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L’éducation, un moyen de sortir de la pauvreté

juin 9, 2020

Auteur: Dinara Ganzer

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Engagé depuis 45 ans : l’histoire d’un manager originaire d’Allemagne qui aide les religieuses catholiques aux Philippines à sortir des dizaines de milliers d’enfants des quartiers pauvres.

De petites huttes en chutes de bois, en tôles, en plastique et en carton cloués ensemble, souvent directement sur la plage, sur des pilotis au-dessus de la mer. Des familles nombreuses y vivent sur des surfaces d’à peine quelques mètres carrés – sans électricité, sans eau courante, sans toilettes. Et au milieu : des montagnes de déchets, de pauvreté et de souffrance. Dans les bidonvilles autour de Manille (Philippines) vivent les plus pauvres parmi les pauvres.

La malnutrition, la diarrhée et les maladies cutanées, la consommation de drogues, les violences sexuelles – la liste des dangers auxquels sont exposés les enfants des bidonvilles est longue. « Il y règne des situations que l’on ne peut pas s’imaginer », relate Bernd Ambiel, de la communauté de Karlsbad-Langensteinbach (Allemagne). « Après ma première visite dans un bidonville, je suis resté traumatisé pendant toute une année. »

Entre-temps, notre frère, économiste diplômé et gérant d’une société de marketing durant de nombreuses années, se rend dans un bidonville à chacune de ses visites à Manille, dans le cadre de sa fonction en tant que président du cercle des mécènes pour « Les sœurs de Marie, aide en faveur des enfants issus des quartiers pauvres » (« Die Schwestern Maria, Hilfe für Kinder aus den Elendsvierteln e.V. », NdT). Les « Sœurs de Marie » (en angl. « The Sisters of Mary ») sont une association humanitaire chrétienne indépendante d’aide en faveur des pauvres du Tiers-Monde, active depuis plus de 50 ans dans les quartiers pauvres des mégalopoles surpeuplées.

Collectivement actifs

Les grands-parents de Bernd Ambiel avaient déjà professé leur foi néo-apostolique. Un certain nombre de fidèles serviteurs sont déjà issus de cette famille. Bernd Ambiel a toujours été lié à la musique, en tant qu’organiste et chef de chœur. Aujourd’hui encore, il s’investit dans sa communauté en tant qu’organiste.

Comment en est-il arrivé à son engagement pour les « sœurs de Marie » ? Bernd Ambiel relate : « Mon supérieur se rendait très souvent en Amérique pour raisons professionnelles. En 1975, il est rentré d’un voyage en relatant qu’il avait rencontré un prêtre catholique qui s’occupait d’enfants orphelins en Corée. Il souhaitait soutenir cette activité. Avec sept collaborateurs, nous avons fondé une association. J’ai été élu à la présidence en tant que gérant dans le domaine financier. » 


« C’est la mise en application du christianisme ! » 


En moyenne, l’association verse 18 millions d’euros chaque année pour l’aide humanitaire aux Philippines. Cette somme permet aux « Sœurs de Marie » d’assurer l’entretien de quatre internats dans cet État insulaire du Sud-Est asiatique, deux internats pour filles et deux pour garçons.

Actuellement, plus de 10 000 enfants issus des familles les plus pauvres y vivent et y suivent l’enseignement dispensé. Chaque année, près de 500 jeunes terminent leur formation. Il n’est pas rare qu’ils terminent leur formation par le diplôme équivalent au brevet des collèges ou par l’équivalent du baccalauréat. Grâce aux dons et aux bourses d’études, le cercle des mécènes permet également à de nombreux jeunes adultes de faire des études.

Dans de nombreux ateliers d’apprentissage, les jeunes filles et garçons ne reçoivent pas seulement un enseignement théorique, mais ils acquièrent aussi des aptitudes manuelles. Ils sont ainsi courtisés sur le marché du travail.

La reconnaissance motive doublement

Les jeunes transmettent l’amour et la miséricorde dont ils ont fait l’expérience à l’internat – à leurs collègues, amis et voisins et à leurs propres enfants. Les « Sœurs » parviennent à éveiller de nouveaux espoirs au sein d’une génération habituellement largement désespérée. « C’est la mise en application du christianisme ! » – Bernd Ambiel entend souvent cette remarque lorsqu’il parle de ce travail.

L’idée de l’amour chrétien du prochain le motive sans cesse dans son travail au sein du cercle des mécènes. La reconnaissance à l’égard de Dieu pour la vie bien remplie qu’il peut mener motive également Bernd Ambiel à s’engager socialement et bénévolement. Outre le cercle des mécènes, il est également actif depuis dix ans au sein du comité directeur de l’association de l’hospice Karlsbad-Marxzell-Waldbronn. Il y est responsable de l’organisation et de la collecte de dons. « Je suis un passionné des chiffres », dit-il en souriant, et d’ajouter avec respect pour les collaborateurs : « Je ne m’occupe pas de l’accompagnement en fin de vie. Il faut être né pour cela. »


Au moment de l’entretien, Bernd Ambiel est quelque peu freiné par une opération de la hanche imminente. Cependant, il se réjouit déjà des projets à venir du cercle des mécènes à l’attention des enfants et des jeunes aux Philippines. Il pense toujours aux yeux brillants des filles et des garçons dans les internats et à la reconnaissance des jeunes diplômés : « Si vous ne faisiez pas cela, en Allemagne, combien d’entre nous seraient restés dans les bidonvilles. »

juin 9, 2020

Auteur: Dinara Ganzer

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