La musique crée des liens : quatre chœurs et orchestres de Strasbourg (France) et de Hesse du Sud (Allemagne) peuvent en témoigner. C’est ce qui s’est passé lors de deux concerts qui ont créé des amitiés – voici un extrait à l’occasion de la Journée internationale de l’amitié, le 30 juillet.
En 2017, les chefs de chœur et d’orchestre Burkhard Schmitt, de Hesse (Allemagne) et Nicolas Jean, de Strasbourg (France) se sont rencontrés, lors des préparatifs pour les Journées internationales de la Jeunesse en 2019. Nicolas a soutenu Burkhard dans la direction du grand orchestre des JIJ. « Nous avons bien travaillé ensemble », se souvient Burkhard.
Mais cela ne devait pas en rester là : les deux hommes se sont vite aperçus qu’ils avaient de nombreux points communs. Burkhard dirige le Konzertchor Südhessen (chœur de concert de Hesse du Sud) et l’orchestre de chambre philharmonique de Hesse du Sud (philharmonische Kammerorchester Südhessen), Nicolas l’orchestre français JONAS et le chœur Collegium Cantorum de Strasbourg.
Tout vient à point…
Presque en même temps, les deux musiciens ont eu l’idée de mettre quelque chose sur pied ensemble. Ils ont rapidement prévu un programme pour 2020, mais c’est là qu’est arrivé le coronavirus. Deux ans plus tard, le moment était enfin arrivé : « Une date prévue depuis longtemps et plusieurs fois reportée a pu être concrétisée début juillet 2022 à Wiesbaden et à Strasbourg », relate Burkhard. Le 3 juillet, les choristes et les musiciens des deux pays ont présenté le Requiem allemand de Johannes Brahms dans l’église néo-apostolique de Wiesbaden puis, le 10 juillet, dans l’église Saint-Thomas à Strasbourg.
En langue allemande
Pourquoi précisément le Requiem allemand ? « L’Alsace, en France, est très marquée par l’allemand », explique Burkhard. « Les membres des deux ensembles parlent bien l’allemand – bien mieux que la plupart d’entre nous ne parlent français. Et lorsque nous nous sommes réunis, Nicolas a eu l’idée, parce que la langue allemande constitue finalement aussi un lien entre les différents ensembles, de présenter le Requiem allemand ensemble. C’était en fait son souhait. »
Pour le chœur français, c’était une formidable expérience, selon lui. « La coopération avec un chœur allemand était évidemment pour eux une superbe occasion de présenter cette œuvre. » En outre, cette œuvre, par son contenu, est aussi bien adaptée au service divin en faveur des défunts qui a lieu chaque année au début du mois de juillet. La prononciation des Français était excellente, les félicite Burkhard.
La musique crée des liens
Les choristes et les musiciens des deux pays se sont retrouvés à peu près au milieu, à Mannheim (Allemagne), pour leur premier week-end de répétition en commun, au cours duquel ils se sont déjà rapprochés. Des week-ends de répétition ont également été organisés avant les deux concerts, au cours desquels les hôtes ont à chaque fois volontiers et bien accueilli leurs amis du pays voisin. Des amitiés chaleureuses en sont nées. « J’ai appris que certains se sont donné rendez-vous », relate Burkhard. Le soir, les Français partaient avec les Allemands, et les projets allaient ensuite encore plus loin. « De très belles choses en sont nées, au-delà de la musique. »