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Rites de passage à l’année nouvelle

janvier 2, 2015

Auteur: Andreas Rother

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En cercle restreint ou agrandi, avec ou sans service divin, dans le monde entier, nos frères et sœurs débutent l’année de diverses manières. Il y a cependant une chose qui les unit, et c’est bien davantage que les feux d’artifices et les cotillons.

Les traditions qui président au passage à l’année nouvelle sont aussi variées et colorées que les feux d’artifice, et cela commence par la dénomination du dernier jour de l’année, le 31 décembre : « Nochevieja » (vieille nuit) en Espagne, « Oudejaarsavond » (soir de l’année ancienne) aux Pays-Bas, « New Year’s Eve » (veille du nouvel an) dans les pays anglophones et lusophones ; quant aux Allemands et aux Français, ils ont choisi de désigner le 31 décembre du nom d’un pape du IVe siècle : (Saint-) Sylvestre.

Le passage à l’année nouvelle est bien évidemment déterminé par une donnée géographique : les fuseaux horaires qui fixent l’heure. Comme le lever et le coucher du soleil se décalent de l’est vers l’ouest, la minuit accompagne leur marche autour du globe. Or, c’est précisément sur l’ « île de Noël » (Christmas Island) que débutent les festivités du nouvel an – son autre nom est Kiritimati, elle fait partie de l’archipel des Kiribati – ainsi que dans l’État voisin des Samoa. Quelque 1 500 chrétiens néo-apostoliques vivent dans ces deux archipels, dont la desserte pastorale est assurée par l’Église territoriale d’Australie.

Keefe Setiobudi, l’un des correspondants de nac.today au sein de l’Église d’Asie du Sud-Est, nous rapporte que Jakarta est l’un des hauts-lieux des festivités du nouvel an. Les rues de la capitale indonésienne sont très animées le 31 décembre. Le jour du nouvel an est un jour non travaillé pour beaucoup d’habitants : les bureaux et les écoles sont fermés. On passe la journée en famille et on se fait des cadeaux les uns aux autres. Souvent, les moniteurs de l’école du dimanche font aussi de petits présents aux enfants. Dans la communauté dont Keefe est membre, le service divin du nouvel an est une institution.

Tel n’est pas le cas dans toute l’Asie du Sud-Est. En Chine, ce jour du calendrier chrétien universel ne revêt pas d’importance particulière ; les Chinois ont leur propre calendrier et fêtent ainsi leur nouvel an. Malgré cela, le premier dimanche de l’année nouvelle est un jour particulier pour nos frères et sœurs qui vivent dans ce pays. Après le service divin, ils restent ensemble, partagent le repas et cultivent leur communion fraternelle au moyen de chants et de présentations, dont certaines font encore partie de Noël. Ce sont essentiellement les jeunes gens qui, libérés pour un temps de leurs obligations scolaires et professionnelles, sont heureux de retrouver leurs amis et frères et sœurs dans leurs communautés d’appartenance.

Au cœur de l’Europe, la tradition des fêtes de fin d’année comporte deux services divins. Les fidèles des communautés allemandes se réunissent à 17/18.00 heures, le jour de la Saint-Sylvestre, et se retrouvent à 11.00 heures, le matin du nouvel an, soit une heure et demie plus tard que l’horaire habituel des services divins dominicaux. Au cours des années passées, il n’est arrivé qu’une seule fois que le premier service divin de l’année n’ait pas eu lieu le 1er janvier : c’était le 2 janvier 2011, la journée dominicale ayant été jugée plus importante que la date calendaire.

Après le service divin du nouvel an, les fidèles de certaines communautés restent ensemble pour vivre, dans la décontraction, des moments de communion fraternelle. En Suisse et en Allemagne il leur arrive même de boire alors un verre de vin mousseux. Dans le Sud de l’Allemagne, la tradition veut que l’on distribue des bretzels du nouvel an, symboles de communion et de bons vœux. Les familles néo-apostoliques passent généralement le soir de la Saint-Sylvestre dans le cercle de leur parents et amis, autour du réveillon. À cette occasion, les Français font honneur aux mets gastronomiques de leur pays.

En Afrique aussi, le repas en famille fait partie des traditions du nouvel an. Voici comment le berger Ngenjo Kabyema, de Zambie, décrit la fête : « On mange des mets dont on ne dispose pas tous les jours, notamment du riz et du poulet, et on les accompagne de boisons sucrées, chaque convive recevant une ou plusieurs bouteilles pour lui tout seul. » Dans les villes et les villages, on passe le temps avant minuit à danser au son des tambours, puis, à minuit précise, accompagnant le crépitement des feux d’artifice, résonnent aussi les youyous, ces longs cris de joie aigus et modulés.

En Afrique du Sud, le passage à l’année nouvelle ne fait pas l’objet de grandes festivités, raconte le berger Thomas Laasch, originaire d’Allemagne et installé, avec sa famille, à Fontainebleau : En décembre, il y a les grandes vacances, l’année scolaire est finie, c’est l’été. Au soir de la Saint-Sylvestre, on fait souvent du barbecue et on va nager. Le service divin de fin d’année a déjà eu lieu le dimanche précédent. Le service divin du nouvel an a lieu le 1er janvier et début à 10.00 heures, soit une heure plus tard que d’habitude.

Au Canada, les jeunes chrétiens néo-apostoliques aiment se réunir pour des soirées à thème en arborant des tenues spéciales, nous apprend Christy Eckhardt, la correspondante nac.today : les familles se réunissent à domicile ou dans les salles polyvalentes de nos églises, pour attendre minuit autour d’une table bien garnie. Le service divin du nouvel an a lieu traditionnellement le premier dimanche de la nouvelle année : cette année, il sera célébré par l’apôtre de district et retransmis dans toutes les communautés. Le thème en sera la devise de l’année choisie par l’apôtre-patriarche.

Quelles que soient les traditions festives, le feu d’artifice en fait généralement partie. Nos frères et sœurs adhèrent cependant unanimement à ce qui est véritablement important lors du passage à l’année nouvelle : « L’instant est propice pour songer à ce que Dieu nous a donné et l’en remercier, même si l’un ou l’autre a connu quelques déceptions, écrit Christy Eckhardt, du Canada. C’est aussi le moment d’user de pardon et de se détacher des sentiments négatifs, afin que chacun puisse débuter l’année nouvelle dans les meilleures conditions : réconcilié et confiant. »

« C’est ainsi que nous fêtons le nouvel an, confirme Keefe Setiobudi, d’Indonésie : Nous terminons l’année en exprimant notre reconnaissance à Dieu et en implorant sa bénédiction pour l’année nouvelle. »

janvier 2, 2015

Auteur: Andreas Rother

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