Comment gérer les tentations et les chuchotements ? C’est ce que montrent les tentations de Jésus dans le désert. Cet épisode démontre la puissance déployée par la parole de Dieu.
Il est frappant de constater que Jésus aborde chaque tentation (Matthieu 4, 1-11) par une citation des Écritures anciennes. Cela montre que la Bible ne sert pas seulement à l’enseignement, mais qu’elle possède une force spirituelle. Dieu est à l’origine de l’Écriture sainte, et celle-ci témoigne de la révélation de Dieu. Et c’est ainsi que, dans les tentations, Jésus ne s’appuie pas sur sa propre force et ses propres arguments, mais entièrement sur la parole de Dieu.
Pour les trois tentations, il s’agit de citations tirées du livre du Deutéronome. La génération d’Israël qui est née et a grandi pendant la traversée du désert est particulièrement visée. Dans la rétrospective, on se souvient de la traversée du désert, des tentations et de la fidélité de Dieu. Israël a dû faire ses preuves à cette époque et apprendre à s’abandonner entièrement entre les mains de Dieu et à lui faire confiance.
1. Confiance en les soins de Dieu
Logiquement, lors de la première tentation de Jésus après ses 40 jours de jeûne, le diable le défie d’abord avec de la nourriture et lui propose de changer des pierres en pain.
Cette citation en Deutéronome 8 : 3 fait référence à l’approvisionnement divin d’Israël en manne. Certes, Dieu a laissé le peuple souffrir de la faim, mais il lui a fourni la manne, une nourriture qui lui était jusqu’alors inconnue. Le peuple devait ainsi apprendre que sa vie ne dépendait pas uniquement de la nourriture, mais de la sollicitude de Dieu et de sa parole. Dieu ne pourvoit pas toujours aux besoins de l’homme comme celui-ci l’imagine, mais à sa manière.
Jésus refuse d’accomplir des miracles pour lui-même, il fait confiance à Dieu. L’homme ne vit pas de ce qu’il peut gagner ou fabriquer lui-même. La vie éternelle vient exclusivement de la relation avec Dieu et de sa parole.
2. La foi n’exige pas de preuve
Lors de la deuxième tentation de la chute du sommet du temple, Jésus cite un verset du chapitre 6, qui dit ceci dans son intégralité : « Vous ne tenterez point l’Éternel, votre Dieu, comme vous l’avez tenté à Massa. »
Que s’est-il passé autrefois à Massa ? Pendant la traversée du désert, les Israélites ont campé à Rephidim. Là, ils n’ont pas trouvé d’eau, ont accusé Moïse et douté de la présence de Dieu. La situation s’est envenimée au point que Moïse a craint d’être lapidé. Dieu a demandé à Moïse de frapper contre un rocher, l’eau en a jailli et la soif du peuple a été étanchée. Moïse a alors appelé ce lieu Massa et Meriba, ce qui signifie épreuve et dispute.
Par sa citation et son action, Jésus indique clairement : la foi véritable signifie la confiance, pas les exigences.
3. La fidélité est plus qu’un simple accord
En dernier lieu, Satan propose à Jésus une solution soi-disant rapide pour accéder au pouvoir sans souffrance ni croix. La réponse en Deutéronome 6 : 13 indique clairement : seul Dieu mérite d’être adoré.
Le contexte : Israël s’est détourné de Dieu à plusieurs reprises et a adoré de manière répétée des dieux étrangers. Les cultes idolâtres voués à Moloch, Baal, Ashera ou Dagon attiraient les gens et offraient des solutions rapides aux problèmes quotidiens. Le peuple a toujours cherché la voie apparemment la plus facile et a aspiré à plusieurs reprises à retourner en Égypte.
Jésus précise que le vrai roi n’est pas celui qui prend le pouvoir, mais celui qui sert Dieu. Il sera roi, mais par la fidélité et le sacrifice, et non par les compromis. Aujourd’hui encore, l’homme cherche souvent des solutions rapides et est rarement prêt à attendre Dieu.
Le diable comme interprète de la Bible
Rusé, le diable se sert également d’une citation biblique et renvoie à des passages du Psaume 91 : 11-12 : Car Dieu « ordonnera à ses anges (…) Ils te porteront sur les mains, de peur que ton pied ne heurte contre une pierre. » Le diable instrumentalise l’Écriture contre son sens premier et présente le psaume comme une sorte de carte blanche.
L’indication de la protection de Dieu est délibérément passée sous silence : « dans toutes tes voies ». Ce passage est crucial, car il ne signifie pas que Dieu préserve l’homme de façon inconditionnelle, toujours et partout. Dans les Proverbes et les Psaumes, une distinction est constamment faite entre la voie des justes et celle des impies. Ainsi, dans ce psaume, on ne comprend pas simplement toutes les voies possibles, mais les voies qui sont conformes à la volonté de Dieu.
Le diable connaît les Écritures, mais Jésus les vit parfaitement – parce qu’il est lui-même la vérité. Considérée de manière isolée, on peut faire un usage abusif de la Bible, mais en Jésus, elle sera correctement comprise et accomplie : « Et la Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité » (Jean 1 : 14). Et parce que Jésus lui-même est la vérité, aujourd’hui encore, l’Écriture est interprétée à partir de Jésus-Christ.
Photo: dzoot – stock.adobe.com