Homilétique (2) : Prêcher comme un envoyé

Annoncer la parole de Dieu à l’autel, cela soulève des questions. Tout en haut de la liste : D’où vient mon autorité ministérielle à prêcher ? Comment est-ce que je me considère en tant que mandaté de l’apostolat ?
L’homilétique est un sujet qui doit être traité dans le contexte de notre identité en tant que chrétiens néo-apostoliques. La réflexion sur le rôle en tant que ministre et prédicateur au sein de l’Église est un élément essentiel de la croissance dans le ministère spirituel.
Le service en tant que ministre est une vocation divine. C’est un cadeau d’être un instrument pour annoncer Christ et son Évangile. Cela va de pair avec la nécessaire auto-conscience de sa propre vocation. L’autorisation de proclamer Christ s’accompagne d’une grande responsabilité, car par l’ordination, le ministre ne se représente pas lui-même, mais reçoit l’autorité d’un envoyé qui représente l’apostolat.
L’origine
L’article cinq de la confession de foi dit ceci : « Je crois que ceux que Dieu a choisis pour exercer un ministère en sont investis uniquement par des apôtres, et que, de l´apostolat, procèdent le pouvoir, la bénédiction et la sanctification nécessaires à l´exercice de leur ministère. »
C’est Dieu qui choisit les ministres. Au fond, ce n’est pas une décision humaine. La volonté de Dieu est mise en œuvre par l’apostolat, qui est habilité à ordonner des hommes et des femmes dans un ministère spirituel. Les ministres ne peuvent accomplir leurs tâches que dans l’unité avec l’apostolat. C’est dans l’apostolat que s’enracinent « le pouvoir, la bénédiction et la sanctification nécessaires à l’exercice de leur ministère ».
De même que les apôtres participent à l’autorité de Jésus-Christ, les ministres participent également à l’autorité de l’apostolat. Les ministres reçoivent notamment le pouvoir de consacrer la sainte cène, d’annoncer le pardon des péchés par mandat de l’apôtre, de dispenser le saint baptême d’eau et, ce qui est particulièrement important ici, de proclamer la parole de Dieu. (CÉNA 2.4.5; 7.7 ; 8.1 ; 8.2 ; PDi HS 2/22).
Une autorité avec responsabilité
Tout comme les apôtres sont tenus de représenter Christ de manière authentique, les ministres sont tenus de représenter l’apostolat ainsi que l’autorité et l’enseignement qu’ils représentent de manière authentique. Les ministres ne peuvent pas agir et enseigner de leur propre autorité, mais leurs obligations ministérielles sont limitées par l’enseignement officiel de l’Église et par l’étendue de l’autorité qu’ils ont reçue.
Notre Catéchisme dit aussi : « Ceux qui sont appelés au ministère remplissent leur service par amour pour Dieu et pour le prochain. Ils se réfèrent à l’exemple donné par Jésus et ont conscience du fait d’être des instruments entre les mains de Dieu. » (CÉNA 7.8).
La responsabilité de transmettre un enseignement fidèle
Notre enseignement trouve racine dans l’autorité de l’apostolat pour interpréter les Saintes Écritures par l’action du Saint-Esprit. À ce sujet, notre Catéchisme dit explicitement : « La proclamation véritable de la volonté salvifique universelle de Dieu se réalise aussi par le ’pouvoir’ conféré par l’apostolat. » (CÉNA 2.4.5). L’une de ses principales caractéristiques est la proclamation de la vie, de la mort, de la résurrection et du retour de Christ. Elle doit soutenir l’apostolat dans la préparation de l’Épouse de Christ.
L’étendue de nos prédications est également limitée par le contenu de l’ordre liturgique. Bien entendu, tous les ministres apportent à l’Église leurs propres dons, domaines de connaissances et compétences uniques. Tous les ministres s’appuient sur le Saint-Esprit pour la préparation et l’exécution de la prédication, mais il s’agit toujours d’un processus enraciné dans l’autorité conférée par l’apostolat. En particulier, une prédication n’est pas un événement dont la fin est indéterminée, mais la mise en œuvre des principes homilétiques doit être en accord avec ce que l’Église veut enseigner et qui reflète précisément la doctrine et le Catéchisme de l’Église.
Réfléchir au ministère en tant qu’envoyé
Réfléchir au rôle en tant que ministre nous rapproche des racines de la foi néo-apostolique. Cela approfondit l’appréciation du don de Dieu à l’Église par l’envoi des apôtres aujourd’hui. Cela favorise également une meilleure compréhension du fondement de l’ordination et de la source de l’autorité pour agir et prêcher au sein de l’Église.
Les ministres sont envoyés. C’est Dieu qui choisit, et l’apostolat met en œuvre la volonté de Dieu par l’ordination et le mandatement. L’Épouse de Christ attend, et cette vocation doit être accomplie. L’application des principes homilétiques s’appuie sur cette base.
Proclamer la parole de Dieu à l’autel : De nombreuses questions restent en suspens. La prochaine sera : D’où vient l’inspiration ? Du Saint-Esprit, bien sûr, mais ce n’est pas la seule source. Ce sera le thème qui sera développé dans le prochain article de cette série.
Photo: Vitalii Vodolazskyi – stock.adobe.com
À propos de l’auteur

Markus Cromhout (né en 1972) est théologien au sein de l’Église néo-apostolique d’Afrique australe et œuvre comme évangéliste au sein de sa communauté. Il a étudié à la faculté de théologie de l’université de Pretoria et a obtenu un doctorat en Nouveau Testament. Outre des ouvrages scientifiques, il rédige également des livres de vulgarisation. Il organise des séminaires sur le thème de l’homilétique et accompagne les participants par des videos de fond hebdomadaires.