Disciple, annonciatrice, messagère : en ce qui concerne le rôle de la femme, Jésus-Christ était très en avance sur son temps. Cela s’est également manifesté au sein des communautés chrétiennes primitives : voici sept exemples de fonctions dirigeantes qui ne sont devenues des ministères que plus tard, même pour les hommes..
Paul lui-même est le témoin principal : il désigne plus de 40 personnes comme synergós, c’est-à-dire ses collaborateurs. Les plus connus étaient Tite et Timothée. Environ un quart sont des noms de femmes : Évodie et Syntyché, par exemple, ou encore Prisca.
Diaconesse, patronne, prophétesse – telles sont les fonctions décrites par l’apôtre. Il s’applique alors, aux hommes comme aux femmes : « Nous sommes plutôt des collaborateurs » – dans le texte de base synergós – « pour votre joie ». (Nouvelle Bible Segond, NdT – II Corinthiens 1 : 24).
Diaconesse et patronne
Phœbé apparaît en Romains 16. Elle introduit la partie dédiée aux recommandations de l’épître de Paul et est manifestement la porteuse de la lettre. En tant que première interlocutrice pour les questions éventuelles, elle doit donc bien connaître la pensée de l’apôtre, ce qui la place au même niveau que Tite et Timothée. Paul la désigne donc en tant que diakonos, c’est-à-dire diaconesse de l’Église de Cenchrées. Et il l’appelle prostatis, ce que l’on traduit généralement non seulement par assistance, mais aussi par patronne.
Enseignante et conductrice
On trouve le nom de Prisca en I Corinthiens 16, en Romains 16 et en Timothée 4, ainsi qu’en Actes 18, là sous le surnom de Priscille. Bien qu’elle apparaisse en même temps que l’homme Aquila, elle est presque toujours citée en premier dans le texte original. Cela est inhabituel sous l’Antiquité et montre l’importance qu’elle avait, notamment pour le développement de l’Église de Corinthe, pour la formation spirituelle d’Apollos et pour la conduite de l’Église de Rome.
Présidence et conductrice
Lydie est présentée de manière inhabituellement détaillée en Actes 16. La riche marchande de pourpre de la ville de Thyatire, en Lydie, vit à Philippes lorsque Paul s’y arrête. Elle se fait baptiser – avec toute sa maisonnée (oikos). De fait, elle est donc la seule maîtresse de maison. Et cela fait d’elle la conductrice de l’assemblée pagano-chrétienne typique, la communauté domestique.
Célèbre parmi les apôtres
Junias est mentionnée en Romains 16 : 7. Pendant longtemps, on y a vu un prénom d’homme. Cependant, pour la plupart des anciens pères de l’Église et des scientifiques modernes, il s’agit d’une femme. Paul l’évoque, ainsi que l’homme Andronicus, en disant qu’ils « jouissent d’une grande considération parmi les apôtres ». La question de savoir si tous deux comptaient eux-mêmes parmi les apôtres (de l’Église) au sens large ou s’ils étaient simplement très respectés dans leur cercle est controversée. Néanmoins, le père de l’Église Jean Chrysostome s’est exprimé ainsi : « Que la sagesse de cette femme devait être grande pour qu’elle soit jugée digne de porter le titre d’apôtre. »
Référence de la communauté
En I Corinthiens 1 : 11, Chloé n’est en fait qu’une valeur de référence : Paul mentionne qu’il y avait des rivalités au sein de l’Église de Corinthe. Les informations lui ont été transmises par « les gens de Chloé », c’est-à-dire les membres de la communauté domestique. Cela montre l’importance de cette femme : Chloé est à la tête d’un groupe de croyants, que Paul prend tellement au sérieux qu’il agit sur ses indications. Et elle est suffisamment connue et respectée au sein de l’Église pour que Paul puisse s’y référer.
La seule disciple mentionnée
Tabitha a droit à son propre passage biblique à partir d’Actes 9 : 36, lorsque Pierre la ressuscite d’entre les morts. Elle est la seule femme du Nouveau Testament à être explicitement qualifiée de mathetria, c’est-à-dire de femme disciple. Elle fait « beaucoup de bonnes œuvres et d’aumônes ». La place centrale qu’elle occupe dans la communauté de Joppé se révèle lorsqu’elle tombe malade et meurt : des messagers sont immédiatement envoyés à Lydde, une ville voisine, pour demander l’aide de Pierre.
Les quatre annonciatrices
Les filles de Philippe apparaissent dans une phrase secondaire en Actes 21 : 9. Ce qui est important : les filles « prophétisaient ». Il ne s’agit pas tant de prédire l’avenir. « Prophétiser » signifie plutôt annoncer la volonté de Dieu – et avec l’évidence de le faire en son nom. En I Corinthiens 14, Paul y voit un don de l’Esprit particulièrement enviable, qui encourage les gens, les réconforte et édifie l’Église. Pour l’apôtre, cette fonction spirituelle est si fondamentale qu’un ordre liturgique prévoit des règles spécifiques à cet effet en I Corinthiens 11.
Des sources historiques non bibliques montrent également l’importance des femmes dans les communautés chrétiennes primitives. C’est ainsi que Pline le Jeune relate à son empereur Trajan comment, en tant que gouverneur d’Asie mineure, il s’est penché sur le phénomène de cette nouvelle religion : « J’ai donc trouvé d’autant plus nécessaire d’apprendre par la torture de deux esclaves, appelées diaconesses, ce qu’il y avait de vrai dans cette affaire. »
Avec le temps et au fur et à mesure que le concept de « ministère » s’est développé, les femmes ont été reléguées au second plan. La Bible en témoigne également. Ce sera le sujet du prochain article de cette série.
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