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Les sacrements (23) : À la table du Seigneur – richement garnie

novembre 26, 2020

Author: Andreas Rother

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Le Nouveau Testament ne dit que peu de choses sur le « comment », mais d’autant plus sur le « pourquoi » et le « dans quel but » : comment la Bible interprète la sainte cène – voici un aperçu à travers les interprétations du fondateur, Jésus-Christ lui-même.

« Ceci est mon corps … »

Le terme grec « soma » ne désigne pas seulement le corps, mais l’homme tout entier. La phrase précédente esquisse ce qui constitue Jésus. « Ensuite il prit du pain ; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna » – sa vie en bref : il revêt un corps, qui est ensuite rompu et livré à la mort. La sainte cène célèbre l’incarnation de Dieu.

Le corps de Christ, c’est également l’Église des baptisés en son nom. Il s’agit de communion, pas seulement de se réunir, mais de se retrouver. C’est ce que met en évidence l’apôtre Paul, lorsqu’il fait la morale aux Corinthiens parce qu’ils ne prêtent pas attention les uns aux autres lors du repas. La sainte cène célèbre l’étroite communion avec l’Église et leur Seigneur.

« … qui est donné pour vous »

Le terme utilisé est tantôt « donner », tantôt « livrer » ou même « trahir » (Bible du Semeur) : lorsque Jésus donne aux disciples la perspective de son avenir, ou que Judas Iscariot est stigmatisé en tant que traître, le texte de base parle de « paradidomi ». Cela désigne la forme intensifiée du « don ». La sainte cène célèbre l’ultime dévouement de Jésus-Christ.

« Ceci est mon sang … »

Marc et Matthieu ont cité ici les paroles de Moïse, lorsqu’il a répandu sur le peuple le sang d’animaux sacrifiés sur le mont Sinaï – en signe de l’alliance de Dieu avec Israël. Paul et Luc, en revanche, parlent d’une nouvelle alliance, telle qu’annoncée par le prophète Jérémie. Quoi qu’il en soit : La sainte cène célèbre l’alliance de Dieu avec les hommes.

« … qui est répandu pour vous … »

On retrouve à nouveau ce « pour vous ». Jésus n’agit pas pour son propre bénéfice, mais au service de l’humanité. Cela fait référence à la prophétie d’Esaïe sur la souffrance par procuration du serviteur de Dieu : qui a « livré sa vie en sacrifice pour le péché ». La sainte cène célèbre le sacrifice de Jésus-Christ.

« … pour le pardon des péchés »

On ne le trouve aussi clairement que dans Matthieu. Cependant, le sang du sacrifice expiatoire et la souffrance du serviteur de Dieu ne laissent aucun doute sur le fait que c’est aussi ce dont parlent les trois autres témoins bibliques : La sainte cène célèbre l’acte de rédemption de Jésus-Christ.

« Faites ceci en mémoire de moi »

Seuls Paul et Luc transmettent le soi-disant commandement de reprise. Cependant, selon les Actes des apôtres, l’Église primitive de Jérusalem persévérait déjà dans la fraction du pain, l’ancienne forme de la célébration de la sainte cène. La sainte cène célèbre le passé avec Jésus-Christ.

« Car toutes les fois (…), vous annoncez la mort du Seigneur … »

Proclamer (« katangello »), ce n’est pas commémorer en silence, de façon introvertie, mais une annoncer à voix haute. Et cela ne se produit pas dans le passé, mais à chaque répétition individuelle, dès à présent. La sainte cène célèbre la profession de foi en faveur de Jésus-Christ et sa présence.

« … jusqu’à ce qu’il vienne »

Il est vrai que seul Paul connaît la référence au retour de Christ, mais les trois évangélistes vont encore un peu plus loin en ciblant même le futur royaume de Dieu avec la soi-disant déclaration de renonciation (au « fruit de la vigne »). La sainte cène célèbre l’avenir avec Jésus-Christ.

« Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang … »

L’évangile selon Jean ne relate certes pas le dernier repas en tant que tel, mais nulle part ailleurs, il apparaît aussi clairement à quel point la sainte cène est indispensable : seul celui qui « mâche » sa chair, selon la traduction littérale, « possède la vie éternelle, et je le relèverai de la mort au dernier jour. » La sainte cène célèbre le salut éternel en Jésus-Christ.

Un concept de « sacrement » est déjà suggéré ici, que les pères de l’Église n’ont formulé que plus tard. Auparavant, les services divins chrétiens ont découlé la célébration de la sainte cène. Les prochains articles de cette série traiteront de ce sujet.

novembre 26, 2020

Author: Andreas Rother

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