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Prier aussi avec son corps

mars 7, 2024

Author: Simon Heiniger

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Écoutez-le

Pourquoi prions-nous tel que nous le faisons ? Et n’est-ce pas en fait sans importance que nous soyons debout, assis ou allongés, les mains jointes ou les bras ouverts ? Ce qui est clair : parfois, un geste vaut mille mots.

Le Catéchisme précise : « Il n’y a pas de forme imposée pour la prière. » Cependant, comme il est décrit plus loin, une posture corporelle appropriée peut influencer et favoriser sa ferveur.

Pour Origène, un érudit des débuts du christianisme, prier signifie : « Ouvrir son âme à Dieu. » Comme le corps et l’âme s’influencent mutuellement, l’attitude extérieure lors de la prière a tout à fait un impact sur la disposition intérieure. S’ouvrir corporellement à Dieu, se tourner activement et physiquement vers lui soutient l’attention de l’âme.

De même, la disposition intérieure se manifeste par l’attitude extérieure. L’attention portée vers Dieu et l’attente de sa proximité et de sa présence devraient être visibles. La personne met fin à l’activité en cours et se retire en plus de son quotidien.

Et c’est ainsi que l’on connaît les postures physiques de prière les plus diverses.

Debout

Dans l’Antiquité, au début du judaïsme, ainsi que dans le christianisme primitif, la position debout était l’attitude de base pour prier. Lors de toutes les activités ecclésiales, les personnes présentes se lèvent pour prier ensemble.
Lorsqu’une personnalité respectée entre dans la pièce, les personnes présentes se lèvent. C’est ainsi que les participants à un service divin expriment également leur respect pour Dieu : Il est présent. C’est à lui qu’on s’adresse et non à son voisin de banc. Ensemble, la communauté se tient debout devant Dieu.

Cette attitude est souvent mentionnée dans les Saintes Écritures. Par exemple, Abraham s’arrête devant le Seigneur et prie pour les justes de Sodome (cf. Genèse 18 : 22). Autre exemple, Jésus parle à ses disciples du pardon : « Et, lorsque vous êtes debout faisant votre prière, (…) pardonnez (…) ». (cf. Marc 11 : 25).

À genoux

Certaines situations de la vie forcent tout le monde à se mettre à genoux. Face aux événements à venir, Jésus s’est agenouillé à Gethsémané et s’est humblement soumis à la volonté de Dieu (cf. Luc 22 : 41).

Se prosterner et s’agenouiller devant Dieu, que ce soit face contre terre ou face vers le ciel, est l’expression de sa propre incapacité et de son impuissance. C’est ainsi qu’Abraham est tombé sur sa face devant Dieu lorsque celui-ci a conclu l’alliance avec lui. Moïse s’est prosterné devant le Seigneur pour intercéder ainsi en faveur de son peuple.

Que ce soit Josué, Élie, Daniel ou Pierre et Paul : la situation qu’ils ont vécue les a tous mis à genoux devant Dieu. Et celui-ci a toujours réagi au combat de l’âme. Car après s’être agenouillé, il faut se relever et continuer sa route. Même si cela semble difficile au début. Les exemples tirés de l’Écriture sainte montrent clairement : les hommes et les femmes se sont agenouillés devant Dieu et ont été relevés par lui.

Que fait-on avec les mains ?

Celui qui s’extrait de son quotidien pour prier va mettre des choses de côté et prier aussi avec ses mains. Même au sens figuré, celui qui prie se retrouve toujours les mains vides devant Dieu. La posture habituelle pour la prière sont les mains jointes. C’est ainsi que les chrétiens prient lors des services divins et la plupart d’entre eux utilisent également cette posture pour leur prière individuelle et privée.

Cependant, les mains jointes ou même posées à plat l’une contre l’autre ne sont apparues que tardivement dans la tradition chrétienne. On l’attribue à un geste de dévotion germanique. Un serf joignait les mains et les mettait de son plein gré entre les mains de son seigneur. Il s’engageait ainsi envers lui et faisait preuve de fidélité et de vénération. Les mains jointes pour la prière sont aussi des signes de concentration et de recueillement intérieur.

Dans les Saintes Écritures, les personnes qui prient étendent souvent les bras et prient avec les mains ouvertes et levées vers le ciel. Que ce soit l’apôtre Paul ou Abraham et Salomon. Ils exprimaient ainsi, d’une part, leur supplication et, d’autre part, leur disposition à recevoir quelque chose de Dieu. Une autre interprétation est le souhait d’être guidé par Dieu.

Certains prient avec les mains devant leur visage, d’autres les posent sur leur cœur. C’est toujours le signe de la disposition intérieure et de la concentration sur le dialogue avec Dieu.

Priez sans cesse

Que ce soit Jésus, Abraham ou les autres personnes citées, personne ne priait d’une seule manière. La liste serait encore longue. Daniel, qui s’est assis pour prier. Le publicain, qui se frappait la poitrine en priant. Comme l’a souligné l’apôtre-patriarche Schneider dans son allocution du Nouvel An, il s’agit de prier avec constance dans chaque situation de la vie. Il n’y a donc aucune loi ou directive pour la prière personnelle, si ce n’est la conscience : « Dieu m’entend. »

Le langage corporel est tout aussi important que les paroles prononcées. Selon les chercheurs, jusqu’à plus de 90 pour cent de la communication est non verbale. Il en va de même pour le langage corporel lors de la prière. Notre propre posture peut ainsi varier d’une situation à l’autre. Si la situation de prière est justement celle où Dieu est désespérément recherché, il s’agit d’une conversation. Un appel ou un cri ? La prière personnelle a-t-elle justement un caractère de plainte/demande ou l’attitude est-elle celle d’une action de grâce/louange ?

Photos: Anbieter: herlanzer – stock.adobe.com

mars 7, 2024

Author: Simon Heiniger

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