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Le pouvoir de la parole et du silence

mars 29, 2024

Auteur: Andreas Rother

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Il lui aurait suffi de prononcer les quelques bons mots pour que son destin douloureux s’évanouisse. Mais il s’est tu de manière éloquente et a poursuivi son chemin : en route avec Jésus-Christ le long des tournants silencieux de ses jours de souffrance.

Imagine qu’on te demande de prendre un chemin vraiment difficile et qu’un de tes meilleurs amis te dise : « Non, il n’en est pas question. Nous devons empêcher cela. » Qui n’aimerait pas être retenu par un amour protecteur ?

Et Jésus ? Il remonte les bretelles à son ami Pierre : « Tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. » (Matthieu 16 : 23). Christ ne se laisse pas arrêter. Il a une mission. Et il connaît le chemin.

L’objectif à l’esprit

Plus encore : il déclenche même le cours décisif de l’histoire du monde. Lors de la dernière Cène, il voit ce qui se passe dans la tête de Judas. Comme il aurait été facile à Jésus, lui qui ressuscite les morts et rend la vue aux aveugles, de remettre le traître sur le droit chemin ? Cependant, Jésus choisit les mots qui servent finalement à tous les hommes : « Ce que tu fais, fais-le promptement. » (Jean 13 : 27).

Lors des dernières retrouvailles avec Judas, Pierre, la tête brûlée, se fait à nouveau réprimander : « Remets ton épée dans le fourreau. » (Jean 18 : 11), lui dit Jésus. Il est maître de la situation : « Penses-tu que je ne puisse pas invoquer mon Père, qui me donnerait à l’instant plus de douze légions d’anges ? » (Matthieu 26 : 53). Il renonce cependant à être sauvé – à cause de son objectif : « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » (Jean 18 : 11).

Des tribunaux sans direction

Et puis il y a cette littérale odyssée de Ponce à Pilate, le jeu qui consiste à se refiler la responsabilité des trois juges sans volonté : comme il aurait été facile pour un accusé de profiter de ces tergiversations et hésitations !

Le souverain sacrificateur Caïphe et ses conseillers sont certes disposés à rendre un jugement, mais ils ne sont pas capables de l’exécuter. Ponce Pilate, détenteur du pouvoir, peut exécuter mais ne souhaite pas juger : « Je ne trouve rien de coupable en cet homme. » (Luc 23 : 4). Et le tétrarque Hérode Antipas nourrit même de la sympathie à son égard : il se réjouissait beaucoup de voir Jésus « car depuis longtemps il désirait le voir, à cause de ce qu’il avait entendu dire de lui, et il espérait qu’il le verrait faire quelque miracle » (Luc 23 : 8).

Il a prononcé lui-même son jugement

Par son silence face à l’accusation, Christ met d’abord à nu l’impuissance des puissants. Que ce soit face au sanhédrin (« Ne réponds-tu rien ? » – Marc 14 : 60), à Hérode (« Il lui adressa beaucoup de questions ; mais Jésus ne lui répondit rien. » – Luc 23 : 9) ou à Pilate (« Est-ce à moi que tu ne parles pas ? » – Jean 19 : 10).

Or, lorsque Jésus parle, c’est lui qui prononce le jugement – contre lui-même – en personne : « Es-tu le Christ, le Fils du Dieu béni ? Jésus répondit : Je le suis. » (Marc 14 : 61-62, extrait). Et : « Es-tu le roi des Juifs ? Jésus lui répondit : Tu le dis. » (Marc 15 : 2).

Tels étaient les tournants silencieux. Mais ici, le chemin mène tout droit à la croix.

Donnée et non pas prise

L’épisode où Pilate met en avant son pouvoir de souverain montre à quel point Jésus suit sa voie de manière souveraine (Jean 19 : 10-11) : « Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te crucifier, et que j’ai le pouvoir de te relâcher ? » La réponse du Fils de Dieu : « Tu n’aurais sur moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. »

Toutes les étapes de ce chemin confirment ce que Christ a clairement indiqué en Jean 10 : 18 : personne ne lui ôte la vie, mais il la donne de lui-même. Et pourquoi ? La réponse est simple : « Je t’aime d’un amour éternel » (Jérémie 31 : 3). Même si toi, cher lecteur, ne le sens pas dans ta vie en ce moment ou que tu ne le crois peut-être même pas : Dieu t’aime à jamais – c’est ce dont témoigne cette journée, le Vendredi saint, comme aucun autre jour.

Photo : Gosgrapher – stock.adobe.com

mars 29, 2024

Auteur: Andreas Rother

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