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La pastorale (21) : Pourquoi la mort doit être accompagnée

février 8, 2022

Auteur: Peter Johanning

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La mort est le scandale de la vie ! Elle est parfois soudaine, parfois attendue, parfois souhaitée – et, la plupart du temps, elle ne connaît pas d’agenda. Ceux qui restent souffrent du vide qui se crée.

La mort est une séparation ! Lorsqu’une personne meurt – conjoint, ami, parent, enfant –, il reste souvent des proches qui en souffrent énormément. La mort les jette dans le train du deuil, qui prend des directions que l’on n’a pas choisies. Il n’existe pas de modèle unique de deuil. Chacun se sent affecté différemment. De nombreux sentiments différents surgissent : le choc, la stupeur, la colère, la culpabilité, l’abattement, la solitude, la peur, la panique. Certains se sentent désorientés, abandonnés, déçus. D’autres sont pétrifiés, comme paralysés. Les tourments et la douleur rythment la journée et surtout la nuit, lorsqu’il reste du temps pour réfléchir.

Adieu – départ – nouveau départ

Comme un sac vide d’où tout l’air s’est échappé – un trou profond sans lumière –, c’est ce que l’on ressent lorsqu’une personne avec laquelle on a été en communion quelque temps s’en va. Dans ce genre de situation, l’accompagnement du deuil peut aider. La confrontation réconciliatrice avec la perte est pour l’être humain une partie importante de la vie. Sigmund Freud, déjà, réclamait l’accompagnement du deuil comme discipline de l’assistance psychologique. L’accompagnement du deuil donne à la pastorale personnelle un éclat particulier. Bien compris, il aide à bien gérer le temps entre l’adieu, le départ et un nouveau départ.

Certes, le travail de deuil ne peut pas enlever totalement le deuil, mais il est censé aider les personnes endeuillées à rester confiantes en la vie. Cela se fait en plusieurs phases et c’est un travail très exigeant.

De bonnes réactions sont notamment :

  • 1. Ne pas enjoliver ce qui n’est pas beau ! La perte, le choc ou l’effroi ne peuvent pas être ignorés. Et même si la mort d’un proche était prévisible, un vide se crée ! Le premier sentiment d’inconsolabilité est justifié et appartient à la personne endeuillée. « Je ne sais pas du tout ce que je peux dire maintenant » – c’est une phrase appropriée, que les personnes endeuillées préfèrent entendre plutôt que la phrase lapidaire : « Je te comprends ».
  • 2. Les personnes endeuillées ont un droit au deuil ! Les phrases du genre « Vous devez regarder vers l’avant » ou « Allez donc d’abord en vacances » ne sont pas très utiles. Les personnes endeuillées ne veulent pas penser à de telles choses, et elles n’ont pas à le faire.
  • 3. Les sentiments personnels sont normaux ! Les sentiments contradictoires ainsi que les pensées, les larmes, le vide intérieur, les blessures, la colère, le désespoir et le doute quant à l’aide de Dieu, tout cela est acceptable et normal. Et parce que le deuil constitue un processus d’adaptation à une situation de vie différente, celui-ci nécessite une bonne dose de temps et de patience.

Entre deux mondes

Comme les personnes endeuillées sont tiraillées entre deux mondes que sont le souvenir et la réalité, il faut servir deux visions du monde. Les souvenirs nécessitent d’être partagés. Les personnes qui accompagnent les personnes endeuillées écoutent, pleurent avec les personnes endeuillées et gardent aussi le silence ensemble. Les souvenirs sont précieux, comparables à la recherche d’un trésor et à un travail biographique minutieux. À la fois, celui qui est parti est ainsi redécouvert, et celui qui reste est repositionné. Peu à peu, les deux mondes se rejoignent grâce au pont de la réconciliation.

Reconnaître la perte

Au terme de la gestion du deuil, il y a la constatation que l’être aimé n’est plus là. Il est parti et ne reviendra pas. Cela fait toujours mal, mais c’est arrivé dans la tête et le cœur. La phrase, vite prononcée par les chrétiens, selon laquelle « vous vous reverrez dans l’au-delà » sonne juste pour celui qui la dit et c’est également une tentative de consolation bien intentionnée. Pas davantage ! Cependant, elle ne doit pas être prononcée trop tôt, car au moment où la perte de l’être aimé est comparable à une douleur vive, cette phrase devient un argument homicide : surtout ne pas pleurer… Ce qui serait faux. Au lieu de cela, il est nécessaire de reconnaître la perte.

Dans notre prochain article de cette série, nous aborderons le thème suivant : « La pastorale d’urgence ».

Photo : mgruenberg – stock.adobe.com

février 8, 2022

Auteur: Peter Johanning

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