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Les sacrements (45) : Un baptême, deux sacrements

novembre 8, 2021

Author: Andreas Rother

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La régénération d’eau et d’Esprit : ce qui a commencé comme un seul rite en deux parties s’est développé pour former deux sacrements indépendants. L’élément déclencheur était le succès écrasant du christianisme.

Quatrième siècle après Jésus-Christ : les baptistères, ces cuves baptismales situées devant les grandes églises épiscopales, sont en pleine activité. Les choses ont vraiment pris de l’ampleur lorsque l’empereur Constantin lui-même converti au christianisme, ouvrant ainsi la voie à la religion d’État.

La tendance au baptême des enfants, qui s’est imposée partout jusqu’au sixième siècle, a entraîné une ruée supplémentaire. Ici, c’est le père de l’Église Augustin qui a posé les fondements théologiques avec sa doctrine du péché originel.

Ces évolutions ont modifié le rite en deux parties du baptême : le baptême d’eau – généralement dispensé par un prêtre – était immédiatement suivi par l’imposition des mains et l’onction par l’évêque – en guise de confirmation (en latin : « confirmatio »).

Le prêtre ne peut pas toujours aider

Les prêtres étaient disponibles en nombre suffisant. Mais, à un moment donné, les pasteurs ne pouvaient plus faire face à l’affluence croissante. Les Églises à l’Est et à l’Ouest de l’Empire romain ont résolu cette question de manière très différente.

Au sein de l’Église orientale, l’onction bénéficiait déjà depuis longtemps d’un statut plus élevé que l’imposition des mains. C’est pourquoi il suffisait au clergé de cette région que l’huile d’onction soit consacrée par un évêque. Ce dernier n’avait plus besoin d’être présent personnellement au moment du baptême. Les Églises orthodoxes pratiquent la même chose jusqu’à aujourd’hui.

Dans l’Occident romain, les choses étaient quelque peu différentes. Le plus important, ici – selon les modèles bibliques – était l’imposition des mains par le ministère, qui devait ainsi assurer le lien doctrinal avec les apôtres bibliques. L’évêque ne pouvait ainsi pas déléguer réalisation de l’acte aux prêtres.

Une question de temps

Au fur et à mesure de la multiplication des communautés, le troupeau n’est bientôt plus venu vers le berger, mais le berger vers les troupeaux : l’évêque se rendait à cheval dans les paroisses, de plus en plus nombreuses, de son diocèse. Et cela pouvait durer des jours, des semaines voire des années avant qu’il ne revienne dans un même lieu.

C’est ainsi que le baptême d’eau et l’imposition des mains/l’onction ont de plus en plus éloignés dans le temps. Le rite de la « confirmation » est ainsi devenu le sacrement indépendant de la « confirmation ». Au Moyen-Âge, les scolastiques ont construit le cadre théologique nécessaire à cet effet. Cette compréhension a été consolidé lorsque les réformateurs ont ébranlé l’édifice doctrinal.

L’âge des confirmands a considérablement fluctué au fil des siècles : entre quatre et seize ans, mais le plus souvent autour de sept ans. Aujourd’hui, on considère « l’âge de raison » comme celui de la capacité de décision. Le moment précis est laissé à la discrétion des conférences épiscopales nationales.

Octroi de l’Esprit et filiation divine

« La Confirmation parfait la grâce baptismale », est-il écrit dans le Catéchisme de l’Église catholique. « Elle est le sacrement qui donne l’Esprit Saint. » Elle est censée « nous [les croyants] enraciner plus profondément dans la filiation divine », « rendre plus solide notre lien avec l’Église » et nous aider à « rendre témoignage de la foi chrétienne par la parole accompagnée des œuvres ».

À titre de comparaison, le Catéchisme de l’Église néo-apostolique dit ceci : « Lors du saint-scellé, l’homme est empli du Saint-Esprit de manière permanente. ». Ainsi, le saint-scellé « vient parachever la régénération d’eau et d’Esprit commencée par Dieu lors du saint baptême d’eau. » Et : « La filiation divine et la vocation la qualité de prémices sont des effets de la régénération d’eau et d’Esprit. Si celui qui est scellé ménage de l’espace en lui au Saint-Esprit, des vertus divines se développeront en lui. »

Les réformateurs protestants avaient quelques difficultés avec la confirmation catholique. Malgré tout, ils développent quelque chose de similaire : la confirmation protestante. Ce n’est que plus tard que le contenu de cet acte change. Ce sera l’objet du prochain article de cette série sur nac.today.

Photo : oatawa -stock.adobe.com

novembre 8, 2021

Author: Andreas Rother

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