Peanuts, pas vraiment : Les arachides aident les communautés

Comment fortifier les communautés au Sénégal ? Pour cela, l’apôtre Tounkang Mané a eu une idée inhabituelle.
Au départ, son souhait était d’organiser les communautés du pays de manière à ce qu’elles puissent également exercer des activités économiques. Elles gagneraient alors de l’argent et pourraient elles-mêmes contribuer à l’entretien des communautés et de l’Église dans leur pays. Elles seraient moins dépendantes d’un soutien financier.


De l’idée au projet
L’apôtre a fait distribuer dans chaque communauté des cartes sur lesquelles les frères et sœurs pouvaient choisir des activités qu’ils aimeraient exercer. Le résultat : quatre cinquièmes des communautés ont proposé des projets agricoles. Il était donc évident de se concentrer sur ce point, d’autant plus que de nombreux membres de l’Église, dont l’apôtre Mané, ont déjà de l’expérience dans ce domaine.
Au printemps 2024, l’apôtre de district Rainer Storck, alors responsable, a approuvé le projet. Les dons de #jugendbewegt (la jeunesse en mouvement, NdT), une initiative de jeunes de l’Église territoriale d’Allemagne occidentale, ont permis d’assurer le financement jusqu’à ce que les préparatifs puissent commencer. Dans le champ d’activité de l’apôtre Mané, quelques communautés avaient été sélectionnées pour le lancement du projet à titre d’essai.
Des conditions difficiles
Les membres de la communauté ont clôturé des jardins, foré des puits, acquis des outils agricoles comme des motoculteurs et une semeuse et ont pour finir semé des arachides, du gombo, de l’oseille et des aubergines. Après avoir préparé les champs et semé les arachides, il fallait attendre la pluie. Au Sénégal, la saison des pluies dure généralement de juin à novembre. L’humidité monte alors jusqu’à 95 pour cent, avec 30 à 33 degrés à l’ombre pendant la journée. La nuit, il fait à peine plus frais.
La récolte à Sédhiou-Ville n’a cependant pas été particulièrement abondante. Là-bas, des frères et sœurs ont cultivé des arachides dans la cour de l’église, mais le sol s’est avéré épuisé et peu fertile. L’Église est donc à la recherche d’un terrain qui se prêtera mieux à l’exploitation agricole.
Première récolte
La récolte a été meilleure dans la communauté voisine de Linkéto. Les premières arachides y étaient déjà mûres 77 jours après le semis. La courte période de culture s’est avérée être une véritable bénédiction, car quelques jours après la récolte, une violente tempête s’est abattue sur la région, détruisant tout ce qui se trouvait encore dans les champs.
À Linkéto, 60 kilos de semences d’arachides ont donné lieu à une récolte de 500 kilos. Adultes, jeunes et enfants se sont retrouvés pour déterrer les arachides, séparer les graines de la paille et mettre les cacahuètes dans des sacs. Ils rivalisaient littéralement entre eux, chacun voulant apporter sa contribution pour un travail rapide et soigné.
Le produit de la vente sera divisé en trois parties : 20 pour cent de la somme seront investis dans la poursuite de l’exploitation de la culture, 50 pour cent iront dans les caisses de la communauté, le reste sera versé sous forme de don à l’Église.
De bonnes perspectives
Mais avant que l’argent ne coule à flot, il faut toujours faire un travail de persuasion. « Nous sommes heureux d’avoir réussi à faire prendre conscience à de nombreux fidèles qu’ils veulent contribuer eux-mêmes au financement de leurs communautés », s’est exprimé l’apôtre Mané. « Cependant, il y a toujours des difficultés à mener le projet correctement, surtout parce que certains frères et sœurs ne sont pas encore convaincus par l’idée et parce que les machines et les outils avec lesquels nous travaillons sont en grande partie obsolètes. » Il a participé à presque tous les travaux jusqu’à la récolte et a également soutenu le projet financièrement.
Sedhiou-Ville et Linkéto ne sont pas les seules communautés à s’engager dans l’agriculture. À Tanaff, Francounda, Sinthian Alassane et Darou, les membres de l’Église cultivent également des fruits et légumes sur des terrains appartenant à l’Église. Toutefois, les récoltes n’y ont pas encore été faites. Et cela ne devrait pas s’arrêter là, selon l’apôtre Mané : « Nous en sommes encore à la phase d’expérimentation et d’essai et nous aimerions donner une chance à chaque communauté qui souhaite participer. »
Photos: ENA Sénégal