C’est le sacrement fondamental : le baptême fait de l’homme un chrétien. Mais comment faut-il le célébrer ? Jésus n’a presque rien dit à ce sujet. Il n’est même pas clairement établi s’il a lui-même baptisé. Voici une recherche de traces en bonne et due forme.
C’est tellement simple pour la sainte cène : trois évangiles et un apôtre relatent avec moult détails ce qu’a fait et dit Jésus au moment d’instituer le sacrement. En ce qui concerne le baptême, par contre, il n’existe pas de description de la sorte d’un quelconque modèle.
Il semble même improbable que Christ ait un jour lui-même baptisé. L’évangile selon Jean relate certes de tels actes, mais souligne très vite : ce n’est pas Jésus lui-même qui a baptisé, mais ce sont ses disciples. Ne voulait-il peut-être même pas instituer ce sacrement ?
Un ordre sans directives pour l’exécuter
Non, le baptême est indispensable au salut. Jésus l’a lui-même clairement mis en évidence : quiconque veut entrer dans le royaume de Dieu doit être régénéré d’eau et d’Esprit. Et c’est aussi pourquoi il a donné à ses apôtres la mission claire de baptiser toutes les nations. Il n’a cependant pas dit un seul mot au sujet de la bonne forme de celui-ci.
Néanmoins : Christ s’est lui-même fait baptiser – par Jean-Baptiste. Tous les évangiles sont d’accord sur ce point. Au centre de ces récits, il est cependant décrit de quelle manière le Saint-Esprit descend sur Jésus et la filiation divine de Christ est témoignée. En ce qui concerne le rite, tout ce que que l’on apprend, c’est que le baptême se passe dans le fleuve du Jourdain.
Mais peut-être que les Actes des apôtres nous seront plus utiles. Car à l’origine, l’ordre de baptiser est venu du Ressuscité, seulement après Pâques.
Une mosaïque d’instantanés
Effectivement : le baptême est aussi vieux que l’Église de Christ. Dans son discours de la Pentecôte, déjà, Pierre exhorte les auditeurs à se faire baptiser. Près de 3000 personnes l’ont suivi. Cependant, une nouvelle fois, il n’y a aucune indication concernant la forme.
Même dans le récit d’habitude si clair avec Philippe et le ministre éthiopien, l’on n’apprend que cela : le baptisé entre dans l’eau, qui n’est pas décrite plus avant.
Toutefois : en collectant les instantanés issus des Actes des apôtres et des épîtres apostoliques, la mosaïque forme alors une image d’ensemble.
Ce qui fait partie du baptême dans tous les cas
Ainsi, le baptême chrétien a besoin …
- … du dispensateur : contrairement aux rites de purification de l’époque, l’on ne se baptise pas soi-même. Il y a toujours quelqu’un qui y est appelé, qui baptise le croyant.
- … de l’eau : le terme grec pour « baptême » laisse certes supposer que le baptisé y est trempé ou même plongé. Cela n’est cependant pas expressément décrit.
- … de la formule : dans le Nouveau Testament, on baptise toujours concrètement au « nom de Jésus » ou « en Christ ».
- … de la profession de foi : le témoignage de Christ n’est certes exigé nulle part expressément, mais il transparaît ou est documenté ultérieurement.
Sur la voie de l’unité
Pour le reste, on trouve dans les temps des premiers chrétiens une diversité d’éléments différents dans les rites de baptême. Rapidement se met en place la tendance à l’uniformisation. Ainsi, la « Didachè » du premier siècle après Jésus-Christ, probablement la mère de tous les règlements ecclésiastiques, donne des consignes très concrètes.
D’après celle-ci, le baptisé doit tout d’abord apprendre la doctrine, puis jeûner durant un ou deux jours pour finalement se plonger dans l’eau vive, c’est-à-dire dans l’eau courante. En remplacement, on peut éventuellement aussi verser l’eau trois fois sur la tête – un tribut dû à une éventuelle pénurie en eau.
L’imposition des mains est un acte qui apparaît régulièrement en relation avec le baptême d’eau – tantôt directement après, tantôt beaucoup plus tard. Et il s’agit du don du Saint-Esprit. C’est toutefois un sujet à part entière. Nous le traiterons dans des épisodes ultérieurs de cette série.
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