
C’est l’un des plus grands pays d’Afrique. Pourtant, le Tchad est peu connu. Des frères et sœurs présentent leur pays, que l’apôtre-patriarche visitera les 18 et 19 janvier en se rendant à Moïssala et N’Djamena.
C’est une jeune communauté qui attend l’apôtre-patriarche le 19 janvier 2025. En plus des 19 communautés de N’Djamena, les jeunes de tout le champ d’activité de l’apôtre Djassira Nadjinangar sont invités. Au total, 1500 participants sont attendus pour le service divin. Parmi eux se trouvent Kagdjim Magloire, Allasra Djimtobaye Emmaneul, Najiam Raïssa et Evelyne Tigaye. Ils ont entre 22 et 29 ans et sont originaires de la plus grande communauté du Tchad, Abena.

Jeunes et croyants
Le conducteur de communauté Kagdjim Magloire connaît l’histoire de l’Église néo-apostolique encore jeune au Tchad : en 1984, des troubles au Tchad ont poussé de nombreuses personnes à fuir vers la République centrafricaine voisine. Quelques-uns d’entre eux y ont découvert la foi néo-apostolique et, à leur retour dans leur pays d’origine en 1987, ils ont commencé à la propager.
Les noms de Sou Maurice et de Kade Thomas, qui deviendra plus tard le premier évêque indigène de l’Église néo-apostolique, sont connus. Dans leur ville natale, près de Moïssala, tout au sud, une petite communauté a rapidement vu le jour et l’apôtre Yamilamba Kabangele, de la République démocratique du Congo, s’y est rendu fin décembre 1987. Lors du premier service divin au Tchad, à Guirkaga, près de Moïssala, 137 fidèles ont reçu le don du Saint-Esprit et un diacre et un prêtre ont été ordonnés. Le 15 septembre 1989, l’Église néo-apostolique a été officiellement reconnue et enregistrée par le ministère de l’Administration territoriale. Aujourd’hui, le pays compte plus de 20 000 chrétiens néo-apostoliques.
Peur et pauvreté
L’espérance de vie n’est pas élevée dans ce pays situé au cœur de l’Afrique et qui s’étend sur plus d’un million de kilomètres carrés. En ce moment même, à la saison des pluies, qui est particulièrement forte cette année, de nombreuses personnes meurent, tout simplement écrasées par l’effondrement de leurs maisons en terre. Les conflits font souvent des victimes. Et comme il s’agit de l’un des pays les moins développés, beaucoup y meurent de pauvreté parce qu’ils meurent de faim.
« La peur est la réaction normale d’une personne normale face à ces choses qu’on ne souhaite pas voir arriver », explique Allasra Djimtobaye Emmanuel. Il est prêtre dans la communauté d’Abena. Cependant : « On prend alors une décision et on essaie collectivement de résoudre le problème. »
Le pardon et la prière
Son conducteur de communauté, Kagdjim Magloire, est d’accord avec lui. Il rappelle qu’en tant que chrétien, il faut s’exercer au pardon. « Au début, on a un peu de mal, mais on y arrive quand même. » Le but n’est pas d’accepter le conflit, mais de répandre l’amour.
Sa fiancée, Evelyne Tigaye, conseille la prière : « Si nous portons tout devant Dieu, il y a toujours une solution aux conflits. » On simplifie les choses parce qu’on a la crainte de Dieu et la foi. « Le Saint-Esprit qui est en nous nous amène à résoudre certaines choses. »
Actifs ensemble
« Ce qui m’enthousiasme vraiment dans la communauté d’Abena, c’est l’amour que nous nous portons les uns aux autres », relate le conducteur de communauté Kagdjim Magloire. « Les membres sont prêts à s’entraider en cas de difficultés sociales. » Najiam Raïssa souligne également l’amour qui règne entre les membres de la communauté. « Ce qui m’attire dans la communauté, c’est d’abord l’unité des frères et sœurs de l’Église », explique Evelyne Tigaye.
Tous les quatre s’impliquent volontiers au sein de la communauté. Il y a la chorale, l’école du dimanche, les activités pour les jeunes, les enfants et les confirmands et des séminaires où ils en apprennent plus au sujet de la foi. Et pour les femmes, il y a aussi le mouvement des femmes samaritaines. « Celui-ci consiste avant tout à soutenir l’Œuvre du Seigneur », explique Evelyne.
Emporter Dieu avec soi chaque jour
« Ici, il serait étrange de ne pas parler de la foi », dit Elena Kloppman. Elle vient d’Allemagne et est au Tchad pour son travail. Elle est fascinée par la manière dont la foi est intégrée dans la vie quotidienne au Tchad. « Dans les conversations avec de parfaits inconnus, c’est dans la langue », dit-elle. Elle raconte comment quelqu’un est venu la chercher tard à l’aéroport et lui a ensuite demandé si c’était vraiment bien ainsi. « Puis l’homme a répondu : ’Si Dieu me préserve dans cette vie, je serai là.’ – Et il le pensait vraiment. »
« L’Église est pour nous une deuxième famille », explique Emmanuel. Jour après jour, sa foi est renforcée. Il affiche volontiers sa foi sur son lieu de travail : « Nous suivons l’exemple de Jésus dans la Bible et voulons être nous-mêmes un exemple. » Evelyne affirme que la foi l’a déjà beaucoup aidée au quotidien. « Là où je me trouve, je m’adapte de manière positive à la société. Non pas en copiant tout ce que font les autres, mais en étant humble et en acceptant les gens tels qu’ils sont. »
Bienvenue avec beaucoup d’amour
Kagdjim Magloire et les autres se réjouissent déjà énormément de rencontrer l’apôtre-patriarche. Les Tchadiens sont fiers, a déclaré Elena. Tout le monde sait qu’il y a des difficultés dans le pays, et ils ne sont pas aveugles à ce sujet. « Mais malgré tout, c’est une culture très riche et on aimerait bien montrer que le Tchad est un pays formidable. » C’est pourquoi les préparatifs vont bon train. « Nous avons mis en place différents comités pour que tout se passe dans de bonnes conditions », rapporte Emmanuel.
Tous les détails ont été pensés, de la sécurité à la décoration. La préparation se fait même au-delà des frontières, puisque le chef de chœur national de la République centrafricaine s’entraîne avec le chœur dans le pays voisin. « Nous prions le bon Dieu de bénir l’événement et que tout se passe bien », poursuit Emmanuel. L’apôtre-patriarche sera à l’aise, assure Kagdjim Magloire, « parce qu’il sera ce week-end avec des frères et sœurs du Tchad. »
« Je trouve remarquable que quand on n’a rien, on allonge encore la table », souligne Elena. « Les Tchadiens accueillent tout le monde. Tout le monde est accepté », précise Kagdjim Magloire. « La solidarité englobe tout et sa base est l’amour. Nous aimons tous les êtres humains. Et c’est ainsi que nous accueillerons aussi l’apôtre-patriarche – avec beaucoup d’amour. »
Photos: Kagdjim Magloire/Elena Kloppmann