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Sam, l’interprète de l’apôtre-patriarche

juin 8, 2017

Auteur: Oliver Rütten

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Il a fait grosse impression : « Superbe traduction », entend-on dire dans les communautés et lit-on sur les réseaux sociaux. Et la même question revient sans cesse : « Qui est cet homme qui a travaillé si dur pendant le service divin de la Pentecôte ? »

Samuel Mueller a traduit des heures durant à Vienne, au long de la semaine de la Pentecôte, et il a beaucoup transpiré ce faisant, dans sa petite cabine de traduction installée dans la salle de conférences pendant la session de deux jours de l’assemblée des apôtres de district, lors de maints entretiens et encore le dimanche matin, à côté de l’apôtre-patriarche, dans la Konzerthaus de Vienne.

« Votre chemise et votre costume ont-ils eu le temps de sécher ? »Cette question, Sam Mueller l’a souvent entendue au cours des jours passés. La sueur qui coulait à flots sur son front, à la Pentecôte, a inspiré une plaisanterie à ses amis canadiens : « Quel est le nom du nouveau lac apparu en Autriche ? »Sam Mueller reste serein et sourit. Il en faut bien plus pour lui faire perdre son calme.

Mari, père, écrivain et évêque

Sam (Samuel) Mueller a 46 ans ; il est marié avec Christina. Ils ont deux merveilleux enfants, Kristin, 10 ans, leur fille, et Victor, 7 ans, leur fils. La famille vit dans l’Ontario, dans le Sud-Est du Canada. Très attaché à sa famille, notre homme aime jardiner pendant ses loisirs, faire de la randonnée en famille ou encore écrire des romans. Il a évidemment beaucoup trop peu de temps à consacrer à son activité littéraire, ce qu’il espère bien changer un jour.

Traducteur de profession, notre évêque est en charge de 20 communautés à Toronto, au Québec et sur le littoral canadien. Il est aussi l’adjoint du responsable de la jeunesse du Canada. L’évêque actuellement en responsabilité prendra sa retraite à la fin de l’année ; le champ d’activité de Sam Mueller s’en trouvera agrandi.

Traduire l’interprète

La communauté de Halifax, en Nouvelle-Écosse, est l’une des plus éloignées dans son diocèse ; il s’y rend le plus souvent en avion, car en voiture, il lui faudrait une vingtaine d’heures pour parcourir les centaines de kilomètres qui l’en séparent.

Lors de ces déplacements, il peut arriver que lui-même prêche en anglais et se fasse traduire en français par un interprète. « Dans certaines communautés, une partie des fidèles est purement anglophone, tandis que l’autre est purement francophone », explique notre spécialiste des langues.

Chaque langue a ses particularités

Sam Mueller parle l’anglais, le français, l’allemand, l’espagnol et un peu le cambodgien. Il n’a de préférence pour aucune langue en particulier. Cela s’est vérifié tout au long de la rencontre pentécostaire de quatre jours à Vienne : il passait allègrement d’une langue à l’autre au cours de ses conversations avec des fidèles du monde entier. Il le fait avec une telle aisance qu’on a l’impression que, pour lui, c’est le b.a.-ba.

Chaque langue a ses particularités, explique cet amoureux des langues. L’espagnol exprime les émotions et les sentiments, l’allemand se prête à la précision du langage, le français, c’est éloquence. Ce qui fascine notre homme, ce sont les rapports et les éléments communs liant ces langues les unes aux autres. Et il n’est pas prêt de se lasser des langues : « J’aimerais bien encore apprendre l’italien, puis le lingala », l’une des langues nationales des deux Congo.

La traduction est un luxe, l’interprétariat un défi

« Avoir le temps de faire des recherches dans un dictionnaire ou sur Internet, c’est un luxe, explique Sam Mueller pour montrer la différence entre le traducteur et l’interprète. L’interprète subit l’orateur : chaque mot doit être juste, car il n’y a pas de temps pour réfléchir ou vérifier dans le dictionnaire. On est soulagé, chaque fois qu’on y réussit. »

L’interprète joint parfois le geste à a parole

Lors de l’intervention à l’autel de l’apôtre de district Bernd Koberstein, le dimanche de la Pentecôte, notre interprète professionnel est pris par surprise : l’apôtre de district d’Allemagne parle du concert de la veille au soir et rapporte les propos du chef du choeur des jeunes : « Ces cent jeunes choristes sont feu et flamme ! » »Tout à son enthousiasme, l’apôtre de district brandit le poing droit d’un mouvement brusque et s’écrie : « Jaaa ! »Il avait pris soin de dire à l’interprète : « Pas la peine de traduire ! », mais, pour Sam Mueller, il allait de soi qu’il fallait aussi traduire cette gestuelle, si bien que le « Ja » est devenu « Yes »,accompagné du même geste. Tous deux esquissent un sourire à l’autel, sourire qui se lit aussi sur les visages de l’assemblée.

juin 8, 2017

Auteur: Oliver Rütten

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