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À l’occasion de la journée de la langue maternelle : Construire des ponts avec des mots

février 20, 2016

Auteur: Oliver Rütten

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« Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. » – 6000 langues se sont développées depuis ce temps, mais chaque personne parle au moins une langue : sa langue maternelle.

Jadis, les hommes ont construit une grande tour, ils voulaient que son sommet atteigne le ciel, mais cette entreprise s’est terminée par la confusion des langues, que nous relate la Bible. Plus personne ne comprenait plus son voisin (Genèse 11).

Il existe 6000 langues dans le monde, la tendance étant à la baisse. Certaines langues disparaissent à nouveau. Chaque année, certaines langues se perdent, parce qu’il n’existe plus personne qui sache les parler. 3000 langues sont fortement menacées. C’est une raison pour laquelle l’UNESCO a créé pour la première fois, en 2000, la Journée internationale de la langue maternelle ; depuis, celle-ci a lieu chaque année le 21 février.

« La Journée internationale de la langue maternelle rappelle l’importance de l’élément du patrimoine qu’est la langue. Elle vise à promouvoir la diversité linguistique et l’utilisation des langues maternelles et renforcer la sensibilisation aux traditions linguistiques et culturelles », explique l’UNESCO. On pense particulièrement aux minorités linguistiques, qui sont parlées par moins de 10 000 personnes. Les générations suivantes ne seront plus enseignées dans ces langues, les langues et les identités seront perdues.

Relier les langues et les transmettre

Pour rendre compréhensible une langue maternelle à ceux qui ne la parlent pas, il est nécessaire d’avoir des traducteurs. Leur travail montre de quoi il s’agit. Dans le même temps, ils entretiennent la diversité linguistique et relient les hommes entre eux – au-delà des barrières linguistiques.

Les personnes qui comprennent plusieurs langues, les parlent et les écrivent, relient les connaissances et les expériences entre elles, au-delà des pays et des frontières ; au sein de l’Église néo-apostolique, aussi, les frères et sœurs s’investissent de cette manière, sur tous les continents : sans eux, il n’y aurait pas nac.today, ni community, ni de traduction au cours des services divins.

« Ma langue préférée est l’allemand, car c’est la langue de mes ancêtres, que je parlais lorsque j’étais enfant », relate Elisabet, qui travaille au sein de l’Administration de l’Église néo-apostolique en Amérique du Sud en tant que traductrice depuis environ 30 ans. « Être un instrument, pour que les trésors cachés dans les mots d’une langue puissent aussi enrichir les personnes qui ne parlent pas cette langue », telle est sa motivation dans son travail, qui n’est pas toujours facile.

La langue de la foi, qui revêt une importance particulière

Outre la langue maternelle et la langue étrangère, il existe également la langue de la foi, suggère Jacky, Alsacien d’origine. Le Catéchisme, notamment, utilise une langue soutenue. Sur de nombreuses pages, ce livre de la foi décrit notre doctrine religieuse ; pas toujours avec une intonation civile, mais avec des mots permettant une certaine profondeur théologique, et qui causent parfois aussi quelques difficultés au moment de la traduction : Ce n’était pas la peur qui accompagnait ce travail de traduction, mais plutôt une responsabilité particulière, et « la conscience d’une entreprise quelque peu périlleuse », relate Jacky, l’un des traducteurs, en souriant, après avoir achevé ce travail.

David, qui a agi en qualité d’interprète lors de la Pentecôte 2015 à Lusaka, relate également les instants précédant le début du service divin : « J’ai encore cherché quelques mots particuliers, fait quelques exercices d’élocution, et j’ai avant tout prié. Puis, je suis sorti brièvement de ma cabine de traduction et me suis rendu dans le stade pour m’empreindre de l’atmosphère qui y régnait avec nos frères et sœurs zambiens. » Traduire la prédication diffère grandement de l’adaptation d’un mode d’emploi pour un téléviseur ; et ce n’est pas seulement une question de dialectes des intervenants, déclare David.

La langue de départ et la langue d’arrivée

Le titre intermédiaire ci-dessus rend directement perceptible la problématique décrite par les traducteurs ; à la question de savoir quelle est l’exigence dans les traductions, Jacky explique : « Le défi est de dire (presque) la même chose que dans la langue de départ, et ce dans la meilleure qualité linguistique possible, adaptée à la langue d’arrivée. »

Apprendre des langues étrangères

Et comment apprend-on le mieux – en plus de sa langue maternelle – une langue étrangère ? Sonia, qui parle également plusieurs langues, conseille aux parents d’apprendre le plus tôt possible une seconde ou une troisième langue à leurs enfants. « Ou alors, on leur offre directement l’occasion d’être régulièrement en contact avec d’autres langues. Car c’est dans la petite enfance que l’on apprend le mieux et le plus facilement une langue étrangère. »

Et son collègue Jacky ajoute : « Pour moi, il n’existe qu’une seule solution : « s’immerger », se placer dans le milieu de la langue à apprendre « sans bouée de sauvetage », et sans possibilité de recourir à sa langue maternelle. Cela permet aussi de se rendre compte que l’on côtoie d’autres personnes, et qu’il ne s’agit pas seulement de règles grammaticales abstraites ; et on trouve toujours des moyens de se (faire) comprendre. »

L’autre femme de l’apôtre-patriarche

C’est fatigant et pas toujours facile. De temps en temps, cela peut cependant aussi être divertissant. Elisabet relate un service divin au cours duquel elle agissait en qualité d’interprète pour l’apôtre de district Norberto Passuni : « À l’autel, l’apôtre de district a dit, tout sérieusement : « Notre apôtre-patriarche a désormais une autre femme dans sa vie ». Je devais traduire cela en simultané à l’autel. Je me suis tue quelques instants, puis je l’ai regardé. Il s’est alors mis à rire, et m’a demandé de traduire exactement ses paroles. » L’autre femme était la petite-fille de l’apôtre-patriarche Wilhelm Leber, qui venait d’être grand-père.

UNESCO : Journée internationale de la langue maternelle (site internet en anglais)
UNESCO: Atlas des langues menacées (site internet en anglais)

Photo : Oliver Rütten

février 20, 2016

Auteur: Oliver Rütten

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