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Le Nigeria – entre liberté religieuse et attaques terroristes

janvier 7, 2016

Auteur: Andreas Rother

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L’apôtre-patriarche prie tous les jours pour les chrétiens persécutés. Et c’est non en dernier aussi au Nigeria que pense Jean-Luc Schneider. Le week-end à venir, il célébrera un service divin dans le pays où sévit la milice terroriste Boko Haram, dans le nord du pays.

« Les maîtres de la survie », c’est ainsi que l’apôtre Volker Kühnle décrit les habitants du Nigeria. Il connaît le pays et ses habitants, depuis 17 ans qu’il y œuvre en tant que responsable pastoral pour les 290 000 chrétiens néo-apostoliques environ qui y vivent. « Ce sont pour la plupart des personnes très joyeuses, malgré toutes les détresses qu’elles vivent », déclare-t-il en pensant au calvaire subi, de la guerre du Biafra, en passant par les dictatures militaires, jusqu’au terrorisme islamiste.

Un sens très développé des affaires

Avec au moins 180 millions d’habitants, le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. Bien qu’il y existe des gisements pétroliers importants, la majeure partie de la population vit dans la pauvreté. Dans la lutte pour la survie, un sens développé des affaires est bien utile. « Ce sont les personnes les plus ingénieuses que je connaisse », formule l’apôtre de façon mesurée. Car lui aussi connaît les activités de certains groupes isolés.

Le futur apôtre, Peter Gfeller, a lui aussi dû faire l’expérience de ce sens développé des affaires, lorsqu’il a posé les fondements de l’Église néo-apostolique au Nigeria, dans les années 1970. Le prêtre qu’il était à l’époque a ainsi rencontré quelques difficultés avec quatre diacres, qui empêchaient les membres de leur communauté de se rendre au service divin, parce qu’ils n’avaient pas reçu de salaire pour leurs activités ministérielles.

De nombreuses communautés religieuses

« Nous ne faisons pas cela », déclare l’apôtre Kühnle. Il connaît des exigences financières analogues au niveau des communautés, aussi en notre temps. Les Nigerians sont très croyants, explique-t-il : l’islam et le christianisme sont à peu près également répandus, et il existe aussi les religions primitives – « chacun croit forcément en quelque chose ». Et le christianisme à lui seul compte des milliers de confessions. Nombreuses sont celles qui sont organisées en communautés, et qui rémunèrent leurs dirigeants, curés ou pasteurs. « Cela ne nous aide pas à trouver et à garder des ministres bénévoles. »

Parmi les nombreuses confessions règne un vivre ensemble fondamentalement paisible, même s’il est parfois un peu bruyant, décrit l’apôtre en souriant. Principalement dans les villes de plus grande envergure, elles manquent d’édifices dédiés. Et dans les bâtiments de location, il est possible que, sur quatre étages, huit confessions différentes tiennent des services divins en même temps. « Et tous utilisent des microphones et des amplificateurs. »

Une double évangélisation

Au début de son travail missionnaire au Nigeria, Volker Kühnle avait parfois trouvé deux communautés néo-apostoliques, même dans les villages plus petits. Cette circonstance s’explique par l’histoire missionnaire du pays : Outre l’Église territoriale de Hesse (Allemagne), l’ÉNA du Canada y avait également réalisé un travail d’édification. En 2001, les deux parties ont été réunies, puis confiées aux soins de l’Église territoriale d’Allemagne méridionale.

Jusqu’à la fin de l’année, l’apôtre Kühnle était le responsable pastoral du Nigeria. Désormais, c’est l’apôtre autochtone, Geoffrey Odinakachi Nwogu, qui reprend cette fonction. Il est âgé de 57 ans, est médecin et tient une clinique spécialisée en gynécologie et en chirurgie générale. Le passage de témoin aurait en fait déjà dû se faire lors de la visite prévue de l’apôtre-patriarche, en février 2015. Or, ce voyage avait dû être reporté, à l’époque, en raison d’une épidémie d’ebola ; ce voyage a maintenant pu se faire.

La religion chrétienne sous la persécution

Même s’il est souvent plus facile pour un autochtone d’avoir certains accès, cela devient dangereux dans le nord du pays, même pour l’apôtre Nwogu : attentats suicide, enlèvements de masse et autres atrocités y sont à l’ordre du jour. C’est la milice islamiste terroriste Boko Haram qui en est responsable, qui a non en dernier les chrétiens dans le collimateur.

«°Nous le ressentons également », relate l’apôtre Kühnle. Les bâtiments doivent être protégés des voitures piégées par des barrières. Les frères du ministère sont enlevés à l’intérieur des églises et assassinés. La peur se répand : dans la seule ville de Maiduguri, l’Église néo-apostolique a perdu neuf communautés sur les onze initiales. « Et pourtant, nous ne sommes pas tant en ligne de mire, en tant que petite Église », explique-t-il en mettant en évidence que les paroisses catholiques, notamment, sont encore bien plus touchées.

L’apôtre ne souhaite pas donner de détails : « Nous prêchons le pardon et la réconciliation. Et je ne souhaite pas attiser les émotions. » Cela ne rendrait les choses que plus difficiles encore pour les frères et sœurs. « Ce commandement chrétien, de pardonner à ses ennemis, prend ici une toute autre dimension. »

janvier 7, 2016

Auteur: Andreas Rother

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