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Et la sainte cène est célébrée partout

juin 20, 2015

Auteur: Andreas Rother

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Ils ont tout perdu : leurs biens, leur patrie, et, pour bon nombre d’entre eux, aussi des personnes aimées. Plus de 50 millions de personnes sont en fuite dans le monde. À l’occasion de la journée mondiale des réfugiés, le 20 juin, nac.today jette un regard sur les camps de réfugiés en Afrique orientale – et découvre des personnes qui vivent leur foi malgré la détresse.

Des villes entières – souvent composées uniquement de tentes et de baraques en tôle ondulée – s’étendent parfois jusqu’à 50 km² dans les plaines du Kenya, de la Tanzanie et de l’Ouganda. D’après les indications des Nations Unies, environ 1,5 millions de réfugiés vivent dans ces États. Ils sont issus de pays tels que l’Éthiopie, Djibouti, l’Éritrée, le Rwanda, la Somalie, le Congo et le Soudan. Les conflits armés entre divers groupes de population, les guerres civiles et politiques ou la famine les ont poussés à fuir leur patrie.

Moins de 70 grammes de bouillie de maïs par jour

Les camps de réfugiés portent les noms suivants : Kakuma, Katumba, Kyaka, Kyangwali, Nakivale, Nyarugusu ou Daadab, le plus grand au monde. Même si de nombreuses organisations caritatives sont à l’œuvre sur place, la misère est grande. Ainsi en témoignent des frères et sœurs néo-apostoliques. À la demande de nac.today, l’apôtre David Mwaniki a parlé avec quelques personnes concernées sur place. « La faim » est le mot qui revient le plus souvent : en certains endroits, il peut arriver que cinq personnes doivent subsister durant un mois avec une ration de dix kilogrammes de posho, une sorte de bouillie de maïs – ce qui représente moins de 70 grammes par personne et par jour.

Les camps sont bondés, il manque des installations sanitaires. C’est pourquoi, sans cesse, des maladies se déclarent. En outre, la malaria est largement répandue, mais également l’anémie et les infections des voies respiratoires. De nombreuses personnes sont traumatisées, souffrent d’angoisses – des stigmates provoqués par des expériences terribles vécues dans leur pays : des tortures, des meurtres, des viols. Et, pour compléter le tableau, il existe un réel manque de moyens médicaux dans les camps : trop peu de médecins, trop peu de médicaments, trop peu d’hôpitaux.

Service divin sous un arbre

Et, malgré tout : même dans ces circonstances, vit la foi. L’apôtre de district Joseph Opemba Ekhuya compte 15 communautés dans les camps de son champ d’activité, rien que six à Nyarugusu Refugee Camp, au nord-ouest de la Tanzanie. Des services divins ont lieu régulièrement, en maint endroit pas seulement le dimanche, mais aussi le mercredi. Et la sainte cène est célébrée partout.

L’équipement est loin de ce que les frères et sœurs en d’autres endroits considèrent comme étant le minimum. Une Bible ? Il arrive qu’il manque une vraie Bible. Des recueils de chants ? Rares sont les communautés qui en possèdent. Un autel ? Ce sera, au mieux, une table. Une église ? À Nakivale, les services divins ont lieu sous un arbre, la communauté est protégée du soleil par une toile de tente. À Kyaka, les frères et sœurs ont organisé des poteaux, et l’Administration de l’Église leur a fourni un toit en tôle ondulée. Et à Nyarugusu, il y a tout de même des structures en briques et un toit d’herbe.

Une pastorale pas réservée aux seuls membres de l’Église

Nos frères et sœurs peuvent confesser leur foi dans presque tous les camps. Seulement à Daadab – le plus grand camp de réfugiés du monde –, cela ne va pas de soi : La majorité des habitants est composée de musulmans somaliens, et nombre d’entre eux sont hostiles au christianisme. La communauté ne s’y trouve pas à l’intérieur du camp, mais dans une zone sécurisée à proximité. Les personnes qui assistent aux services divins sont exclusivement des collaborateurs au sein de l’administration du camp et des commerçants.

Dans les autres camps, les bergers, évangélistes, prêtres et diacres peuvent se déplacer librement et aussi effectuer leurs visites pastorales dans les tentes et les baraques des membres de la communauté. Quant à Nyarugusu, on leur demande parfois de célébrer des services divins pour des personnes qui ne font pas partie de l’Église néo-apostolique.

Reconnaissance et joie dans la détresse

La foi donne des forces : « En dépit de leur traumatismes, les frères et sœurs sont reconnaissants à Dieu et vivent la joie en Christ », nous dit-on dans un camp, au nord-ouest de la Tanzanie. Et les réfugiés essentiellement congolais savent aussi l’exprimer par de « grandes et belles chorales ».

Néanmoins, les réfugiés ont aussi – au-delà de leur espérance à fuir leur misère quotidienne – des souhaits à l’encontre des frères et sœurs du monde entier : « Aidez les orphelins, les veuves et les veufs. Car ils sont si nombreux » – un appel lancé à partir de Kyaka. Et à Kakuma, en lieu et place de tous les autres, la demande est la suivante : « Priez sincèrement pour la paix, afin que les réfugiés puissent retourner dans leur patrie. »

Crédit photographique, Photo 1: UNHCR/R. Chalasani – Refugees and Returnees in the Great Lakes Region of AfricaCC BY-NC-ND 2.0 / Photo 2: Brendan Bannon/IOM/UNHCR CC BY-NC-SA 2.0

juin 20, 2015

Auteur: Andreas Rother

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