2017 était une année anniversaire : en effet, cent ans auparavant, l’Église néo-apostolique avait officiellement commencé à célébrer la sainte cène sans la coupe de vin. Voici un aperçu rapide de l’histoire de l’hostie.
Pendant la Première Guerre mondiale, ce n’est pas seulement le vin que l’on goûte du bout des lèvres au moment de la sainte cène qui devient rare. Dans le même temps, on craint les épidémies. La solution la plus hygiénique et la plus économique qui a été trouvée est de fabriquer des hosties aspergées de vin, telles qu’elles sont déjà envoyées aux soldats via la poste militaire. C’est ce que pratique l’apôtre-patriarche Hermann Niehaus à partir du vendredi saint de l’année 1917.
Il existe de nombreux fournisseurs d’hosties. En attendant, il est difficile de déposer les trois gouttes sur une quantité suffisante d’hosties. Au début, cela s’effectue manuellement, que ce soit à l’aide d’une pipette, d’une seringue ou d’un tampon fait liège et de pics en bois. Le tamponneur d’hosties de la marque Bickelmann apporte un certain soulagement ; il s’agit d’un tampon géant construit par un membre de l’Église.
Du travail manuel à la production de masse
L’approvisionnement se professionnalise lorsque le maître boulanger Max Pflug, prêtre au sein de la communauté de Herne (Allemagne), se spécialise en 1925 dans la fabrication d’hosties. En 1931, l’Église reprend l’exploitation à son compte. La fabrique d’hosties appartenant à l’Église est construite sur le nouveau site de Bielefeld.
La production augmente en même temps que l’Église se développe : elle passe de 9,7 millions à 238 millions d’hosties par an. Afin de pouvoir produire moins cher pour les consommateurs locaux les plus importants, d’autres fabriques d’hosties appartenant à l’Église voient le jour au Cap (Afrique du Sud), en 2003, puis à Lusaka (Zambie), en 2012.
La question de la forme du pain et du vin
Les spécificités dans la forme de la sainte cène relèvent de la tradition depuis un millénaire. L’Église catholique s’est décidée pour fabriquer un pain sans levain. L’Église orthodoxe, quant à elle, insiste pour utiliser un pain au levain. Extérieurement, le pain est passé de la galette à l’hostie, mais il est resté rond.
Tandis que l’Église d’Orient s’en tient au vin rouge, l’Église d’Occident accepte également le vin blanc. Au sein des Églises méthodiste, unie et réformée, on préfère utiliser du jus de raisin. Tandis qu’au sein de l’Église catholique, c’est traditionnellement l’ecclésiaste qui boit de la coupe, au sein de l’Église protestante, le vin est distribué à tous.
L’importance du sacrement
En ce qui concerne la sainte cène, la diversité ne se retrouve pas seulement dans la forme, mais aussi dans le contenu. Pour certaines parties de l’Église réformée, pour les mennonites, les baptistes et les pentecôtistes ainsi que pour de nombreuses Églises évangéliques libres, le pain et le vin ne sont que le symbole de la présence de Christ. Au contraire, l’Église catholique romaine, l’Église protestante à tendance luthérienne, l’Église orthodoxe ainsi que l’Église néo-apostolique croient à la « présence réelle » de Christ.
Si, au début des années 1920, l’Église néo-apostolique ne voyait en la sainte cène que « l’acquittement pour l’absolution reçue des péchés pardonnés », la relation change du tout au tout en l’espace de 70 ans : la sainte cène est devenue le point culminant du service divin, et le pardon des péchés la condition requise pour la digne réception de celle-ci.
Sous le signe de Jésus-Christ
Pas seulement l’hostie, mais aussi le calice est combiné : Après plusieurs décennies de diversité des éléments liturgiques, une tendance à l’uniformité apparaît dans les années 1950. De façon pragmatique, le prototype ventru combine les traditions jusqu’à présent : la patène se retrouve à l’intérieur du calice, en tant que coupe supplémentaire, qui, avec son couvercle métallique, se révèle être un ciboire. L’élément final est la croix sur le dessus du calice.
Il ne reste plus qu’à élucider la question de savoir d’où vient le nombre trois des gouttes de vin : à l’origine, un crucifix était gravé sur les hosties. En outre, tel du sang, les gouttes de vin étaient placées précisément à l’endroit où les bras et les jambes de Jésus touchaient la croix. En 1990, la gravure a laissé la place aux lettres grecques, savoir l’alpha et l’oméga. Selon le passage biblique en Apocalypse 22 : 13, elles représentent le Christ élevé : « Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. »