La Pentecôte est considérée comme l’anniversaire de l’Église. Mais, comme pour une plante qui pousse longtemps sous terre et qui finit par percer : l’origine de l’Église est plus profonde et plus ancienne.
À la Pentecôte, l’Église se manifeste de manière visible et tangible : les disciples prêchent publiquement, Pierre proclame avec force le Christ crucifié et ressuscité. Des milliers de personnes se font baptiser. Mais ce qui devient visible ici était déjà présent auparavant. L’Église ne commence pas soudainement, mais se déploie en plusieurs étapes. Le fondement, c’est Christ lui-même – par son action, par sa mort et sa victoire à Pâques. Et enfin avec son ascension : le Ressuscité retourne au Père, annonce le Consolateur et confirme la mission des disciples – « Vous serez mes témoins… »
Mais dans l’intervalle – entre l’Ascension et la Pentecôte – la jeune Église ne reste pas inactive.
Après l’Ascension : l’Église agit
Que se passe-t-il immédiatement après l’Ascension ? Contrairement à ce qui se passait après Pâques, les disciples ne se retirent plus avec crainte. Ils n’attendent pas passivement de voir si le miracle de la Pentecôte va vraiment se produire. Au contraire : ils agissent.
Ils se réunissent à Jérusalem – ensemble, d’un commun accord, dans la prière. Ils parlent de la parole de Dieu. Même si l’auditoire est encore restreint – environ 120 personnes –, l’Évangile est proclamé. Et ils s’organisent : le cercle des apôtres est complété par l’élection de Matthias.
Ces étapes ne sont pas un simple événement de transition – elles sont déjà l’expression de la vie religieuse : la communion la proclamation de la parole la prière le ministère.
L’Ascension ne marque donc pas un retrait de Dieu, mais la transition vers une nouvelle phase : Christ n’agit plus de manière physiquement visible parmi les hommes, mais par le biais de son Église. Le relais est transmis. L’Église continue d’agir au nom de son Seigneur.
Ce faisant, elle ne vit pas par elle-même, mais est issue du pouvoir donné par Christ. Et l’Église commence à faire ce qu’elle fait encore aujourd’hui : se réunir, prier, proclamer, appeler et envoyer.
« Pourquoi restez-vous là ? »
Par cette question, l’ange appelle les disciples à se mettre en mouvement. Un réveil aimant. Oui, le Seigneur est monté au ciel. Mais ce n’est pas une raison pour se figer, c’est une raison pour bouger. Cet appel est également valable pour l’Église aujourd’hui : Ne vous contentez pas de regarder, agissez ! Vivez votre mission !
Car, au cœur de la société, des personnes attendent. Certains sont en quête de sens et se posent des questions sur l’origine et la destination, sur le pourquoi de la vie, sont en quête d’orientation. Cherchant la valeur de leur propre personne. D’autres sont déjà en quête de salut – marqués par une blessure, une culpabilité ou une nostalgie, à la recherche d’une rencontre salvatrice avec Dieu.
La quête de sens peut – si elle rencontre Christ – devenir une quête de salut.
Ainsi, l’Église n’est pas appelée à regarder, mais à agir : rencontrer, accompagner, témoigner.
Ciel, autel, mission
Heureusement, l’Église et les personnes qui la composent ne sont pas livrées à elles-mêmes dans cette mission. Car l’Ascension n’est pas un adieu, ni une prise de distance : Christ est « parti », enlevé, au ciel. C’est tout le contraire.
C’est précisément par son élévation qu’il est présent partout – par l’Esprit, par le sacrement, par la parole vivante. Celui qui se tient à l’autel ne regarde pas vers le haut en s’interrogeant, mais il reconnaît : ici, le ciel et la terre se touchent. Le service divin devient ainsi le lieu où Christ, en tant que Seigneur élevé, se trouve au milieu des siens – non pas comme une figure lointaine, mais comme une présence dans l’Esprit.
Le message de l’Ascension est toujours valable aujourd’hui : Maintenant, c’est votre tour.
Photo : Générée par l’IA