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Contre la haine et la violence : « Ton prochain, c’est l’étranger ! »

janvier 14, 2015

Auteur: Andreas Rother

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Terreur islamiste en France, au Nigeria et au Mali, manifestations islamophobes en Allemagne : même face à de telles circonstances, la foi néo-apostolique s’applique de manière très concrète, comme l’apôtre-patriarche Jean-Luc Schneider, officiant dimanche dernier au Luxembourg, l’a mis en évidence au cours de sa prédication.

« Tu as vu ? C’est terrible ! », a dit l’apôtre-patriarche, citant des réactions aux événements les plus récents : Le 7 janvier, 16 personnes ont été tuées à Paris, lors d’attentats contre la Rédaction d’un journal satirique et contre un supermarché cacher. Le même jour, la milice Boko Haram a perpétré un massacre faisant des centaines de morts dans l’État fédéral nigérian de Borno. Au Mali, des troupes de soldats de la paix des Nations Unies combattent depuis deux ans contre des terroristes islamistes. En Allemagne, pendant ce temps, des milliers de manifestants « récupèrent » la souffrance des victimes au profit de leur propagande contre une prétendue islamisation de l’Occident.

Dès sa prière introductive, l‘apôtre-patriarche Schneider a évoqué les victimes de cette violence : « Nous prions pour tous ceux qui sont plongés dans la détresse la plus profonde ; nous prions pour les victimes de l’injustice », puis, dans sa prière finale : « Nous prions plus particulièrement pour tous les hommes qui sont exposés à de graves dangers à cause de leur foi. On veut leur nuire ou les tuer, simplement parce qu’ils professent une foi différente. Cela nous préoccupe. »

Le service divin du 11 janvier, qui a eu lieu au Parc-Hôtel Alvisse, à Luxembourg, était articulé autour de la parole en Romains 12 : 2 « Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait. » L’apôtre Paul oppose ici deux pôles : d’une part l’esprit du siècle en constante mutation et, d’autre part, l’immuable volonté de Dieu. « Il faut que notre relation à Dieu demeure intacte, quoi qu’il puisse advenir. Notre relation au prochain ne devrait pas être influencée par les événements qui se produisent dans le monde. Notre référence à nous, c’est le Dieu tout-puissant. »

De quoi l’apôtre Paul parle-t-il, en disant : « ce qui est bon » ? « Ce qui est bon, c’est la loi de Dieu, le commandement de l’amour de Dieu et du prochain, a expliqué l’apôtre-patriarche. Ne fais pas à ton prochain ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse. C’est là la bonne démarche à appliquer en toutes circonstances et en tous lieux.

L’apôtre-patriarche s’est appuyé sur trois événements bibliques pour montrer ce qui est agréable à Dieu :

  • Lorsqu’au moment de son arrestation à Gethsémané, Pierre a tiré son épée pour protéger Jésus, celui-ci est intervenu (Matthäus 26 : 47-56). « Blesser notre prochain pour proclamer ou défendre notre foi n’est pas une démarche que Dieu agrée. » Dans ce contexte, il n’est pas seulement question de violence armée, mais aussi de violence verbale.

  • Jésus a dissuadé ses disciples d’intervenir contre des faiseurs de miracles inconnus (Marc 9 : 38-41). « Ici-bas, nombreux sont ceux qui ne partagent pas notre foi, et qui ne s’efforcent pas moins de faire du bien à leur prochain et de servir Dieu. Les dénigrer, les mépriser, voire les agresser ne serait pas agréable à Dieu.

  • Lorsque Jean et Jacques ont voulu que Dieu punisse les Samaritains qui avaient refusé de recevoir Jésus, celui-ci les a réprimandes (Luc 9 : 51-56): « Tenter de motiver les gens en les menaçant ou en leur faisant peur n’est pas agréable à Dieu. »

Et l’apôtre-patriarche de conclure : « On ne peut pas servir Dieu, en méprisant son prochain ou en cultivant de l’inimitié à son encontre. L’amour pour Dieu et l’amour pour le prochain vont de pair et sont indissociables l’un de l’autre. »

Et qui donc est notre prochain ? « Notre prochain, c’est celui qui est malade, qui est en prison, c’est l’étranger, celui qui est si différent, qui a une autre culture, une autre foi, une autre manière d’être, une autre approche des choses ; c’est lui, ton prochain », dit-il, en se référant au passage en Matthieu 25 : 35-40. « C’est lui que tu dois aimer. Tu n’as pas le droit de choisir qui est prochain. Ton, prochain, c’est celui que Dieu a placé à côté de toi. »

Les croyants ont ainsi un devoir à remplir : « Il nous faut régulièrement nous remettre nous-mêmes en question et nous demander : Quel est mon rapport à Dieu, mon rapport à mon prochain ? Que puis-je, que dois-je changer ? C’est très inconfortable, je sais, pour moi aussi, d’ailleurs, mais c’est indispensable. Discernez, examinez ce qui est bon, ce qui est agréable à Dieu. Discernez ce qu’il vous faut encore changer pour vous approcher de plus en plus de Dieu. »

Lors de la préparation à la célébration de la sainte cène, l‘apôtre-patriarche Schneider s’est appesanti sur l’idée de réconciliation. Les pensées qu’il a exprimées au cours de la prière finale ont suscité un écho particulier : « Nous pensons aussi à ces hommes qui sont à ce point dans la confusion qu’ils font le mal en pensant ainsi te servir. Ton Fils souhaite que nous priions aussi pour eux, accorde-leur ta miséricorde, parce qu’ils ne savent vraiment pas ce qu’ils font. »

Parmi les invités présents à ce service divin, il y avait des ecclésiastiques de haut rang, de différentes religions et confessions, notamment Alain Nacache, grand rabbin du Consistoire israélite du Luxembourg, Jean-Luc Karleskind, Vice-président de la communauté musulmane du Grand-Duché, Jutta Bayani, Présidente de la communauté bahaïe, ainsi que Théo Péporté, représentant de l’archevêque de l’Église catholique, et l’évêque Adama Ouedraogo, de l’Alliance évangélique du Luxembourg.

En les rencontrant à l’issue du service divin, l‘apôtre-patriarche Schneider les a remerciés de leur présence et a affirmé la solidarité de l’Église néo-apostolique avec toutes les victimes du racisme et de l’intolérance, qu’elles soient juives, musulmanes ou chrétiennes. La participation commune de ces invités de marque revêtait une importance particulière, puisque, ce même jour, des millions de gens de religions différentes manifestaient ensemble contre le terrorisme.

janvier 14, 2015

Auteur: Andreas Rother

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