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La joie de faire de la musique, de prêcher et d’encourager

mars 11, 2015

Auteur: Oliver Rütten

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Quels sentiments animent-ils le doyen des apôtres avant son admission à la retraite, lorsqu’il jette un regard rétrospectif sur sa vie dont il a consacré plus de la moitié à exercer ce ministère ? Quels souvenirs garde-t-il de ses activités musicales et missionnaires ? L’apôtre Rudolf Kainz a répondu à ces questions au cours d’un interview.

Comment avez-vous vécu votre enfance ? Où avez-vous étudié et travaillé ?

Je suis originaire de Linz. Pendant plus de 30 années, mon père a exercé le ministère d’ancien de district dans le district de Linz. Ma mère est une Allemande, de Brunswick. J’ai grandi dans un foyer protégé où j’ai acquis, dès mes plus jeunes années, les valeurs néo-apostoliques. IJe suis allé à l’acole primaire et au lycée, puis, à partir de 1966, j’ai entamé mes études de gestion d’entreprise à l’université de Linz. Au bout d’une ou deux années, j’ai changé de cap pour étudier la psychologie. Ensuite, j’ai enseigné pendant un an les matières économiques à l’école supérieure de commerce de Wels. Par la suite, j’ai travaillé en qualité d’assistant à l’université de Linz, puis comme inspecteur pédagogique à la formation des enseignants de l’école supérieure de commerce. Le 1er janvier 1981, j’ai été investi du ministère d’apôtre et suis entré au service de l’Église.

Vous avez beaucoup pratiqué la musique sacrée. Quelle a été votre motivation ?

Je suis musicien amateur et mélomane. À l’âge de cinq ans, j’ai pris des cours de flûte à bec, puis, deux ans plus tard, je me suis mis au piano ; à l’âge de 14 ans, j’ai eu l’occasion de jouer l’harmonium dans la communauté de Linz. Lors des grandes occasions, j’ai tenu l’orgue, notamment quand l’apôtre de district ou l’apôtre-patriarche officiaient dans la Brucknerhaus de Linz ou au Mozarteum de Salzbourg. Depuis mes quinze ans, j’ai dirigé le choeur de la jeunesse, puis, deux ou trois ans plus tard, celui de la communauté de Linz et, par la suite, le choeur du district. Nous avons vraiment tenté de tirer le meilleur parti des opportunités qui s’offraient à nous.

Vous êtes aussi l’auteur de paroles de cantiques ?

En Suisse, pendant les années 1987/1988, il existait un groupe dédié à la musique, qui s’appelait « Chants et choeurs ». Mis en place par l’apôtre-patriarche Urwyler, ce groupe avait pour tâche d’élaborer un nouveau recueil de chants pour la jeunesse. Ce recueil à la couverture rouge est toujours en usage sous le titre de Recueil pour choeurs 2. Nous avions rassemblé un très grand nombre de chants de tous horizons, dont la plupart des textes n’étaient hélas pas utilisables. Nous avons donc eu l’idée de nous improviser paroliers. Je me suis attelé à la tâche, et c’est ainsi que sont nés plusieurs textes de ce Recueil pour choeurs 2. Le dernier était destiné aux Journées européennes de la Jeunesse. Il s’était agi d’écrire un chant que l’ancien de district Tomusch avait ensuite mis en musique.

En votre qualité d’apôtre, vous avez eu en charge des fidèles de différents pays. Où avez-vous oeuvré ?

Dès 1991/1992, j’ai été en charge de neuf pays. Outre l’Autriche, il y avait la République tchèque, la Croatie, la Slovénie, la Bulgarie, la Hongrie et la Roumanie. En 1987, j’avais commencé à oeuvrer secrètement en Union soviétique où, par la suite, après l’éclatement du pays et l’avènement de la Russie, on m’a confié la desserte d’un partie de cette dernière : elle s’étendait à l’est de Moscou, jusqu’à Nijni Novgorod et au Tatarstan, avec sa capitale Kazan. J’ai beaucoup voyagé. En moyenne, j’étais absent de mon domicile au moins sept mois par an. Et, quand je rentrais, je n’étais pas vraiment à la maison non plus.

Le ministère est-il un fardeau ?

C’est à chacun de décider s’il considère ou non son ministère comme un fardeau. Je pense, quant à moi, qu’on peut motiver quelque peu les frères qui ne sont pas encore investis d’un ministère. Je pense que les choses tiennent d’abord aux ministres eux-mêmes, à la manière dont ils se présentent aux fidèles. Si, à l’issue d’un service divin, on dit, à l’adresse de jeunes gens : « Ce service divin a été une vraie galère ; je suis heureux qu’il soit terminé », je crois que les jeunes qui entendent ces propos se diront : « Exercer un ministère, c’est terrible. Jamais, je n’en accepterai un. » Les choses dépendent aussi de la manière dont les parents parlent des frères du ministère ; ils ne devraient pas les glorifier comme s’ils étaient des dieux vêtus de noir. Il s’agit de voir en eux des hommes susceptibles de commettre des erreurs, à qui il convient néanmoins de témoigner de l’estime.

Quand nous étions enfants, nous jouions parfois au service divin. Nous imitions alors ce qui se passait au cours des services divins et, quelque part, cela nous procurait de la joie, et nous nous disions : Quand je serai grand, j’aimerais bien faire ça, moi aussi. Pour moi, j’affirme que les frères sont appelés. Ils sentent leur vocation. Ce n’est sûrement pas commettre une faute que dire un jour, quand on est jeune : Moi, j’aimerais bien être diacre ou prêtre. Ce n’est ni trop s’avancer ni se surestimer que d’émettre ce souhait, bien entendu en temps opportun et quand la possibilité en existe. Pourquoi ne pas encourager un tel frère ?

Comment avez-vous encouragé les jeunes frères du ministère ? Que peut faire l’Église dans ce domaine ?

Je m’étais senti la responsabilité d’encourager les ministres ordonnés dans leurs jeunes années, et plus spécialement les prêtres. Nous organisions alors des séminaires de deux jours, pendant lesquels nous faisions des exercices du genre : Comment me servir des pensées directrices ? Comment me préparer en vue d’un service divin ? Comment utiliser la Bible ? Comment interpréter des passages bibliques ? À quels autres supports puis-je encore recourir ? C’était là une partie de ce séminaire. L’autre partie se focalisait sur la pastorale : Comment accompagner les fidèles ? Que faire, quand des fidèles sont frappés par le deuil ? Quelle attitude adopter à l’égard de fidèles en proie à des problèmes psychiques ? Et nous invitions des spécialistes plus spécialement pour ces domaines que sont l’accompagnement du deuil et l’explication des problèmes d’ordre psychique.

Pourquoi tous ces efforts ? Bien évidemment parce qu’il est de notre responsabilité d’encourager les frères. Par ailleurs, j’ai régulièrement dit aux ministres de district que nous aussi, nous serions à la retraite un jour et que nous voudrions alors nous réjouir à l’écoute de la parole. Or, si nous n’investissions rien pour la formation des jeunes frères, nous nous priverions nous-mêmes du bonheur que nous pourrions connaître au moment de notre retraite.

Avez-vous des projets concrets pour votre retraite ?

Pour l’instant, je n’ai ni projet ni souhait. Bien évidemment, le travail que j’ai accompli avec beaucoup de joie et que je suis reconnaissant d’avoir pu accomplir est derrière moi. Quand je serai à la retraite, j’aurai sans doute à diriger des séminaires en Roumanie et en Moldavie, m’a dit l’apôtre de district. Avant tout pour initier les frères au Catéchisme. Un de mes motifs de joie est que je disposerai de davantage de temps à consacrer à ma famille, et cela, j’y tiens vraiment.

Cette interview est une version abrégée d’un entretien avec l’apôtre Kainz, dont la vidéo a été mise en ligne sur nacworld.net.

mars 11, 2015

Auteur: Oliver Rütten

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