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Apostolique à double titre

juin 10, 2024

Auteur: Andreas Rother

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Qu’est-ce qu’un apôtre ? Que signifie apostolique ? Et pourquoi est-ce important pour toutes les Églises chrétiennes. C’est la question que pose la journée commémorative que les anglicans, les catholiques, les orthodoxes et les protestants célèbrent le 11 juin, la fête de Saint Barnabé.

Et Jésus « désigna ainsi douze hommes [qu’il nomma apôtres] », rapporte Marc 3 : 14 (Bible du Semeur 2015, NdT). Il n’y a donc que ces douze-là, c’est bien cela ? Le passage en Actes des apôtres 1 : 26 en connaît au moins un 13e, choisi ultérieurement comme remplaçant après le départ de Judas pour les raisons que nous connaissons. Ce qui est frappant : seul Matthias, le remplaçant, a dû se qualifier pour l’apostolat en ayant été témoin oculaire de l’agir de Jésus.

Pour tous les autres apôtres mentionnés dans le Nouveau Testament, l’exigence n’a pas été documentée : l’écrivain prolifique d’épîtres Paul et Jacques, le frère de Jésus, Silvain (ou Silas, NdT) et Timothée, Andronicus et Junias. Et ce même Barnabé, ou Barnabas, dont la mémoire est célébrée ces jours-ci.

Il était originaire de Chypre, jouissait d’une grande considération au sein de l’Église primitive de Jérusalem et comptait parmi les fondateurs de l’Église d’Antioche. C’est là que Barnabas s’est disputé avec Paul, à cause des prescriptions alimentaires juives. Mais lors du concile des apôtres à Jérusalem, tous deux étaient du même côté et étaient désormais les apôtres officiels des païens.

Apostolique dans son contenu

L’apostolat est resté une référence centrale du christianisme, même après la mort des premiers apôtres. « Nous croyons à l’Église une, sainte, universelle et apostolique », est-il dit dans la confession de foi de l’Église ancienne de Nicée-Constantinople, que toutes les confessions partagent en principe de nos jours.

Mais qu’est-ce qui rend une Église apostolique ? À ces questions, les confessions donnent deux à trois réponses différentes. Il s’agit d’une part d’aspects liés au contenu et d’autre part d’aspects liés à la personne.

Apostolique en personne

« Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres. » – C’est à ces mots extraits des Actes des apôtres 2 : 42 que se rattache la définition du contenu de l’apostolicité. Il s’agit donc de ce que les premiers apôtres ont annoncé : l’Évangile de Jésus, c’est-à-dire le message de la vie, de la mort, de la résurrection et du retour de Christ.

La Bible nous renseigne sur cette proclamation. Est donc apostolique ce qui correspond à ce dont le Nouveau Testament témoigne. C’est ainsi que les Églises de la tradition réformée conçoivent l’apostolicité : comme une continuité de contenu.

La notion de « succession apostolique » est utilisée par les Églises catholique et orthodoxe ainsi que certaines Églises anglicanes. Elles déduisent leur apostolicité du fait que les ordinations épiscopales par imposition des mains se succèdent sans interruption depuis l’époque des apôtres bibliques. Dans cette définition, il s’agit donc de la continuité personnelle.

Apostolique dans le ministère

Qu’en est-il de l’Église néo-apostolique ? « L’Église de Christ est apostolique à double titre : la doctrine apostolique est prêchée en son sein, et le ministère apostolique est à l’œuvre en elle », peut-on lire dans le Catéchisme :

  • « La doctrine apostolique est la nouvelle véritable de la mort, de la résurrection et du retour de Christ, conforme à l’enseignement des premiers apôtres, tel que le Nouveau Testament l’atteste et que les premiers chrétiens l’ont reçu et mis en pratique. »
  • « Le ministère apostolique est le ministère institué par Christ, dirigé par le Saint-Esprit et nanti du pouvoir (…). »

Il ne s’agit donc pas ici d’une continuité personnelle, mais d’une réoccupation personnelle, poursuit le Catéchisme : « En pourvoyant à nouveau l’apostolat, en l’année 1832, le Seigneur a rendu un élément essentiel à son Église sur la terre : L’apostolicité est à nouveau pleinement rétablie dans l’Église visible. »

juin 10, 2024

Auteur: Andreas Rother

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