Couleur du site web:

apostles.today faith.today seasons.today

Le ministère (35) : À l’autel pour le sacrement

août 22, 2023

Author: Andreas Rother

Print
Écoutez-le

Les diaconesses néo-apostoliques des premières décennies portaient-elles ou non un ministère spirituel ? La réponse passe par deux autres questions : Les femmes étaient-elles ordonnées ? Et quelles étaient leurs tâches ? – L’état actuel des recherches.

Au cours des 80 premières années de la tradition néo-apostolique, les diaconesses étaient tout sauf rares. Elles sont documentées pour l’Europe, l’Amérique et l’Afrique et représentaient parfois, selon les régions, un sixième des serviteurs officiels de l’Église.

Les nouvelles communautés apostoliques avaient hérité des diaconesses par l’Église catholique-apostolique. Là-bas, elles n’avaient pas le droit d’exercer une fonction dans le cadre du service divin public. Et pour leur ordination, elles ne recevaient pas la bénédiction par un apôtre, mais par l’évêque de la communauté. Cependant, cela devait changer au sein de l’Église néo-apostolique.

Au service des femmes

Au début, rien n’a changé. La première liturgie propre de 1864 en témoigne : « Les diaconesses n’exercent pas un ministère indépendant, mais sont les auxiliaires des ministres, là où un service et des soins féminins sont nécessaires. »

On retrouve des propos similaires dans le « Hülfsbuch » (ouvrage auxiliaire publié à l’intention des prêtres et serviteurs des communautés néo-apostoliques, NdT) de 1908, le premier ouvrage pédagogique : « Le ministère de diacre et de sous-diacre est complété par des diaconesses, selon les besoins. Les diaconesses sont installées sur mandat spécial du conducteur de communauté. Elles servent surtout parmi les femmes seules ou veuves, même les femmes malades, là où aucun homme ne peut se rendre. »

Représentantes à l’autel

Dans la pratique, les diaconesses avaient depuis longtemps pris en charge des tâches liées au service divin public : « C’est pourquoi les porteurs du ministère, le diacre le plus âgé présent et la diaconesse la plus âgée présente », sont désignés pour recevoir la sainte cène pour les défunts. Telle était la règle uniforme annoncée par l’apôtre-patriarche Friedrich Krebs en 1898.

Il est probable que les diaconesses servaient également en tant que remplaçantes lors du baptême d’eau et du saint-scellé. En effet, en 1910, l’assemblée des apôtres avait décidé que « l’on procéderait exactement de la même manière pour le saint-scellé des défunts que pour la sainte cène des morts ».

Dans certains cas, les diaconesses participaient également à la distribution de la sainte cène. C’est ce que rapporte le futur apôtre-patriarche Johann Gottfried Bischoff en 1929 dans la revue destinée aux frères du ministère, « Leitstern » : « Pendant la guerre, par exemple, il y avait si peu de ministres et de frères dans certaines communautés qu’il fallait faire appel à des diaconesses pour la célébration de la sainte cène. »

Avec la bénédiction de l’apôtre

Les premières sources ne donnent que peu d’informations sur l’institution des diaconesses. Le plus ancien rapport actuellement connu date de 1874 et mentionne que dans la communauté d’Enkhuizen, « le frère S. Sterk et la sœur Sterk-Bezaan ont été institués en tant que diacre et diaconesse ». L’homme et la femme étaient donc traités d’égale manière.

Le rapport sur les institutions dans la communauté de Hambourg est remarquable : Trois femmes, « auxquelles le ministère de diaconesse avait déjà été confié par mandat », ont reçu « la bénédiction de l’apôtre » en décembre 1897. Contrairement à l’Église catholique-apostolique, les diaconesses recevaient leur ministère de la même manière que les ministres masculins.

Ordonnées dans le ministère

Les diaconesses étaient-elles donc ordonnées ? À sa meilleure époque, le terme ordination était tombé en désuétude dans la langue allemande. Partant des Pays-Bas, marqués par le calvinisme, le mot avait été supplanté par institution et n’a fait son retour que dans les années 1970. En anglais, on est resté à ordained (ordonné).

L’historien de l’Église néo-apostolique, Dr. Manfred Henke, a étudié la question de près : « En me basant sur une étude de l’usage des mots, j’en arrive à la conclusion que les diaconesses ont été ordonnées au sein de l’Église néo-apostolique. »

Plutôt pour que contre

D’autres indices confirment que les diaconesses étaient considérées comme des ministres : ainsi, en 1919, les Pays-Bas comptaient, outre 19 diaconesses, aussi 24 sous-diaconesses. De plus, l’apôtre-patriarche adjoint Heinrich Franz Schlaphoff mentionnait les diaconesses dans ses statistiques d’ordination, qu’il a tenues de 1930 à 1951, réparties entre diacres et sous-diacres.

Les diaconesses en tant que ministres ordonnés – cela montre clairement : Cette histoire de l’Église néo-apostolique parle plutôt pour que contre la femme dans le ministère. Une justification doctrinale fondamentale fait toutefois défaut pour la pratique des 80 premières années, tout comme pour les deuxièmes huit décennies.

Cet article se fonde sur des travaux préparatoires non encore publiés de l’historien de l’Église, Dr. Manfred Henke, en vue d’un ouvrage scientifique sur l’histoire de l’Église néo-apostolique.

août 22, 2023

Author: Andreas Rother

Print