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Parler avec les mains

septembre 23, 2022

Auteur: Katrin Löwen

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Même s’ils ne sont pas nombreux, au sein de l’Église néo-apostolique, les malentendants sont entendus. Les Églises territoriales ont des approches différentes pour les intégrer. Petit tour d’horizon à l’occasion de la journée internationale des langues des signes, le 23 septembre.

Au moins 15 millions de personnes parlent la langue des signes indo-pakistanaise, la langue des signes prédominante sur le continent sud-asiatique. Cette langue des signes se place ainsi au 151e rang des langues les plus « parlées » au monde. Au total, il existe plus de 300 langues des signes différentes dans le monde.

Pendant longtemps, on a considéré qu’une langue des signes n’était pas une langue à part entière. Cependant, une langue des signes présente toutes les caractéristiques d’une véritable langue à part entière et a donc été acceptée dans de nombreux pays en tant que langue minoritaire ou, du moins, les personnes malentendantes ont droit à des interprètes, notamment auprès des autorités. Dès 1981, la langue des signes a été ancrée comme langue minoritaire en Suède, l’Ouganda a franchi le pas en 2000, l’Allemagne le 1er mai 2002 et la Suisse et l’Autriche en 2005. En Nouvelle-Zélande, la langue des signes est depuis 2006 l’une des langues officielles, avec l’anglais et le māori. En France, la langue des signes française (LSF, Note du Traducteur) est reconnue comme une langue à part entière depuis le 11 février 2005.

Les malentendants au sein de l’Église néo-apostolique

Le premier service divin pour malentendants au sein de l’Église néo-apostolique a été célébré par l’évangéliste Günther Lierse. Il avait lui-même grandi avec des parents sourds et s’engageait particulièrement pour ses frères et sœurs malentendants. Le 12 mai 1963, il a célébré pour 43 participants le premier service divin pour malentendants en l’église de Dortmund-Nord. L’offre de tels services divins s’est développée au cours des années suivantes. Depuis 2016, la maison d’édition Friedrich Bischoff propose aux Églises territoriales des diffusions de services divins en langue des signes. La maison d’édition met à disposition le studio et la technique et coordonne les interprètes.

D’autres Églises territoriales coordonnent elles-mêmes la diffusion de leurs services divins. Au sein de l’Église territoriale de RD du Congo Sud-Est, un service divin avec interprétation en langue des signes est parfois diffusé à la télévision, et l’apôtre de district Tshitshi Tshisekedi a célébré pour la dernière fois en 2014 un service divin destiné aux frères et sœurs malentendants de son Église territoriale. Dans le sud de l’Europe, ce sont des membres de la famille des malentendants qui assument la tâche d’interprète.

Traduire ou soutenir ?

Dans le sud de l’Allemagne également, la prédication est traduite en langue des signes allemande (DGS) pour les 20 frères et sœurs malentendants. Une fois par mois, les frères et sœurs se réunissent à cet effet en direct et, depuis la pandémie, il y a chaque dimanche une offre de service divin en streaming (diffusion en continu, NdT) avec traduction en langue des signes allemande (Deutsche Gebärdensprache, DGS – NdT).

L’Allemagne occidentale mise sur la langue parlée complétée (LfPC ou LPC, NdT). Dans la LPC, l’officiant accompagne ses propres paroles de signes manuels. Le fait qu’il parle automatiquement plus lentement offre l’avantage de permettre aux malentendants qui entendent encore un peu mais qui ne maîtrisent pas la langue des signes de suivre la prédication.

La pastorale accessible à tous

« Chaque membre de l’Église néo-apostolique a droit à un suivi pastoral individuel », peut-on lire sur le site officiel de l’Église « nak.org ». Pour les personnes malentendantes, cela peut parfois être difficile. Si aucun ministre de la communauté d’origine ne maîtrise la langue des signes et s’il n’y a pas de membre de la famille ou autre qui soit disponible, le frère ou la sœur en la foi se retrouve seul face au problème. Heureusement, il existe des solutions en Allemagne.

En Allemagne occidentale, il existe par exemple une communauté de malentendants dont le berger Bernd Graffenberger est le responsable. Outre ses tâches habituelles de responsable de communauté, il coordonne les services divins réguliers en direct et les visites pastorales avec des ministres qui peuvent communiquer en langue des signes ou avec des interprètes.

En Allemagne occidentale, l’un de ces interprètes est le prêtre Felix Frobel, qui vient également à la maison d’édition Bischoff pour traduire les services divins en langue des signes allemande. C’est par l’intermédiaire d’un ami d’enfance qu’il a découvert cette langue qui le fascinait et dont il a ensuite fait son métier. En Allemagne occidentale, il propose des cours de base pour les ministres qui souhaitent apprendre la langue des signes afin de pouvoir offrir un suivi pastoral à leurs frères et sœurs malentendants. « Le lien avec la communauté locale est très important pour nous », explique Felix Frobel, « afin qu’on n’assiste pas seulement à ce service divin exclusif une fois par mois, mais qu’on traduise dans les communautés. »

Pas de phrases toutes faites

Les contenus de la foi s’expriment par des gestes d’une toute autre manière que par des mots. On ne peut donc pas simplement utiliser les formules typiques de l’ÉNA comme « la souffrance est vécue et traversée ». « Je regarde quelle parole est concernée et je dois parfois opter pour une autre traduction de la Bible. Certains mots sont très complexes et j’essaie alors de simplifier les choses, de faire naître des images », explique le prêtre Felix Frobel. Et les malentendants ne sont pas les seuls à trouver cela super. « Lors des services divins, les frères et sœurs entendants nous font aussi souvent remarquer qu’ils ont beaucoup compris. L’officiant a parlé très lentement, le langage est simplifié et il n’y a pas de doublons ». Felix Frobel a appris beaucoup de choses qu’il pourra également utiliser pour la préparation des services divins « normaux ».

Photo : M.B. – NAK Velbert

septembre 23, 2022

Auteur: Katrin Löwen

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