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Les femmes au sein de l’Église primitive

mars 25, 2021

Author: Andreas Vöhringer

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La femme et l’homme, égaux à l’image de Dieu ? Les témoignages concernant des femmes au sein de l’Église primitive ne manquent pas. La question est néanmoins de savoir ce qu’ils disent au sujet du rôle de la femme au sein de l’Église.

La position des femmes dans l’Antiquité gréco-romaine était placée sous le signe de la prétendue supériorité de l’homme, dans le milieu culturel grec encore davantage que dans le cercle romain. Il en découle que le rôle de la femme n’est pas reflété, pas même par les auteurs chrétiens comme Paul, même lorsqu’il écrit au sujet des femmes. Il est un enfant de son temps et, par conséquent, il définit la relation entre l’homme et la femme comme une relation de subordination. Cependant, la réalité dans les Églises est plus variée.

Les femmes dans l’Empire romain à l’époque impériale

À l’époque de l’Église primitive, les femmes de l’Empire romain avaient plus de droits que dans tout autre milieu culturel. À l’époque impériale, les femmes acquièrent une compétence juridique et peuvent gérer elles-mêmes leurs biens. En vertu du droit romain, elles ne pouvaient pas être forcées à se marier et avaient aussi la possibilité de divorcer d’un homme. Les femmes des classes supérieures avaient accès à l’éducation. Au premier siècle, il y a eu une véritable émancipation des femmes de cette classe.

Les femmes à l’époque du christianisme primitif

La mention du nom dans les écrits néotestamentaires est un indice qui prouve que les femmes jouaient un rôle important au sein de l’Église primitive. Phœbé, Prisca, Nympha ou Chloé ont dirigé des églises de maison et ont assumé des fonctions de direction au sein des Églises ; Junias est mentionné par Paul, dans l’épître aux Romains, comme jouissant « d’une grande considération parmi les apôtres, et qui ont même été en Christ avant moi ».

Dans son « Histoire ecclésiastique », Eusèbe de Césarée évoque des femmes responsables d’églises de maison, de prophétesses dans la tradition des filles de Philippe, de femmes missionnaires chrétiennes et de nombreuses femmes martyrs, même si ces femmes restent souvent anonymes.

Une autre caractéristique de l’Église primitive est le fait que la spiritualité et l’autorité spirituelle qui l’accompagne n’étaient pas encore liées au ministère. Le sénateur romain Pline le Jeune n’a pas fait arrêter les responsables, mais deux femmes, pour les convoquer à un interrogatoire, alors qu’elles étaient considérées comme des autorités spirituelles au sein de la communauté. 


L’idéal de la virginité

Le fait de se détourner du monde terrestre, l’idéal du renoncement, la soif de quelque chose de plus élevé, de spirituel et l’attente d’une fin du monde imminente ont non seulement inspiré les chrétiens, mais ont également façonné de nombreux cultes et sectes. L’appréciation de la virginité par les premiers chrétiens correspond à cette image. L’abandon du rôle traditionnel d’épouse et de mère a permis aux femmes, riches pour la plupart, de se consacrer pleinement aux tâches caritatives au sein de la communauté et de faire fructifier leurs dons spirituels.

L’abstinence était considérée comme une qualité éthique particulière et valorisée comme l’expression d’une vie dans l’Esprit et d’une perfection morale. En raison de son statut élevé dans la communauté, la virginité était hautement souhaitable pour les jeunes femmes ; dans la partie orientale de l’empire, les vierges étaient même comptées parmi le clergé.

À l’instar des veuves et des diaconesses, les vierges constituaient un statut à part au sein de l’Église, et elles pouvaient aussi assumer des fonctions dirigeantes au sein des communautés. Dans certaines communautés de l’Église primitive, les vierges étaient au-dessus des diaconesses ordonnées dans la hiérarchie. Avec la montée du monachisme, les vierges ont disparu de la vie de communauté, ne leur laissant que l’option d’une existence monastique.

Le service des diaconesses

Outre les services caritatifs au sein de la communauté, les diaconesses étaient principalement responsables de l’instruction religieuse des candidates au baptême, et, dans certains cas aussi, des candidats masculins. Les diaconesses étaient choisies et nommées par la communauté.

En Égypte, au IVe siècle, la question de l’implication des diaconesses au moment de la distribution du pain et du vin a été débattue. Elles pouvaient certes apporter la sainte cène aux malades, mais une participation à l’eucharistie était exclue.

Certains évêques francs ordonnaient encore des diaconesses au VIe siècle. Cependant, cette pratique n’a pas été longtemps tolérée par l’Église ; le concile d’Orléans a interdit aux femmes d’occuper toute fonction au sein de l’Église. Il n’existe que peu de preuves solides quant aux raisons de cette interdiction.

On peut conclure des règlements ecclésiastiques que le développement de la liturgie a contribué à la perte d’importance du diaconat. L’émergence d’une hiérarchie ecclésiastique forte n’a plus laissé aucune place à l’éthique égalitaire des premières communautés chrétiennes.

La conclusion au sujet de l’Église primitive

Au sein de l’Église primitive du premier siècle, les femmes ont joué un rôle plus important au sein des communautés et dans la propagation du christianisme qu’à n’importe quelle autre époque ultérieure de l’histoire. La chute de l’Empire romain et les bouleversements de la migration des peuples ont mis fin à ces progrès. Les évolutions politiques ont conduit à l’émergence d’un clergé masculin fortement hiérarchisé et à la limitation du rôle de la femme aux services caritatifs.

Le rôle essentiel des femmes au sein de l’Église primitive – c’est ce que rappelle cet article, initialement publié dans le magazine « Spirit », dans le numéro 02/2018 (en allemand, NdT), dans une version beaucoup plus longue. Le prochain article de cette série traitera de l’évolution de la société en général.

Photo : Wikimedia Commons

mars 25, 2021

Author: Andreas Vöhringer

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