Munich/Zurich. L’œcuménisme ne serait-il plus un sujet brûlant pour les chrétiens néo-apostoliques ? C’est l’impression qui s’est dégagée au cours d’une discussion majeure portant sur le premier anniversaire de la parution du Catéchisme, lors du rassemblement religieux international de Munich.
Il suffisait d’entendre les applaudissements quelques milliers d’auditeurs s’étaient rassemblés dans le hall olympique et qui n’ont pas hésité à montrer très clairement celles des déclarations faites sur la scène qu’ils soutenaient. Les participants à la discussion, tous des spécialistes de l’œcuménisme appartenant à diverses confessions, semblaient presque surpris par l’ouverture d’esprit du public.
Étaient présents : M. Reinhard Hempelmann (Directeur du Bureau central protestant pour les questions de conception du monde, de Berlin), l’apôtre Volker Kühnle (du groupe de travail « Contacts interconfessionnels et interreligieux »), M. Burkhard Neumann (Directeur de l’institut Johann-Adam-Möhler pour l’œcuménisme, de Paderborn), M. Helmut Obst, spécialiste reconnu des confessions religieuses (de Halle/Saale) ainsi que Mme Maria Stettner (Secrétaire Générale du Conseil d’Églises chrétiennes de Bavière, de Munich). C’est l’évêque Peter Johanning, le porte-parole de l’ENA internationale, qui a animé les débats.
M. Obst était manifestement l’intervenant préféré du public. En trois déclarations, il a esquissé rapidement le fil rouge de la table ronde : auteur d’un ouvrage sur l’Église néo-apostolique faisant autorité, il a avoué qu’il n’y ajouterait plus, actuellement, le sous-titre original : « L’Église des temps de la fin qui revendique son exclusivité ». L’œcuménisme de consiste pas à fabriquer une « bouillie unitaire ». Le souhait qui lui reste est celui-ci : Que les autres chrétiens soient aussi considérés comme des « enfants de Dieu », sinon nous ne pourrions pas, à vrai dire, dans le « Notre Père », prier notre Père commun dans les cieux.
Le Catéchisme, un ouvrage fondamental
Le Catéchisme ne vise pas à créer un meilleur point de départ en vue du rapprochement avec les autres Églises, a souligné l’apôtre Kühnle, mais bien plutôt à étayer les fondements de la foi néo-apostolique, à les rassembler et à les affermir. « celui qui croit que les échanges œcuméniques feront perdre son identité à notre Église prouve qu’il n’a pas lu le Catéchisme.
Ce qui est vrai, en revanche, c’est que le Catéchisme a donné de nouvelles impulsions à l’intérêt des autres confessions pour l’Église néo-apostolique, a expliqué M. Hempelmann. Et, en partie, cet outil pédagogique peut aussi fournir à d’autres Églises des impulsions leur permettant de se préoccuper de leur propre foi, a complété Mme Stettner, en se référant à l’eschatologie néo-apostolique, c’est-à-dire la doctrine des fins dernières.
Réserve contre confiance
Les représentants des Églises protestantes et catholique étaient d’accord pour dire qu’il existait encore une certaine réserve et retenue à l’égard de l’Église néo-apostolique : on attend de savoir comment les idées théologiques seraient effectivement vécues au sein des communautés, a expliqué M. Neumann. De surcroît, les observateurs ont besoin de temps pour se détacher d’appréciations qui ont prévalu pendant une longue période. « Soyez patients », ont-ils dit, et : « Recherchez les contacts personnels », car les relations interpersonnelles constituent le fondement le plus propice à l’instauration de la confiance nécessaire.
À l’issue de la table ronde qui s’est tenue sur la scène du hall olympique, les invités au titre de l’œcuménisme ont poursuivi la discussion sur le stand « Mon Église » avec une centaine de visiteurs, répondant patiemment et avec compétence à leurs nombreuses questions et se mettant même à leur disposition pour des questions d’ordre personnel.