleur du site web:

seasons.today

Au-delà du désespoir

mars 23, 2023

Auteur: Andreas Rother

Imprimer
Écouter

C’est terminé : il n’en peut plus. Et il ne veut plus. Surtout, il ne veut plus vivre. Mais au plus bas de son désespoir, Elie trouve son chemin vers un nouveau départ – dans la rencontre avec Dieu.

« C’est assez ! », dit le prophète en parlant de sa vie. Il est assis sous un genêt et veut mourir : « Maintenant, Éternel, prends mon âme ». (I Rois 19 : 4). Elie n’est pas le premier homme de Dieu à avoir voulu mourir. Moïse et Jonas connaissent aussi cette situation. Mais les raisons sont très différentes.

Burnout sous le genêt

Pour Moïse, c’est une sorte d’aveu d’impuissance. La responsabilité de discipliner le peuple d’Israël est devenue trop lourde pour lui. « Tue-moi, je te prie », demande-t-il à Dieu, « que je ne voie pas mon malheur. » (Nombres 11 : 15). Jonas, quant à lui, est dominé par le dépit de voir que le Seigneur a de la compassion pour Ninive. C’est là que se brise sa vision du monde, celle d’un châtiment pour les impies. « … car la mort m’est préférable à la vie. » (Jonas 4 : 3).

Pour Elie, c’est le pur épuisement et le désespoir, un burnout qui débouche sur une dépression. Il a combattu et lutté pour le Dieu unique, a donné la vie et ôté la vie à des hommes, a accompli des miracles et s’est fait des ennemis. Mais rien n’y a fait. Le peuple brise les autels et tue les prophètes. Tout cela n’a servi à rien.

Touché par l’impulsion divine

Elie se retire aussi loin qu’il le peut. Il peut encore supporter une journée de marche. Puis, il s’allonge et s’endort. Pour sa retraite, il choisit un lieu particulier. Pas au bord de la mer, cette source de chaos, cette bouche vers les enfers. Ce serait s’éloigner de Dieu. Non, il va dans le désert. Là où son peuple a fait l’expérience de la conduite et de la sollicitude, de la colonne de feu et de la colonne de nuée, de la manne, des cailles et de l’eau jaillissant des rochers.

Consciemment ou inconsciemment, Elie cherche la proximité de Dieu. Et il fait l’expérience d’impulsions divines : « Et voici, un ange le toucha, et lui dit : Lève-toi, mange. » Deux fois, le prophète est ainsi touché. Au début, il ne peut que se ressaisir pour manger et boire quelque chose. La répétition lui donne suffisamment de forces pour se mettre en route.

Sur le chemin de la rencontre

Cette fois, l’homme de Dieu veut savoir. Il s’enfonce de plus en plus dans le désert. Il ne cherche pas seulement le lieu de la proximité avec Dieu, mais aussi le lieu de la révélation de Dieu : le mont Sinaï, également connu sous le nom d’Horeb, là où le Seigneur s’est lui-même révélé à son serviteur et a gravé sa volonté dans la pierre pour le peuple.

Le chemin nécessite de l’endurance. Elie est en route pendant 40 jours et 40 nuits. Mais cela en vaut la peine. Dieu le rencontre de face. Non pas de manière spectaculaire, dans la tempête, le tremblement de terre ou le feu, mais dans un murmure doux et léger. Et il découvre la suite des événements.

Au plus près dans la détresse

Elie en a fait l’expérience : celui qui cherche la proximité avec Dieu peut vivre ses impulsions. Et à celui qui se met en route, il peut révéler la suite des événements. Pourtant, Dieu est proche précisément de celui qui est désespéré : « J’habite dans les lieux élevés et dans la sainteté ; Mais je suis avec l’homme contrit et humilié, Afin de ranimer les esprits humiliés, Afin de ranimer les cœurs contrits. » (Esaïe 57 : 15).

C’est exactement ce dont Jésus-Christ témoigne sur la croix lorsqu’il crie : « Eli, Eli, lama sabachthani ? » Ceux qui l’entourent pensent qu’il appelle le prophète Elie à l’aide. En fait, il récite le Psaume 22. Qui commence par : « Mon Dieu ! mon Dieu ! pourquoi m’as-tu abandonné ». Et conduit à un profond désespoir : « Je suis comme de l’eau qui s’écoule, (…) Mon cœur est comme de la cire, Il se fond dans mes entrailles. Ma force se dessèche comme l’argile ».

Mais à la fin, il y a cette expérience : « Tu m’as répondu ! » (varie selon les traductions de la Bible, Note du Traducteur). Et finalement la gratitude : « Tu seras dans la grande assemblée l’objet de mes louanges ».

Photo: Philip Steury – stock.adobe.com

mars 23, 2023

Auteur: Andreas Rother

Imprimer