Homilétique (1) :  Inspirée par l’Esprit dès le début

Prédication et science ? Certains croyants ont de réelles réserves à ce sujet. Il vaut pourtant la peine d’y regarder de plus près. Car l’homilétique n’est pas aussi étrange qu’il n’y paraît – voici le premier épisode de cette série.

L’homilétique, c’est l’éloquence propre à la prédication. Elle met l’accent sur la transmission en théorie et en pratique de l’Évangile. Pour ce faire, elle recourt également aux connaissances et aux moyens issus des sciences de la communication. 

C’est précisément ce qui se heurte parfois à une certaine résistance : les critiques craignent que l’étude de l’homilétique puisse entraver une prédication authentique et inspirée par l’Esprit. Car l’homilétique est parfois considérée comme une initiative « créée par l’homme », qui pourrait être ressentie comme trop « académique ». Après tout, une prédication ne devrait pas être un simple exercice intellectuel, mais véhiculer un message rempli de l’Esprit Saint. 

Juste un nouveau terme

Sans le savoir, les ministres, lorsqu’ils préparaient et prononçaient des prédications, faisaient depuis longtemps de l’homilétique. La prière, l’étude des Pensées directrices ainsi que les recherches (les « fouilles ») et la réflexion font partie intégrante de l’étude de la prédication. La formation en homilétique s’appuie donc sur des bases déjà existantes. Pour les ministres nouvellement ordonnés, elle peut en outre constituer une préparation durable à l’une de leurs futures tâches : la proclamation de la parole de Dieu.

L’homilétique est biblique

Pour cette question de fond, également, l’inspiration vient des Écritures elles-mêmes. Quiconque lit le Sermon sur la montagne de Jésus (Matthieu 5-7) ou le sermon de Pentecôte de Pierre (Actes 2 : 14-36) constate : Jésus et les apôtres n’ont pas parlé au hasard, mais ont transmis avec conviction un message structuré et cohérent. Ce faisant, ils avaient pour objectif de susciter une réaction concrète chez leurs auditeurs : par exemple un changement de compréhension, de disposition ou de comportement. 

C’est ce que montre aussi l’exemple de Paul : lors de son premier voyage missionnaire, Paul a été invité à prendre la parole dans la synagogue d’Antioche de Pisidie. Comme le rapporte le passage en Actes 13 : 16-41, Paul construisait sa prédication de manière à amener les gens à la foi en Christ :

• il a donné un aperçu de l’histoire d’Israël
• et des événements survenus pendant le ministère de Jésus ;
• Il a expliqué la mort et la résurrection de Jésus, qui ont entraîné le pardon des péchés
• et a conduit à la conclusion que tous ces événements se sont produits en conformité avec les Écritures.

Suivre tout le chemin

La proclamation de la parole de Dieu est une combinaison de différents éléments : 

• à condition que l’autorité de l’apostolat et l’autorité conférée par l’ordination soient reconnues,
•  elle réunit une foi et une conviction personnelles inspirées par l’Esprit (un ministre doit être authentique),
• la connaissance (un ministre doit comprendre l’Écriture sainte, la doctrine de l’Église et les circonstances actuelles, etc.),
• une préparation inspirée par l’Esprit (une étude pleine de prières et réfléchie des Pensées directrices)
• et enfin, une proclamation inspirée par l’Esprit (un ministre ne peut prêcher que par foi et conviction). 

Le Saint-Esprit n’est donc pas seulement actif pendant le service divin, mais déjà avant et pendant la préparation. Les principes homilétiques et l’action du Saint-Esprit ne s’excluent pas mutuellement. Ils vont de pair.  L’homilétique est un moyen d’ouvrir la compréhension de l’ensemble du processus. 

Il ne s’agit pas de techniques « créées par l’homme » et de directives strictes, mais, comme dans les exemples bibliques, de transmettre un message clair qui interpelle l’Église, provoque des changements fondamentaux et amène les hommes à Christ. Le Saint-Esprit enseigne, habilite et transforme – d’abord le ministre lui-même par la foi et la préparation, puis l’assemblée par les prédications.  Après tout, on ne peut (re)donner que ce que l’on possède déjà et ce que l’on a expérimenté.

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À propos de l’auteur

Markus Cromhout (né en 1972) est théologien au sein de l’Église néo-apostolique d’Afrique australe et œuvre comme évangéliste au sein de sa communauté. Il a étudié à la faculté de théologie de l’université de Pretoria et a obtenu un doctorat en Nouveau Testament. Outre des ouvrages scientifiques, il rédige également des livres de vulgarisation. Il organise des séminaires sur le thème de l’homilétique et accompagne les participants par des videos de fond hebdomadaires.