Homilétique (9) : Comprendre à la fois le message et la communauté

La prédication a besoin d’un fil conducteur. Mais avant que quelque chose ne soit dit, beaucoup de choses doivent être comprises. À partir de maintenant, la série montre comment les ministres mettent à jour le message central, l’approfondissent et le formulent de manière à ce qu’il atteigne les cœurs.

Dans le premier article, nous avons souligné le rôle important du Saint-Esprit dans la préparation et l’exécution de la prédication. Dans les articles suivants, nous nous sommes ensuite concentrés sur l’attitude spirituelle et l’image que le ministre a de lui-même en tant que personne envoyée par l’apostolat pour prêcher. Nous avons ensuite examiné l’importance de la compréhension du contenu de la prédication.  À partir de cette partie de la série, nous nous pencherons sur la structure de la prédication. 

Il devrait être clair, d’après ce qui précède, qu’une grande quantité de travail spirituel préparatoire est nécessaire pour préparer et finalement prononcer une prédication (voir ci-dessous, articles 1 à 4). Et ce n’est pas quelque chose qui serait en quelque sorte déconnecté de notre vie de foi. En effet, nous devons également réfléchir à cette question importante : Qui écoute ? Les articles précédents (articles 5 à 8) ont mentionné des aspects que nous voulons maintenant mettre en pratique concrètement. 

Comprendre le message

L’un des plus grands problèmes de la prédication est de transmettre trop d’idées qui ne forment pas un tout significatif. À la fin d’un service divin, les frères et sœurs posent souvent la question : « De quoi était-il donc question aujourd’hui ? » Une prédication réussie et pertinente se caractérise par le fait que le message central se retrouve tout au long de la prédication. Il est le « fil rouge » que l’on retrouve tout au long de la prédication. Une prédication ne doit pas être compliquée. Elle devrait être simple et transmettre des vérités profondes.

Les ministres reçoivent les Pensées directrices pour la préparation des services divins, de sorte qu’aucune prédication ni aucun thème ne doit être inventé de toutes pièces. Il est de la responsabilité des ministres de transmettre à la communauté le contenu des Pensées directrices, en particulier le message central. Ils ne sont pas censés s’en écarter. En tant qu’envoyé de l’apostolat, le ministre doit prêcher les contenus que l’Église met en avant – et ce, de manière adaptée à chaque situation. 

Le message central d’un service divin peut être identifié à l’aide du titre ainsi que du « message » dans l’article des Pensées directrices. La lecture répétée de l’« introduction » et de la « synthèse » contribue également à une meilleure compréhension du message central. Une question très importante est : Quel est l’objectif (le « message ») de l’article des Pensées directrices ? 

En lisant l’article plusieurs fois, on en saisit mieux le sens profond et le contenu. Lorsque le lecteur pénètre ensuite la surface, ce sont souvent des moments d’inspiration.

Quand s’ajoute la profondeur théologique

Ce qui fonctionne bien, c’est de disséquer pour ainsi dire les mots ou les phrases importants du message central et de les examiner de plus près. Que disent le Catéchisme ou la Bible à ce sujet ? L’apôtre-patriarche s’est-il récemment exprimé sur ce sujet ? Nous prêchons souvent dans des communautés qui ne sont pas, et ne veulent pas être un public de spécialistes en théologie, de sorte qu’une étude plus approfondie de sujets importants rapproche les frères et sœurs de la doctrine et leur permet de mieux la comprendre. 

Comprendre la communauté

Dans les articles précédents de cette série, nous avons décrit comment les « donneurs d’impulsion » ou les « donneurs de sens » façonnent la pensée et la réalité de nos frères et sœurs. Dans cette mesure, il est important de connaître le profil de la communauté et d’avoir une bonne idée des conditions sociales, économiques et culturelles (voir articles 5, 6, 7, 8). 

Une fois que le ministre a compris le message central d’un article, il s’agit de réfléchir au profil et à la composition de la communauté. Le mieux est de se mettre à la place des frères et sœurs. Dans quelle mesure le message est-il pertinent pour la communauté ? Comment s’intègre-t-il dans la réalité des frères et sœurs ? Quel langage et quels exemples puis-je utiliser ? Soyons conscients que ce n’est pas seulement ce que nous disons qui compte, mais comment nous le disons. Nous ne pouvons pas partir du principe qu’une prédication est pertinente et efficace pour tout le monde de la même manière. 

Il existe différents facteurs qui façonnent nos frères et sœurs et leur réalité. Les questions suivantes peuvent être utiles : 

1. Qu’est-ce que cela a suscité dans l’esprit des personnes ? 
2. Comment ces effets se répercutent-ils sur l’Évangile ?
3. À quoi pouvons-nous répondre par l’affirmative ?
4. Qu’est-ce qui doit être remis en question, corrigé ou complété ?

De plus, nous devons respecter ces principes importants : 

• Nous devons aller chercher nos frères et sœurs là où ils se trouvent. 
• L’Évangile doit influencer et façonner la réalité de nos frères et sœurs. 

Le message central ne doit pas être une idée abstraite qui flotte dans l’air, mais doit atteindre les cœurs et les esprits de nos frères et sœurs afin de devenir une partie de leur réalité vécue. 

Photo: SUKHUM – stock.adobe.com

À propos de l’auteur

Markus Cromhout (né en 1972) est théologien au sein de l’Église néo-apostolique d’Afrique australe et œuvre comme évangéliste au sein de sa communauté. Il a étudié à la faculté de théologie de l’université de Pretoria et a obtenu un doctorat en Nouveau Testament. Outre des ouvrages scientifiques, il rédige également des livres de vulgarisation. Il organise des séminaires sur le thème de l’homilétique et accompagne les participants par des videos de fond hebdomadaires.