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Pastorale (15) : La Bible n’est pas un livre d’oracles

août 23, 2021

Auteur: Peter Johanning

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Quels sont donc les sujets de discussion lorsque les chargés de pastorale et les fidèles se retrouvent lors d’une visite pastorale ? Cela dépend de la situation. Cependant, il n’est certainement pas aberrant de discuter des déclarations issues des Saintes Écritures. Ou bien est-il préférable de ne pas le faire ?

Dans le « Catéchisme en questions et réponses » (CÉNA-QR, NdT), la question12 est la suivante : « Qu’est-ce que l’Écriture Sainte ? » Et la réponse : « L’Écriture Sainte, la Bible, est le recueil des écrits relatant les actes, les promesses et les commandements de Dieu. Elle se compose de l’Ancien et du Nouveau Testament. Sans faire le récit intégral et exhaustif de tous les hauts faits de Dieu, l’Écriture Sainte rend témoignage de ses révélations. Dieu a veillé à ce que soit préservé ce qui est important pour le salut des hommes. »

La Bible est la lecture chrétienne standard et fournit des conseils précieux pour l’agir humain, à tout moment. Par conséquent, il est de tradition de se référer à la Bible même lors d’un entretien avec le référent pastoral. Une parole biblique a souvent pour effet de fortifier la foi des frères et sœurs. Cependant, l’utilisation des Saintes Écritures dans le cadre d’un entretien pastoral n’est en aucun cas une ligne de conduite nécessaire et prescrite. Au contraire, son utilisation devrait être adaptée à la situation et ne pas sembler imposée.

Laisser parler la Bible

Puisque les Saintes Écritures contiennent de merveilleuses paroles de réconfort, elles peuvent être utilisées, par exemple, pour transmettre des forces et la paix intérieure aux personnes qui ont besoin de consolation. Les inquiétudes, les peurs, le désespoir sont mis en équilibre par la promesse biblique de consolation, de confiance ou de paix. Bien sûr, cela fonctionne aussi dans les moments de grande joie : une parole biblique qui met en exergue la louange et la reconnaissance pour l’aide divine ne fait certainement pas de mal. Après tout, la lecture en situation des Saintes Écritures ensemble est toujours préférable à une conversation animée par des sujets quotidiens ou même des banalités. Les croyants parlent de leur foi. Cela peut conduire à un partage profond et édifiant.

Mais attention : la Bible n’est pas un oracle

D’autre part, les Saintes Écritures ne sont pas seulement un livre de réconfort, mais aussi un livre de mises en gardes et d’avertissements. L’ouverture spontanée d’un passage au hasard au cours d’une visite pastorale a déjà causé bien des souffrances. L’apôtre-patriarche Jean-Luc Schneider conseille notamment une approche mesurée de la Bible : « En de nombreux endroits, lors d’une visite pastorale, il est de coutume d’ouvrir la Bible ‘au hasard’ pour y lire un passage. Cette tradition est tout à fait respectable, mais elle comporte aussi un certain nombre de risques. Car il arrive que les fidèles considèrent la parole lue comme une prophétie ou une promesse divine. Le ministre n’a pas pour mission de révéler l’avenir aux fidèles, mais elle consiste à affermir les fidèles dans leur foi et leur confiance en Dieu. Ne vaudrait-il pas mieux que le ministre prépare sa visite, en demandant à Dieu de lui suggérer une parole biblique pouvant servir de repère et de guide en matière pastorale ? »

Les Saintes Écritures ne sont pas un oracle écrit : je demande, elle répond. Les interprétations d’un texte biblique qui vient d’être lu sont assez souvent divergentes. Qui a raison maintenant : celui qui le lit ou celui qui l’entend ? Le ministre, ou le croyant ? Et, en un rien de temps, apparaissent des irritations, des déceptions, des désaccords. Toute l’approche positive d’une conversation pastorale confidentielle a disparu !

Croire et penser

La foi et le réalisme ne se contredisent pas. Avec toute la foi en une visite pastorale inspirée par l’Esprit de Dieu, l’horizon compréhensible de la pensée humaine ne devrait pas être dépassé plus que de raison. Bien que la foi soit liée à l’ignorance, au mystère de Dieu, elle ne devrait pas accabler, mais édifier. Les fausses attentes, les espoirs exubérants d’une certaine évolution dans la vie des frères et sœurs ne devrait pas conduire à des interprétations douteuses d’un passage biblique.

Cela devient particulièrement clair lorsqu’il s’agit de « signes ». Il ne fait aucun doute que Dieu peut aussi envoyer des signes divins. La question est de savoir comment l’homme les classe. Parfois, il ne comprend pas une parole biblique comme étant une indication parmi beaucoup d’autres, et la définit comme étant absolue. La prudence s’impose ici : une parole biblique ne devrait jamais être considérée comme étant le seul signe pour ou contre une décision. Elle peut néanmoins servir d’indication dans une direction ou une autre.

Ce sera le sujet du prochain article de notre série traitant de la pastorale : « Quand la foi par les signes induit en erreur ».

Photo : bobofoto – stock.adobe.com

août 23, 2021

Auteur: Peter Johanning

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